Dossier PC-Engine / Core Grafx Mini -- TEST/REVIEW sur GRAVITORBOX

 


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La boite Euro (Core Grafx)



La boite japonaise (PC-Engine)



La boite américaine (Turbo Grafx-16)




Console de base


Dates de sortie : mars 2020 au Japon / mai 2020 aux USA / juin 2020 en France

Conception du modèle d'origine : NEC et Hudson Software
Conception du modèle Mini : Konami - HORI - M2

Version testée : Euro (Core Grafx Mini)
Textes de l'interface : français
Textes dans les jeux : anglais et japonais

Format : console mini
Nombre de manette(s) incluse(s) : 1
Type de manette : similaire à celle d'origine - 1 D-Pad - 2 boutons d'action - 2 boutons de gestion - prise USB type A
Alimentation : 5 volts via prise USB type mini-B
Sortie vidéo : HDMI / 720p / 60hz

Processeur central (CPU) : Zuiki Allwinner Z7213 (ARM Cortex A7 Quad Cores) - cadencé à 1,3 Ghz
Processeur graphique (GPU) : Mali 400
Mémoire vive (RAM) : 128 Mo de DDR3
Espace de la Mémoire Flash : 4 Go type eMMC

Nombre de jeux inclus : 57 / 58
Nombre de jeux extensible : non
Prix au lancement : 110€
Appellations connues : PC-Engine Mini - Core Grafx Mini - Turbo Grafx-16 Mini - Super Grafx Mini (?) - PCE Mini


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NEC / Hudson / Konami
PC-Engine / Core Grafx
Mini






Sommaire

00 : Préambule
01 : Présentation
02 : Le packaging
03 : Le design et les manettes
04 : L'interface
05 : L'hardware
06 : Les jeux intégrés
07 : Conclusion







Préambule

Avant d'écrire quoique ce soit sur cette PC-Engine / Core Grafx / Turbo Grafx-16 Mini et de la décortiquer comme je l'ai déjà fait avec ses concurrentes, il faut savoir que cette nouvelle console d'émulation qui fera à coup sûr plaisir aux nostalgies (ou plus rarement à celles et ceux qui veulent découvrir un univers inconnu... mais entre vous et moi, le public visé est bien celui des gamers qui ont connus la bête dans les années '90, moi le premier) est sortie dans un contexte très particulier, et vraiment peu favorable. En effet, à l'origine elle devait sortir le 19 mars 2020, cependant vous n'êtes pas sans savoir qu'à la fin de l'année 2019, la Chine (principal constructeur du matériel électronique mondial) a été touché par une épidémie de Coronavirus (COVID-19), ce qui a ralenti voire gelé la production de bien des usines.
La console fut donc repoussée et d'une épidémie locale, nous sommes passé à une pandémie mondiale qui a forcé la plupart des pays (dont le notre) à rester confiné à la maison, afin d'endiguer la propagation de ce virus mortel qui a couté la vie à des dizaines de milliers de personnes (sans parler des chinois, première victime du virus et dont les chiffres sont d'une absurdité sans nom ! comment peut-il y avoir plus de 30.000 morts en France avec à peine 60 Millions d'habitants, et seulement quelques milliers de morts en Chine alors qu'ils vivent les uns sur les autres avec un pays qui dégueule d'une population en surnombre qui arrive presque au Milliard et demi ?!). Les chiffres de juin 2020, alors que la crise semble passée, font état de plus de 400.000 morts et près de 8 Millions de personnes infectées dans le Monde.
Bref, vous vous en doutez, tout ceci est politique, couvert d'une belle mascarade cachée comme toujours sous d'épaisses couvertures de mensonges, doublées d'ambitions financières. Mais bon, là n'est pas notre problème, ici on ne parle que de jeux vidéos et rien d'autre. Il n'empêche que la sortie de la console fut compromise et repoussée. Au final le Japon a été servi peu de temps après (quelques précommandes ont tout même été honorées avant le confinement), et les Etats-Unis ont reçus des consoles au compte-goutte, ce qui fait qu'il y a eu beaucoup de spéculations : des gens peu scrupuleux achetaient plusieurs consoles pour mieux les revendre très chères (au moins 200€ !) sur eBay, alors que son prix variait de 90 à 110€ en vente officielle.




La crise du COVID-19 / Coronavirus nous a forcé à rester cloîtré à la maison, ce qui (en un sens) a rendu service au jeu vidéo (au sens large). Beaucoup de jeux en attente furent enfin finis, beaucoup d'autres furent achetés et d'autres encore furent créés (comme ici par ce jeune italien d'à peine 9 ans)


L'autre point critiquable, c'est que la console n'a été vendue que sur Amazon : impossible de l'acheter sur CDiscount, PlayAsia ou au Micromania du coin, Amazon a négocié l'exclusivité ce qui est tout à fait discutable. Discutable parce que les petites bourses ont été obligé de payer le jeu cash (quand d'autres enseignes permettent le paiement en 4 fois, ce qui est bien pratique - Amazon a fini par proposé le paiement en 4x quelques temps plus tard), discutable parce qu'on aime avoir le choix et enfin il y a les "boycotteurs professionnels" qui refusent d'acheter sur ce site de peur d'engraisser encore un peu plus l'homme le plus riche de la planète (Jeff Bezos, en 2019 sa fortune fut estimée à plus de 154 milliards de dollars ! face à la misère du monde, au gouffre des inégalités sociales, une telle fortune c'est vraiment n'importe quoi).
Et puis il y a le cas de la France. En pleine crise sanitaire, les entrepôts d'Amazon étaient loin d'être aux normes, ce qui a forcé l'Etat à réagir avec une injonction les obligeant à fermer boutique temporairement, en vue de protéger nos citoyens. Que voulez-vous, quand l'appel de l'argent est plus fort que la santé de ses employés, ça donne ça ! C'est moche, mais c'est la triste réalité de notre monde capitaliste. Pour palier à ça il existait plusieurs solutions, plus ou moins coûteuses. Moi le premier, qui ait précommandé ma console, je suis resté longtemps frustré de ne pas y avoir droit, quand d'autres se pavanaient sur Facebook et Youtube avec leur exemplaire (c'est moche la jalousie pas vrai ? ^.^).






Nous avions donc plusieurs choix : soit être pressé et l'acheter sur eBay (le prix le plus faible que j'ai trouvé était de 150€ en provenance directe du Japon), soit tenter de la trouver sur des plate-formes de produits d'occasion (Vinted, Rakuten, LeBonCoin...) ou alors l'acheter sur Amazon... aux Etats-Unis ou au Japon. Le problème c'est que nous aurions eu soit la version blanche de la console (jolie sans plus et sans pad turbo) ou alors carrément la version Turbo Grafx-16 (américaine) qui est carrément affreuse. Perso, je suis un peu borné sur le sujet et moi je trouve que c'est bien la version Européenne la plus jolie : avec son beau logo Core Grafx et sa couleur gris anthracite, elle est superbe ! Au dernier moment, les 2 pays qui se sont déconfinés le plus rapidement et où Amazon a réouvert ses entrepôts, c'était l'Allemagne et l'Angleterre. Coup de bol, la Core Grafx Mini sur "Amazon.uk" était vendue à 99£, ce qui fait qu'elle est arrivée chez moi en moins d'une semaine et qu'au final elle m'a couté exactement 118€ (soit à peine 8€ de plus que la version française - nous étions alors en mai 2020).
Et comme on vit dans un monde formidable (du moins pour ce qui est des jeux vidéos, pour le reste c'est déjà plus discutable) et bien sachez que si vous achetez votre console mini en France, en Allemagne ou en Angleterre, vous aurez exactement le même produit, langue française des textes de l'interface incluse (finalement elle sera disponible en France le 24 juin 2020). Ça c'est l'histoire de la Core Grafx Mini actuelle, mais tant que j'y suis, je vais prendre 5 minutes pour vous raconter quand et comment j'ai découvert cette console mythique, qui est finalement assez peu connue.




La Core Grafx Mini est selon moi le plus joli modèle,
avec son beau logo bleu et sa robe grise anthracite


J'ai connu la Core Grafx peu de temps après la sortie de la Super Nintendo française (au cours de l'année 1992 donc). A l'époque, j'avais déjà une Mega Drive, et c'est mon cousin qui avait une SNES avec Super Mario World, Street Fighter II et Zelda III. Grand amateur de jeu vidéo depuis toujours, il me prêtait sa console de temps en temps, histoire de jouer un peu à autre chose. Oui, je parle bien d'un temps où nos films étaient sur VHS (d'ailleurs on passait nos weekends à louer le dernier film sorti), on portait une banane pour transporter nos porte-monnaies plein de pièces en Francs, notre Game Boy et notre Walkman, on se déplaçait dans des voitures qui roulaient au "Super" et où la ceinture n'était pas obligatoire, plus tard on roulait en mobylette avec notre bande potes et nos télés faisaient au mieux 51 cms, avec un tube cathodique qui flashait à mort, le tout branché sur la chaine Hi-Fi car les bandes-son de l'époque, c'était autre chose que les miasmes tout sauf mélodieux qu'on nous sort aujourd'hui !
Bref, on vivait une époque heureuse que les jeunes d'aujourd'hui regardent avec mépris d'un d'œil, mais croyez-moi, "ce qu'on ne connait pas ne nous manque pas... et cette époque bénie vous manquerait si vous l'aviez connue ! ^__^
Un jour un mec du collège a proposé à mon cousin un échange : sa Super Nintendo et ses 3 jeux contre une Core Grafx avec 11 jeux !! La Core Grafx était (un peu comme la Neo-Geo) un fantasme, c'était une console méconnue de la plupart des joueurs, et seuls quelques magasines en parlaient (comme Consoles+, dont j'étais un lecteur assidu). De plus, cette énigmatique console n'était pas officiellement disponible en France, il fallait donc passer par l'import, ce qui occasionnait une montée en flèche des prix, avec en plus des jeux tout en japonais. Mais soit, mon cousin avait flairé là la bonne grosse aubaine, l'échange s'est fait et mon cousin m'a fait le plaisir de laisser cette impressionnante petite console à la maison.






Pendant 2 semaines, j'ai joué à fond à cette merveilleuse machine, en découvrant des jeux "100% Japan" et bien différents de ce qu'on avait sur Mega Drive et Super Nintendo. Coryoon et Final Soldier étaient mes jeux préférés ! Malheureusement, la sélection était finalement assez pauvre car sur les 11 jeux, seule une petite poignée offrait de bons titres, le reste était bon pour la poubelle (nul doute que le gars achetait ses Hu-Cards à l'aveuglette, sans doute au prix que voulait bien mettre ses parents au moment de passer chez son importateur). Malgré tout, je me suis vraiment éclaté avec cette toute petite console, j'ai poncé mes jeux préférés et j'en garde un souvenir impérissable.
Malheureusement, durant ces 2 semaines, mon cousin n'a pour ainsi dire pas touché à la console et pétri de regrets, l'un et l'autre ont décidé de reprendre leur console d'origine, de refaire l'échange (les parents des 2 parties ont dû bien gueuler aussi ^_^). J'étais forcément déçu mais après tout, ce matos n'était pas à moi et j'avais déjà eu la chance de découvrir ce qu'aucun autre n'avait ne serait-ce que rêver, en feuilletant son mag' préféré. Suite à ça, je me suis payé ma propre Super Nintendo, et ce n'est que des années plus tard que j'ai re-eu l'honneur de "posséder" une PC-Engine, sous les traits d'une superbe Turbo Duo quasi neuve !
Bien sûr entre temps il y a eu l'explosion de l'émulation et avec les consoles de 5e Génération (PlayStation, N64, Saturn...) cette brave machine est tombée dans l'oubli. Il n'empêche que depuis ce temps-là je garde un souvenir merveilleux et une affection tout particulière pour cette console...

Bon, maintenant qu'on a bien bavassé sur le passé et qu'on a remis en lumière le contexte peu commun de la sortie de cette nouvelle console mini, je pense qu'il est grand temps d'entamer notre dossier.








Présentation

La PC-Engine est née en octobre 1987 au Japon. Alors que le Monde avait connu les omniprésentes consoles de salon américaines de 2e Génération (Atari 2600/5200/7800, Colecovision, Vectrex et autres), le monde du jeu vidéo s'est japonisé d'un coup d'un seul, avec la domination de Nintendo et de sa NES, la seconde place étant prise par un autre japonais, SEGA et sa Master System. Sur un terrain ultra concurrentiel où Nintendo régnait en maitre, la PC-Engine est le résultat de la collaboration entre l'éditeur Hudson Software et le fabricant de matériel électronique NEC (tous 2 sont également japonais). La PC-Engine apportait avec elle de nouvelles technologies et des innovations sans précédent.
On commencera par le fait que la console était minuscule (à peine 14 cms de côté), elle ne comportait qu'un seul port manette et pour jouer jusqu'à 5 (sur Bomberman par exemple) il fallait investir dans un multitap. Mais ses plus grandes innovations sont sans conteste ses cartouches et son CD-Rom. Très avant-gardiste, la PC-Engine utilisait des Hu-Cards (contraction de Hudson Card) à la place des traditionnelles cartouches. Elles ont la grande particularité de minimiser au maximum les puces de ROMs pour obtenir des dimensions proche d'une simple carte de crédit (en plus épais, ça va de soi). Autant dire qu'une Hu-Card à côté d'une cartouche Mega Drive ou Super Nintendo, ça faisait déjà son bout d'effet, mais à côté des cartouches mégalo de la Neo-Geo, on comprenait immédiatement que les 2 sociétés avaient des objectifs diamétralement opposés.
Certes le concept du jeu au format carte n'était pas nouveau (puisque la Master System en utilisait déjà) mais c'est bel et bien la PC-Engine qui l'a démocratisé, quand SEGA a fini par l'abandonner au profit de cartouches plus classiques. Il faut dire qu'avec la PC-Engine, NEC et Hudson avaient sans doute pour mot d'ordre d'avoir une esthétique très particulière, surtout au Japon où l'espace vital est une denrée rare.




Voici la PC-Engine, le tout premier modèle sorti en 1987 au Japon.
Dépourvue de sortie RGB, elle se connectait au téléviseur via
une prise d'antenne (et oui, comme l'Atari 2600 !)




Quand on dit que la console est petite, ce loin d'être une blague !
Ici elle est comparée à une simple cartouche de NES...


 

Les Hu-cards étaient tellement compactes et fines, qu'elles étaient vendues dans des
boitiers CD, semblables à ceux des disques audio. On est loin des
boites en cartons un poil minables des jeux Nintendo...


 

A droite, petit comparatif entre une Hu-Card et des cartouches Super NES et Mega Drive


Pionnière dans le domaine, le lecteur CD-Rom, nommé pour d'oscures raisons le CD-ROM² (oui avec un " ² " apposé dessus) est apparu en décembre 1988 au Japon (la console de base n'avait alors qu'un an) et il permettait d'offrir un espace de stockage sans commune mesure (plus de 500 Mo, là où les plus grosses Hu-Cards font à peine 3 Mo), ce qui a permis d'avoir les premiers jeux avec de véritables cinématiques et/ou une bande-son directement lue sur le disque, tel un CD-audio, pour un résultat acoustique sans précédent. Très bien étudiée et ouverte sur l'avenir, la console disposait d'un port COM (à l'arrière de la machine) où se connectait l'Interface Unit, lui-même connecté au CD-ROM² (notez que le combo Interface Unit + CD-ROM² était livré avec une valise de transport).



 

Une PC-Engine reliée au CD-ROM² via l'Interface Unit


Si vous pensiez que SEGA et sa Mega Drive II ou son Mega-CD étaient innovants, en réalité ils n'ont fait que suivre une tendance initiée par le duo NEC/Hudson. D'ailleurs, si bien des constructeurs se sont mis à faire de nouvelles versions de leur console, c'est justement parce que quelqu'un leur a montré la voie. La Super NES 2 (si si ça existe ^.^), le projet Play Station (en 2 mots), la Genesis 3, le DD64, la multitude de Nintendo DS et 3DS ont pour idée d'origine la PC-Engine, qui est sans réfléchir la console la plus déclinée de tous les temps !
En effet, dès 1989 sort la Core Grafx (notez là aussi qu'il n'y a pas d'erreur d'orthographe : elle ne nomme bien Core Grafx sans "i" dans le "Grafx", et en 2 mots) qui est de couleur anthracite sérigraphiée bleue (c'est celle-ci que j'ai connu et c'est ce design qui est repris pour la version Euro de la mini). Bien entendu, rien ne change dans les spécifications de la console (à part peut-être la sortie vidéo), puis suivra la Core Grafx II (d'un gris plus pâle et sérigraphiée orange).




A gauche la Core Grafx et à droite la Core Grafx II. Si techniquement
rien ne change à part quelques détails, c'est surtout l'ajout
d'une sortie RGB (Péritel chez nous) qui fera toute la
différence avec la simple PC-Engine


Entre temps, NEC et Hudson compte envahir les Etats-Unis mais pour ça, comme aux States on ne fait rien comme les autres, le design et le nom changent. Ainsi en Amérique ils ont eu droit à la Turbo Grafx-16, le "16" étant là pour rappeler sa concurrence directe avec les consoles 16-bits de son époque (notamment la Mega Drive qui a également vu le jour en 1988 au Japon) alors que c'est une hybride 8/16-bits (un peu comme la Jaguar qui n'est pas une 64-bits à part entière mais c'est un autre sujet). La Turbo Grafx-16 arbore un design affreux, allongé, plus proche de la première Master System, et qui tranche radicalement avec le design réduit et symétrique de la PC-Engine/Core Grafx d'origine.
Heureusement ils ont quand même gardé le principe des Hu-Cards, bien qu'elles furent zonées par inversion de connecteurs et rebaptisées Turbo Chips en référence au nom de la console. Malheureusement, c'est cet insuccès sur le sol Américain qui fera en sorte que la console ne verra jamais le jour officiellement en Europe, la PC-Engine n'ayant finalement eu du succès que sur son sol natal.




La Turbo Grafx-16, version américaine de la PC-Engine. Allez
savoir pourquoi NEC a totalement changé le design et le
nom de sa console qui, dans les 2 cas, sont affreux :(


Heureusement pour nous, dans les années '90 l'import était déjà très actif et la console a réussi à se frayer un chemin jusqu'en Espagne et en Angleterre. Mais c'est bel et bien en France qu'elle sera la plus appréciée et ce grâce à la société Sodipeng (une filiale de Guillemot International) qui a réussi à convaincre NEC de les laisser distribuer la console sur notre territoire. Mais dommage pour nous, dans cet accord NEC et Hudson n'ont fait aucun effort, et ils n'ont fourni aucun soutien à Sodipeng hormis la livraison des consoles japonaises, que la société bretonne devait modifier elle-même (rappelons à toute fin utiles qu'au Japon ils étaient en NTSC 60hz alors qu'en France nous étions en PAL 50hz).
C'est ce qui fait que la Core Grafx (car c'est bien ce modèle-là qui fut le plus importé chez nous) coûtait cher car chaque console devait être modifiée à la main, le câble vidéo changé (car nous utilisions des prises Péritel à l'époque) sans parler de l'adaptateur secteur (au Japon les prises sont différentes et surtout ils sont en 110 volts). La PC-Engine a ainsi été pseudo-officiellement lancé en France en novembre 1989 au prix de 1.790 Frs (environ 275€) sans jeu (5 titres accompagnèrent son lancement). A titre de comparaison, une Super Nintendo coutait 1.290 Frs, au même moment une Mega Drive coutait 990 Frs et dans les 2 cas, les jeux étaient au minimum en anglais, parfois même traduits en français !
Car c'est un fait, absolument aucun jeu PC-Engine n'est en français, au mieux ils sont disponibles en anglais mais la grande majorité des titres est en japonais (avec un peu de bol, certains jeux mélangent quelques caractères anglophones, notamment dans les options). La console étant zonée, c'est bien la ludothèque nippone à laquelle nous avons eu droit... pour le meilleur et pour le pire.




Comparatif entre une cartouche Neo-Geo AES (à gauche), une console
Core Grafx (au centre) et une Hu-Card (à droite)


Peu à peu les prix furent naturellement dégressifs, notamment parce que les consoles 8-bits trouvaient encore leur public, mais aussi parce que la Mega Drive (arrivée chez nous en novembre 1990), puis la Super Nintendo (arrivée en avril 1992) ont très vite remplies les foyers. Il faut dire que le manque de communication n'a pas aidé et puis rappelons-le, les jeux Mega Drive et Super Nintendo étaient majoritairement en anglais. Car on ne va pas se mentir, le japonais était clairement rédhibitoire ! Ceci dit la France était le seul territoire européen à avoir bénéficié d'une importation aussi maitrisée, puisque les consoles étaient garanties et que les jeux étaient régulièrement importés.
Nous avons donc eu la chance d'avoir un import de qualité, mais l'aventure prit fin avec la faillite de Sodipeng au printemps 1993, laissant ainsi toute la place aux consoles de SEGA et Nintendo, qui étaient alors en pleine maturité. Vous comprenez ainsi pourquoi la PC-Engine était vraiment une console de niche. Certes on la trouvait dans quelques (rares) supermarchés, mais ça n'a pas duré, faute de jeux traduits (pourquoi ne pas avoir proposé les versions Turbo Grafx-16 des jeux ?), pour au final devenir un marché reversé aux connaisseurs fortunés (à 3000 Frs soit environ 450€ rien que le lecteur CD-ROM² ça se comprend !) qui allaient dès lors se fournir chez les importateurs parallèles.



   

A gauche une pub datant de mars 1990. Très vite, les supermarchés ont abandonnés la vente de cette console, pour devenir exclusive aux importateurs et magasins spécialisés. A droite une pub datant de 1991/92. Oui, les prix sont totalement abusifs mais c'était aussi ça l'import (cliquez pour agrandir)


Entre temps au Japon, NEC et Hudson ont continué leur bonhomme de chemin, où mine de rien, la console connaissait un très joli succès. Ainsi se sont succédés bien des versions d'une même console, à commencer par la Shuttle. Avec un nouveau design, un port d'extension tristement absent et donc un prix de revient nettement plus bas afin d'attirer les joueurs les moins fortunés, la Shuttle conserve les mêmes caractéristiques techniques que les modèles précédents, mais reste incompatible avec l'extension CD-Rom.
Face aux formidables performances de la Mega Drive et aux annonces inquiétantes de Nintendo pour sa Super Famicom, NEC sort en décembre 1989 la Super Grafx, à savoir une PC-Engine dopée aux hormones ! La Super Grafx dispose de 4 fois plus de mémoire pour le processeur, d'une 2e puce vidéo avec sa propre mémoire et d'un contrôleur de priorité qui permettait de combiner la sortie des 2 puces vidéo de différentes manières. 100% rétrocompatible avec toute la gamme PC-Engine (que ce soit les jeux sur Hu-Cards, le multitap, les manettes ou même les extensions CD-Rom sauf l'Interface Unit), la Super Grafx fut un insuccès en grande partie à cause du manque de jeux dédiés.
En outre, son processeur principal (toujours limité à 8-bits) avait une charge de travail plutôt lourde pour contrôler le matériel vidéo supplémentaire et au final, et aucun jeu sur CD-Rom ne tirera profit de la plate-forme. Enfin, seulement 5 titres exclusifs sont sortis sur Hu-Cards et dans le lot, seuls 3 de ces jeux sont à la hauteur du rehaussement tarifaire, faisant de cette Super Grafx un cuisant échec sur tous les rapports.




A gauche la Shuttle, qui a reçu un pad dédié mais a perdu son port d'extension
(elle est donc incompatible avec le support CD-Rom). A droite la
Super Grafx, version upgradée de la PC-Engine


Mais NEC n'est pas du genre à abandonner sur un simple échec et la PC-Engine / Core Grafx reste un best-seller apprécié des connaisseurs. Voilà pourquoi petit à petit, afin de suivre les tendances, ils décident de faire évoluer leur CD-ROM², véritable support d'avenir. Nous l'avons vu, le CD-ROM² System a été lancé en décembre 1988 au Japon : cette extension inclus un lecteur CD-Rom 1x (la vitesse de lecture est de 150 Ko/sec) qui lit les jeux au format CD-ROM², les CD Audio (CD-DA) et les CD+G (karaoké), mais il apporte aussi un nouveau BIOS (d'abord en version 1.0 puis en version 2.0) et 64 Ko de mémoire (pour charger les données et le code à partir du CD), ce qui accroît les capacités techniques de la PC-Engine.
Etant donné que les consoles sont zonées et que l'Interface Unit est incompatible avec la Turbo Grafx-16, NEC sort peu de temps après le Turbo Grafx-CD, itération américaine du périphérique. En décembre 1991, au moment où la Super Famicom joue les rouleaux compresseurs sur son territoire de prédilection, NEC lance le Super CD-ROM². L'extension, qui reprend toutes les spécificités de la version 2.0, comprend un lecteur CD-ROM plus rapide et étend encore les capacités de la machine (nouveau BIOS, le 3.0 et 256 Ko de mémoire) : le système permet donc à la PC-Engine de franchir un nouveau palier, tout en restant rétrocompatible avec les jeux de génération 1.0 et 2.0.
De plus, étant donné que la Super Grafx est incompatible avec l'Interface Unit (et donc avec le CD-ROM² classique), le Super CD-ROM² assure cette la compatibilité avec toute la gamme japonaise... hormis le Shuttle, bien entendu. Par contre, étant donné qu'on dirait que le lecteur semble "manger" la console, ce qu'on a gagné en flexibilité et en performances, on l'a perdu en design car on ne va pas se voiler la face, le couple PC-Engine/Core Grax/Super Grafx et Super-CD-ROM² est tout simplement affreux !




A gauche la Turbo Grafx-16 couplée au Turbo Grafx-CD (qui est d'office en version 2.0). Et dire que la console était déjà naturellement moche... Au centre le Super CD-ROM² est couplé à une Core Grafx II, à droite il est couplé à une Super Grafx. Quand au design, no comment...


Mais la grande force de NEC c'était de ne pas obliger les joueurs à renouveler tout leur matériel. Si la retrocompatibilité descendante était naturelle, la retrocompatibilité ascendante fut assurée par le biais des System Card. Pour bien comprendre le phénomène, imaginez que vous ayez une PC-Engine de première génération, avec un Interface Unit et un CD-ROM² classique. En l'état, votre console est incapable de faire tourner les jeux sur CD-Rom de la génération 3.0 (et vous l'aurez sans doute bien compris, tout ceci concerne les jeux sur CD-Roms, pour les jeux sur Hu-Cards rien ne change). Ainsi NEC a eu l'idée de génie de proposer des System Card, soit des Hu-Cards à insérer dans le port cartouche (si on peut l'appeler comme ça) et qui fera en sorte de booster les performances de vieux systèmes jusqu'à la norme 3.0.
Car les jeux de la génération 3.0 étaient nettement plus évolués et performants que ceux des générations 1.0 et 2.0, tout simplement grâce à un nouveau microcode (BIOS) et à l'ajout de RAM. Le Super System Card 3.0 était une véritable cure de jouvence pour cette modeste console qui, techniquement, avait bien dû mal à suivre les performances techniques des consoles de SEGA et Nintendo. Enfin, en 1994 et dans un ultime effort, le constructeur proposa une dernière évolution à son système avec l'Arcade Card. S'il n'y a pas eu de nouveau lecteur CD-Rom (le Super CD-ROM² étant largement suffisant), pour faire tourner les jeux les plus ambitieux du support, NEC n'a pas lésiné : avec cette ultime évolution, le cache CD est étendu à 2 Mo !
Une vingtaine de titres verront le jour au format Arcade CD-ROM², principalement des adaptations de jeux d'Arcade très gourmands tels que Strider, Fatal Fury Special, Art of Fighting ou encore le sublime Ginga Fukei Densetsu Sapphire. Des jeux qui, sans cette extension, n'auraient jamais pu voir le jour sur un système aussi modeste que la PC-Engine.




Les System Cards ont permis de faire évoluer petit à petit les modèles les plus anciens, afin de ne pas être obligé de renouveler son matériel. Boostant peu à peu les performances de la PC-Engine et du CD-ROM², l'Arcade Card est l'ultime évolution de ce système. On notera que le modèle Pro est destiné au couple Interface Unit / CD-ROM² et au Super CD-ROM², quand le modèle Duo est destiné aux combos (que nous allons voir ci-dessous). Notez que les System Cards sont une nouvelle fois livrés dans des boitiers et que plus la version est évoluée, plus la carte est épaisse


Et ce n'est pas fini ! Face à la déferlante de la Game Boy, qui connait un succès planétaire, NEC sort la PC-Engine GT (aussi connue sous le nom de Turbo Express aux USA), qui accepte tous les jeux au format Hu-Card. Sortie en décembre 1990, la GT est longtemps restée la meilleure des consoles portables, grâce aux performances de la gamme PC-Engine et à son écran couleurs d'excellente qualité (un écran LCD à matrice active d'une diagonale de 2,36 pouces). Vendue très chère en import (2500 Frs / 380€ avec un jeu), sa consommation électrique était très importante, puisqu'un jeu de 6 piles LR6 ne dépassait pas 3 heures d'utilisation normale (d'où l'utilité d'un adaptateur secteur).
Bien que plus performante que les autres consoles portables du marché (Game Gear, Game Boy, Lynx...), la PC-Engine GT n'eut toutefois pas la carrière commerciale escomptée (bien qu'elle a tout de même trouvé preneur à hauteur de 1,5 Millions de ventes). De plus, son format ne la rendait pas compatible avec l'Interface Unit ou le Super CD-ROM², voilà pourquoi en décembre 1991, NEC commercialisa la PC-Engine LT. Elle est dotée d'un écran LCD de 4" repliable et d'un tuner TV intégré dans une coque grise mais sa portabilité partielle (absence de compartiment pour piles ou batterie et obligation de la brancher à un adaptateur secteur) ainsi qu'un prix record pour l'époque de 99.800 ¥ (environ 675€) font qu'elle n'obtient qu'un succès d'estime.
Ceci dit, en plus d'être compatible avec les Hu-Cards, cette fois il est possible de la brancher au Super-CD-ROM² via un adaptateur officiel, ou à l'Interface Unit. Maintenant il est clair que le design est affreux et que sa relative portabilité n'a que peu d'utilité. Vous vous voyez jouer sur un écran de 4", tout en transportant tout le bazar qui va avec (car l'Interface Unit fait son volume) ? Encore un produit qui, à l'image de la Super Grafx, a été mal étudié.




La PC-Engine GT (ici dans sa version US / Turbo Express) est longtemps restée
la meilleure console portable du marché. Elle est 100% compatible
avec les Hu-Cards des PC-Engine / Core Grafx classiques


   

La PC-Engine LT est une console "transportable", compatible avec tous les jeux Hu-Cards et
même avec l'Interface Unit et le Super CD-ROM². Notez qu'un port manette est
également présent mais tout à fait entre nous, quel est l'intérêt d'un
tel produit ? Qui plus est vu son prix exorbitant...


On termine ce tour d'horizon des déclinaisons par les combos, joliment appelés "Duo". En septembre 1991, la PC-Engine Duo (ou Turbo Duo aux Etats-Unis) est le premier modèle à combiner un port Hu-Card et un lecteur CD-ROM² tout-en-un comprenant, en outre, une sortie casque (la console était noire). La PC-Engine Duo était d'office upgradée en version 2.0, et pour évoluer en 3.0 ou Arcade, NEC a naturellement sorti les upgrades adéquats (les cartes systèmes Arcade Pro étaient dédiées aux consoles + lecteur CD-Rom, quand l'Arcade Duo était dédiée aux combos).
Face à l'arrivée imminente de la génération 32-bits, caractérisée par des Saturn et PlayStation pleine de promesses et qui emportaient avec elles la révolution de la 3D et l'explosion du CD-Rom, NEC essaie de relancer l'intérêt de sa console star avec un nouveau modèle : la Duo-R. C'est une déclinaison blanche (avec un léger relookage) de la Duo, sans la sortie casque (mais dotée d'une sortie optique), qui permet de lire directement les jeux Super CD-ROM² en version 3.0 (là aussi, l'Arcade Duo permet d'upgrader le combo vers le système le plus performant).
Enfin, la Duo-RX (encore une fois blanche) sera la toute dernière déclinaison de cette gamme de machines. Elle sortira un an plus tard (en 1994), livrée avec un tout nouveau pad à 6 boutons, elle permet elle aussi de lire les jeux Super CD-ROM² v.3.0. Notez que les déclinaisons R et RX ne sont pas sorties aux Etats-Unis, la Turbo Duo étant (pour eux) la dernière déclinaison. Bien entendu la France n'a pas connue les versions Duo, l'importateur Sodipeng ayant fait faillite entre temps.




A gauche la PC-Engine Duo, au centre la PC-Engine Duo-R. Les
différences entre la Duo-R et la Duo-RX sont minimes,
au final seule la manette change (à droite)


Enfin n'oublions pas le LaserActive de Pioneer, où sur une base de platine Laser Disc (vous savez, ces gros disques laser de la taille d'un vinyle 33 tours, qui nous ont proposés les premiers films au format numérique, bien avant le DVD), on pouvait y insérer un module Mega Drive ou PC-Engine, les jeux CD-Roms étant tout à fait compatibles. Un produit de luxe extrêmement cher et rare, mais qui ne manquait pas d'attrait.
Donc pour résumer (avant de passer à autre chose), qu'on parle de PC-Engine, de Core Grafx I ou II, de Shuttle ou de PC-Engine GT... on parle d'une même console déclinée maintes fois et dont les performances sont toutes à l'identique. Ensuite il y a le lecteur CD-ROM² de première et 2e Génération (1.0 et 2.0), puis le Super CD-ROM² (qui est en fait la 3e Génération, la version 3.0), ainsi que les combos console + lecteur CD tout-en-un. Afin de rendre tout ce matériel compatible entre eux, sont sortis les System Card, dont le plus évolué est l'Arcade Card, qui permet à cette modeste machine d'offrir des performances insoupçonnées.
Enfin il y a le cas particulier de la Super Grafx qui, en plus d'accepter toutes les Hu-Cards habituelles et le lecteur Super CD-ROM² (la Super Grafx n'étant pas compatible avec l'Interface Unit), elle accepte aussi les jeux exclusifs au format Super Hu-Card... même si seulement 5 jeux furent produits (notez que les jeux Super Hu-Card ne sont pas compatibles avec la gamme PC-Engine classique, même si au fond, on ne perdait pas grand chose).




Le Pioneer LaserActive, avec ses 2 modules posés dessus : Mega Drive à gauche
et PC-Engine à droite. Un produit de luxe, extrêmement rare et cher
mais qui reste compatible avec tous les jeux, qu'ils soient
sur cartouches, Hu-Cards, comme sur CD-Roms...


Waooww !! Y'a pas à dire, la gamme PC-Engine c'était quand même quelque chose ! Et il est clair que NEC a cherché à s'imposer à tout prix avec une multitude de déclinaisons, au point de littéralement noyer le marché et même perdre ses clients, qui ne savaient plus si le futur jeu qu'ils attendaient, allait tourner sur leur console... ou pas. Il est vrai qu'à titre de comparaison, l'offre Nintendo était bien plus simple (avec seulement les Game Boy, NES et Super NES), quand l'offre SEGA se voulait aussi plutôt claire (Master System et Game Gear d'une côté, Mega Drive, Mega-CD et 32X de l'autre). Ici, bien que la rétrocompatibilité fusse assurée d'une manière ou d'une autre, la multitude de produits proposés a sans doute causé une certaine lassitude des acheteurs, d'autant plus que la PC-Engine perdait peu à peu sa clientèle face aux consoles concurrentes.
On en parle depuis un moment déjà, alors entrons dans le vif du sujet : oui, la PC-Engine est une console hybride. Elle est animée par un processeur 8-bits assez modeste (un dérivé de celui de la NES), mais épaulé par un co-processeur graphique, quant à lui 16-bits. C'est cette composition particulière qui donnera des idées à Nintendo pour concevoir sa Super Famicom. Le support CD a été superbement soutenu, avec un bon panel de jeux (j'en retiens personnellement 55) et pas mal de jeux Hu-Cards (j'en retiens quand même 87 ! c'est moins que les Mega Drive et Super Nintendo mais la console était quasi exclusivement japonaise et nettement moins populaire que les 2 autres). La console connaitra son pic de popularité dans les années '90 à '92, mais elle arrivera à suivre les tendances grâce aux System Cards.
C'est en 1999 que son dernier jeu sera officiellement édité (Dead of the Brain 1 & 2), soit 5 ans après la sortie de la dernière console de la gamme (la Duo-RX). D'ailleurs on remarque très vite que sur la fin de sa vie, la console ne proposait plus que des jeux sur CD-Roms, ces derniers profitant des upgrades que les Hu-Cards ne pouvaient pas offrir. Ceci dit, il est clair que son dernier grand titre, et sans doute le plus abouti techniquement, n'est autre que Ginga Fukei Densetsu Sapphire, même si les portages des hits de SNK sont également très bons. La PC-Engine était clairement la console reine du shoot-them-up, au même niveau que la Super NES le fut pour les RPGs et les jeux de plate-formes, la Mega Drive pour les jeux d'action et de sport, ou la Neo-Geo pour les jeux de combats.




Bien que voulant à l'origine concurrencer Nintendo et sa NES, la PC-Engine a finalement été la 3e console la plus populaire de sa génération (le cas de la Neo-Geo est assez différent, entre autre à cause du prix presque inaccessible de ses cartouches). D'ailleurs, en bon concurrent de la NES, il faut savoir que le pad s'en inspire beaucoup : reprenant les 2 touches de gestion plus 2 touches d'action sur un format rectangulaire, le pad PC-Engine avait tout de même quelques particularités bien à lui, comme le fait que le bouton "start" se nomme "run" (afin d'être un minimum original). On notera que la toute première PC-Engine (la blanche sortie en 1987) disposait d'un pad classique, sans fonction "turbo". Car pour cette console reine du shoot, NEC a eu la bonne idée de proposer des "rapid-fires" indépendants et sur 2 niveaux de vitesse, pour ses touches d'action. Et mine de rien, ça rend très souvent service !
Comme évoqué, il fallait un multitap pour jouer à plusieurs (nommé le Turbo Tap aux USA), mais très vite, le pad s'est retrouvé un peu à cours de touches pour les jeux les plus évolués. C'est donc en mars 1992 que NEC proposa sa première manette à 3 boutons, l'Avenue Pad 3, pour accompagner la sortie du jeu Forgotten Worlds de Capcom. Le 3e bouton copie le bouton "select" ou "run" (au choix via un sélecteur situé près de la croix de direction), et ce bouton bénéficie lui aussi de son propre "turbo". Une manette à 6 boutons vit également le jour, l'Avenue Pad 6, afin d'accompagner une fois encore un titre de Capcom et non des moindres : l'excellent Street Fighter II' Champion Edition, dont le portage est d'excellente facture.
La manette variera un certain nombre de fois (comme la Shuttle qui dispose d'un modèle original), mais bien souvent ce ne sont que des changements de couleurs car au fond le pad resta longtemps équipé de seulement 2 touches d'action, nommées I et II (histoire de se différencier des A / B, des X / Y et autre 1 / 2). On peut dénombrer plus d'une dizaine de modèles différents, qui n'ont que de petites disparités esthétiques. La console Duo-RX, néanmoins, changea définitivement la manette pour une version à 6 boutons, avec un design sensiblement différent de l'Avenue Pad 6.




Dans l'ordre (de gauche à droite et de haut en bas) nous avons la toute première version du pad,
celle de la PC-Engine originelle. Ensuite il y a son évolution directe, le Turbo Pad. Viennent
ensuite le pad de la Core Grafx, l'Avenue 3, l'Avenue 6 et enfin la toute dernière version
sortie avec la Duo-RX (également à 6 boutons)


C'est un fait, la PC-Engine aura eu une très belle carrière, malgré le fait qu'elle n'a pas eu beaucoup de succès aux Etats-Unis (en dépit de la traduction des jeux en anglais), ou encore que son import pseudo-officiel en France ou en Angleterre fut bridé par des jeux non traduits (non vraiment y'a pas à dire, des jeux tout en japonais c'est vraiment frustrant). Car si pour un shoot-them-up, un jeu d'action ou de combats ça ne gênait pas grand chose, croyez-moi la langue nippone est un sacré rempart aux plaisirs ludiques dès qu'il s'agit d'un jeu d'aventure, comme ce fut le cas de Neutopia ou de Snatcher. Au final, l'import n'était réellement valable que pour les jeux les plus simples et avec un peu de bol, ceux le plus écrits possibles en anglais (ce qui restait rare malgré tout).
Si bien sûr son succès reste modeste face aux 40 Millions de Mega Drive et aux 49 Millions de Super Nintendo, il faut savoir que la PC-Engine s'est tout de même vendu à hauteur de 10 Millions d'exemplaires, ce qui n'est pas anodin et reste très loin devant la Neo-Geo qui a plafonné à moins de 2 Millions (faut dire que les tarifs n'étaient pas les mêmes aussi). Si la vie de la petite PC-Engine s'est terminée en 1995/96 (puisque seuls 10 jeux sortiront entre Ginga Fukei Densetsu Sapphire sorti en 1995 et son dernier titre datant de 1999), de son côté NEC a tenté de continuer l'aventure avec la PC-FX, mais ce fut un cuisant échec. Sortie qu'au Japon, la PC-FX ne possédait pas de puce graphique capable de gérer la 3D, car à la place, NEC s'est concentré sur la "Full Motion Vidéo" (FMV) et les capacités 2D, alors même que la 3D faisait sa révolution sur Arcade, et qu'elle fera de même avec les consoles de 5e Génération que sont les 3DO, Saturn, PlayStation, Nintendo 64 et Jaguar. Misant sur le mauvais cheval comme on dit (exactement comme l'a fait l'Amiga CD32), la PC-FX était donc moins puissante que toutes ses concurrentes, tout en étant chère et en manquant de soutien de la part des développeurs et éditeurs tiers.
La PC-FX fut donc la dernière console de jeu vidéo de NEC et la production a été arrêtée en février 1998, alors que seulement 400.000 exemplaires ont été vendus en 4 ans. Malgré tout NEC continua de subsister en participant (une dernière fois) au jeu vidéo en développant le PowerVR2 de la DreamCast, puis des cartes dédiées pour les PC (la gamme Kyro). Aujourd'hui la société existe toujours, en proposant des solutions informatiques (serveurs, super calculateurs...) et des produits divers (téléphones mobiles, radars...) mais en aucun cas un quelconque projet gravitant autour de notre passion favorite.



 


De son côté Hudson, qui a été le grand partenaire de NEC dans toute l'aventure PC-Engine, est redevenu un développeur tiers. Lui qu'on connait pour son logo à l'abeille et ses licences cultes telles que Bomberman, PC Kid (qui était la mascotte de la PC-Engine), Adventure Island ou plus récemment la série des Bloody Roar sur PlayStation 1 et 2, s'enfonça peu à peu dans l'oubli, faute de véritables succès, jusqu'en 2011 où Konami racheta le studio et ses licences dans son intégralité. Maintenant pour ce qui est de notre PC-Engine / Core Grafx Mini, NEC n'a pas participé au projet et comme Hudson a été absorbé par Konami, on comprend mieux pourquoi ce sont eux qui sont derrière cette réédition (avec l'aide du studio M2, déjà à l'œuvre sur la Mega Drive Mini).
Maintenant connaissant Konami et sa nouvelle politique post Kojima-gate, on explique mieux pourquoi la console et les périphériques sont si chers. Konami n'étant plus que l'ombre de lui-même, elle est loin la belle époque des Contra, Castlevania, Tiny Toons, et autre Sparkster... conçus spécialement pour tirer parti de leur support. Après il y a eu la phase 2 avec de belles licences comme Silent Hill (ainsi que PES pendant un temps) et Metal Gear Solid, mais aujourd'hui Konami est haï de tous ! Mais c'est une fois encore, un autre débat. Voyons à présent ce que cette PC-Engine Mini a à nous offrir...







Le packaging

Histoire de mieux différencier les 3 versions existantes de cette console mini, Konami a utilisé un petit subterfuge. En effet, pour le Japon et le secteur Asie, la console se nomme naturellement PC-Engine Mini. Pour les Etats-Unis, on retrouve la Turbo Grafx-16 Mini avec son design affreux et pour l'Europe, c'est bel et bien une Core Grafx Mini à laquelle nous avons eu droit. Après dans les faits, les 3 machines sont à peu près équivalentes et contrairement à la Neo-Geo Mini, la version asiatique (PC-Engine Mini) ne diffère que très peu des versions occidentales au niveau du choix des jeux.
Il est donc totalement inutile d'envisager acheter 2 voire 3 versions de cette console, si ce n'est pour le design et/ou la couleur, puisque seuls 2 jeux sont différents et encore, la version japonaise offre des titres qui sont à mon sens moins intéressants pour nous. Nous parlerons donc essentiellement de la version Euro de cette petite console, déjà parce que c'est à mon avis la plus jolie des 3 et surtout parce qu'il ne servirait à rien de s'étaler outre mesure sur le sujet (seuls les jeux intégrés seront évoqués plus largement). On commencera donc par le fait que la boite de notre Core Grafx Mini reprend à l'exact celle d'origine... le polystyrène et l'encombrement en moins.







A gauche, la boite d'origine de la Core Grafx, qui date des
années '90. A droite, la boite de la Core Grafx Mini
(les dimensions ne sont pas respectées)


La boite, à revêtement glacée (à l'image des autres consoles mini) est donc très sobre et au dos sont présentés une large partie des titres proposés. A noter que pour bien nous rappeler ses origines, beaucoup de caractères japonais sont présents. A l'intérieur, quoi de plus normal que de retrouver les éléments classiques de ce type de machine, avec séparations en cartons et surprotection en enveloppe de polystyrène fine. Si la console n'est pas plus protégée que ça, c'est aussi parce quelle est toute petite et surtout, extrêmement légère (à peine 160 grs). Faire tomber le carton par terre n'endommagera que très difficilement ce qu'il y a à l'intérieur. La première chose qui tombe sous la main, c'est évidemment la notice, écrite en 6 langues et qui va à l'essentiel. Outre les mises en garde habituelles, elle revient (dessin à l'appui) sur les fonctions de bases de l'interface : comment se servir des rapid-fires de la manette et leur fonction, ou encore comment connecter la console à votre télé.
Comme d'habitude, la boite ne contient pas d'adaptateur secteur, comme quoi, depuis que Nintendo ne l'a pas intégré à sa NES Mini en novembre 2016, tout le monde a suivi la tendance et pas un n'a cherché à se démarquer sur le sujet. Conçu par le fabricant HORI (bien connu des amateurs de pads et sticks Arcade), l'adaptateur officiel ne semble exister que pour les versions japonaise et américaine, et sont en plus vendus très chers : 16€ pour une version JAP aux couleurs criardes blanche/rouge/noir, ou 20€ pour un bloc noir nettement plus sobre pour les US. Rassurez-vous, le moindre chargeur de Smartphone un tantinet puissant fera largement l'affaire car si la notice stipule la nécessité d'un adaptateur 2A pour 5 volts (soit une consommation maximale de 10W) il faut savoir qu'une bonne marge est toujours de rigueur. Donc un chargeur 1,5A suffira largement.




Le contenu de la boite (version japonaise / PC-Engine)




Il semblerait que les adaptateurs secteur officiel n'existent que pour
les Etats-Unis et le Japon. Vendus cher, au final un simple
chargeur de Smartphone fera aussi bien l'affaire


A ce propos, la boite fournit tout de même le câble d'alimentation, qui est on-ne-peut-plus classique puisque d'un côté nous avons une prise USB Type A (la grosse prise classique) et de l'autre une prise USB Type mini-B... exactement comme sur Mega Drive et Super Nintendo Mini. Un câble HDMI est également fourni, ce dernier étant lui aussi très basique. A noter que les longueurs des câbles HDMI et d'alimentation sont de longueurs tout à fait conventionnelles (2 mètres). Enfin la boite contient naturellement un pad, et malheureusement, un seul ! En effet, comme évoqué, malgré la présence de 2 ports USB en façade afin d'y connecter 2 manettes, on ne nous livre qu'un seul pad. Voilà qui est bien dommage car c'était justement l'une des grandes erreurs de la NES Mini, une erreur que Nintendo n'a pas commis une seconde fois lors de la sortie de sa Super Nintendo Mini, ou SEGA avec sa Mega Drive Mini.
Et pourtant, à sa sortie, la Core Grafx Mini est chère, très chère : 110€ ! C'est même un peu abusé de se dire qu'à ce prix-là, on ait qu'une seule manette, non ?! Et le pire dans tout ça, c'est que les accessoires sont limite hors de prix : comptez 25€ par manette supplémentaire (qui, même si elles sont jolies, ne comporte pour ainsi dire aucune technologie) et pas moins de 30€ le multitap ! Franchement, on sent bien que Konami cherche à se gaver sur le dos des fans et des nostalgiques, car imaginez une minute vouloir vous faire, comme à la belle époque, un petit Bomberman à 4 : l'addition va vite être très très salée ! 110€ de console + 30€ de multipap + 3 manettes supplémentaires à 25€ pièce = 215€ ! Ça fait cher la Madeleine de Proust et encore, je ne compte pas l'achat d'un adaptateur secteur car à moins d'être vraiment pointilleux sur les accessoires officiels, celui-ci est tout à fait dispensable.
Enfin dernier point notable : en prenant hors considération la crise de COVID-19 et ses répercutions sur le marché, que ce soit la console comme les accessoires, tout est en vente uniquement sur Amazon. Alors certes Amazon c'est bien, généralement c'est pas cher, c'est rapide et relativement fiable, maintenant être obligé de passer par cette unique et controversée boutique, c'est un peu rageant et je suis sûr que pour cette unique raison, la PC-Engine va rater bien des ventes...




Les accessoires sont très chers : 25€ la manette supplémentaire et
pas moins de 30€ le multitap, ici dans sa version japonaise





Le design et les manettes

Comme d'habitude avec ce genre de produit, le design de la console est 100% repris de celui d'origine. La Core Grafx était une toute petite console carrée d'à peine 14 cms de côté, et même si celle-ci s'est vue encore plus miniaturisée, le constructeur ne pouvait non plus nous offrir un "nano design" (il ne fallait pas arriver à des dimensions ridicules comme l'a fait SEGA avec ses Game Gear Micro). Résultat, notre console mini mesure environ 11,5 cms de côté, ce qui la rend plus petite certes, mais la miniaturisation est loin d'être aussi probante que sur Mega Drive Mini ou PlayStation Mini. A l'arrière de la console, là où se trouvait autrefois le port d'extension (là où on connectait l'Interface Unit) se cache désormais le port HDMI et le port d'alimentation (qui étaient autrefois sur les côtés de la console).
Par contre, je regrette que ce cache ne soit pas une trappe retenue par des ressorts pivotants, car à l'image de la Super Nintendo Mini, une fois qu'on branche la console, ce bout de plastique ne sert plus à rien. Alors certes si votre console a pour vocation de trôner fièrement dans une vitrine, en effet, il a son utilité, mais si comme moi vous comptez laisser la machine branchée afin qu'elle serve (parce qu'à 110€ le bibelot je l'aurai bien en travers !), du coup il aurait été préférable qu'on ait un niveau de finition un peu supérieur. En parlant de finitions, la console ne comporte pas de patins antidérapants, exactement comme la Mega Drive Mini, ce qui fait qu'avec son très faible poids, elle aura tendance à facilement tomber de là où elle est posée. Autre détail, la console offre 2 prises USB pour pouvoir jouer à 2, mais ne précise pas où doit être brancher le joueur 1 (OK ce n'est qu'un petit détail mais un petit marquage J1 / J2 n'aurait pas été superflu).




A gauche, la Core Grafx d'origine, à droite la Core Grafx Mini. Comme
vous le voyez, les dimensions n'ont pas été drastiquement
réduites, contrairement aux autres consoles mini...




Même comparatif avec la PC-Engine...




A gauche la Core Grafx Mini, à droite la Turbo Grafx-16 Mini...




Avec la Turbo Grafx-16 Mini, peut-on encore parler de miniaturisation ?




Avant, la plaquette arrière cachait le port d'extension (comme ici à gauche,
sur cette Core Grafx d'origine). Aujourd'hui on y retrouve les prises HDMI
classique et d'alimentation (comme à droite, sur cette PC-Engine Mini)


Bien entendu, à l'image de ses consœurs, la fente qui servait autrefois à insérer les Hu-Cards est factice, par contre le bouton Power dispose toujours de sa languette anti-arrachage. Pour être tout à fait franc, je trouve que cette languette est un peu moche, à sortir comme ça, pour rien. Je sais que c'est une question d'authenticité mais sans Hu-Card derrière... c'est juste un peu ridicule. A moins bien sûr que vous achetiez, pour quelques €uros seulement (sur eBay par exemple) une Hu-Card factice qui viendra orner l'emplacement et embellir l'ensemble. D'ailleurs, sachez que des mini cartouches, tout aussi factices, existent aussi pour Mega Drive Mini, exactement comme le fait le Tower Base officiel.
Il n'empêche que ce bouton Power à glissière est "software", à savoir que lorsque vous éteindrez votre console, vous ne couperez pas net le courant pour autant : la console lancera une procédure d'extinction, exactement comme sur Mega Drive Mini et Super Nintendo Mini. D'ailleurs, je ne comprends pas bien l'intérêt d'un tel processus, après tout il n'y a pas de disque dur à arrêter ni de système d'exploitation à mettre en veille. Résultat, lorsqu'il y a un bug, on doit arracher le câble d'alimentation, soit tout le contraire de ce qui était prévu à l'origine. J'aurai largement préféré un véritable interrupteur bi-stable comme sur Neo-Geo Mini, où là au moins, c'est l'alimentation électrique qui est coupée lorsqu'on manipule le bouton Power. De plus, même si le design d'origine ne l'intégrait pas, une micro-diode de mise sous tension aurait également été un petit plus.




Vous trouvez que l'emplacement à Hu-Card est tristement vide ? Alors sachez qu'il
existe des Hu-Cards factices qui viendront joliment habiller votre console mini


Malgré tout, comment ne pas tomber sous le charme de cette micro-console ? Personnellement, j'ai toujours adoré le gris anthracite de la Core Grafx d'origine, et je suis vraiment content que ce soit ce modèle qui soit proposé au public Européen. D'ailleurs la console garde trait pour trait le design d'origine, avec ses ailettes de façade, ses indications "AV out" et "AC Adpater" sur les côtés, où encore son passe-doigts pour mieux extirper sa Hu-Card. Le fameux bouton Power est de la même forme et de la même couleur qu'autrefois, la surface de la console est toujours légèrement granuleuse, la couleur est superbe, bref à part le port manette qui a été changé par une double prises USB, au premier coup d'œil il est facile de s'y tromper, gage d'une certaine qualité de fabrication et d'un réel sérieux dans la retranscription du design originel.





Côté manette, il est naturel que chaque modèle dispose de son propre pad, étant donné que ce dernier était (et est toujours) aux couleurs de la console qu'il accompagne. Ainsi la Turbo Grafx-16 dispose d'un pad noir, la PC-Engine un pad blanc avec sticker gris et orange, et la Core Grafx un pad anthracite avec un sticker noir et bleu. A ce propos, le sticker est de type brillant et très vite il est envahit de traces de doigts. Quelque soit le modèle, la manette est très fidèle au modèle d'origine, avec son design rectangulaire inspiré à l'époque du best-seller mondial qu'était la NES. S'il est facile de trouver que les pads des Mega Drive, Super Nintendo ou PlayStation ont très bien vieillis, à contrario ceux des Neo-Geo (version cacahuète / Neo-Geo CD) et celui-ci, ont pris un gros coup de vieux. Le pad fait donc un peu vieillot avec ses 2 touches à l'horizontale. On ne peut bien évidemment pas critiquer cette mini pour ça, c'est juste que depuis que Nintendo a révolutionné les manettes avec celui de la Super NES et sa disposition des touches en "croix" (ce qui est à la fois confortable et tellement plus cohérent) la prise en mains "à l'ancienne" (comme avec les manettes NES et Master System) a un peu plus de mal à passer. Maintenant pour l'authenticité, le fait de retrouver les sensations originelles, c'est sûr, ce pad est parfait et il n'est pas catastrophique non plus. Disons qu'il est très "rustique" et heureusement pour lui, le fait que la croix directionnelle et les boutons principaux soient décalés vers le bas, incite nos index à tenir le pad par le dessus, ce qui le rend finalement plus agréable que je ne l'aurais pensé de prime abord. Après c'est vrai, le fait qu'il n'y ait qu'un seul pad dans la boite est une inexcusable faute, mais le manque de touches ne peut en aucun cas formuler une réelle critique. C'est comme si on critiquait le pad Mega Drive (mini ou non) parce qu'il n'y a que 3 boutons... ce serait aussi absurde qu'injuste. Bien sûr, Konami aurait pu nous proposer le pad à 3 boutons, ou mieux celui à 6 boutons, mais les jeux utilisant réellement ces manettes-là sont très rares, et ce bon vieux Street Fighter II' est malheureusement aux abonnés absents. Il aurait apporté une vraie plus-value à la sélection des titres, mais à l'image de la mini console de SEGA, on aurait tous fustigés l'absence de pad à 6 boutons. Je pense donc que Konami a cherché à la fois à faire le plus simple possible, mais aussi à s'assurer le plus de marge possible. Fabriquées par HORI (un bon gage de qualité), les manettes vendues en option coutent 25€ et sont, elles aussi, exclusives à Amazon.






Par soucis d'authenticité, le pad PC-Engine Mini ne dispose pas des rapid-fire,
à l'inverse des Core Grafx Mini et Turbo Grafx-16. Heureusement,
le pad PC-Engine Mini vendu en option retrouve ces fonctions-là


Sur la PC-Engine /Core Grafx des années '80/'90, les switchs de rapid-fire étaient une excellente initiative, surtout pour une console aussi portée sur les shoots. Et c'est avec bonheur que ces switchs répondent toujours présents ! En position basse, les touches d'action sont classiques, mais en position médiane le tir automatique est rapide, quand la position haute propose un tir ultra rapide. Même si ce n'est pas compatible avec tous les jeux (parfois le rapid-fire peut s'avérer moins efficace que le tir normal, surtout lorsque le jeu propose de lui même ce type de fonction), il faut quand même avouer que sur bien des titres, ça rend énormément service. Si les 2 touches de gestion (Select et Run) sont en gomme, les 2 touches d'action sont par contre en plastique rond et incurvé. Les boutons sont secs mais très réactifs, idem pour la croix de direction, même si son revêtement granuleux la rend légèrement glissante.
Les touches ne sont pas très bruyantes (contrairement à celles de la Mega Drive Mini) et le pad sera reconnu comme une manette HID classique sous Windows. Parfait pour tester vos jeux PC-Engine sur Ootake (le meilleur émulateur de la console). Notez également que si ces rapid-fires sont absents de la version japonaise (PC-Engine Mini), les pads vendus séparément les proposent d'office (raison de plus pour acheter le modèle Euro pas vrai ? :). Pour la petite histoire, les rapid-fires n'étaient pas présent à la sortie de la PC-Engine en 1987 mais NEC les a rapidement intégrés, et ils sont devenus incontournables dès la sortie de la Core Grafx. Sachez aussi que personne n'en parle vraiment mais le câble des manettes est le plus long jamais vu, un record absolu qui atteint les 2,95 m (de la prise à la manette et mesuré à la main par mes soins). Vous avez bien lu, les câbles font presque 3 mètres, et comme la console ne comporte pas de touche "Reset", l'interface s'ouvre naturellement en pressant "Select + Run". Ainsi vous pourrez être à plusieurs mètres de distance de votre console (les câbles d'alimentation et HDMI faisant en plus la jolie longueur de 2 m), sans jamais à avoir à vous lever, comme c'est le cas sur Super Nintendo Mini ou PlayStation Mini.
Enfin sachez qu'aucun autre pad USB (non-officiel) ne sera pris en charge par la console : PSX Mini, Dual Shock 4, Xbox 360, Mega Drive Mini, Fight Pad Mad Catz... rien ne fonctionne ! Seul 8Bitdo a conçu une gamme (officielle) de pads sans fil. La connexion se fait via un dongle USB (en Bluetooth propriétaire), les fonctions turbo répondent toujours présentes, ces manettes sont alimentées par une batterie ayant une autonomie anoncée de 18 heures (pour environ 2 heures de charge) et elles sont même compatibles avec la Nintendo Switch. Le prix est également de 25€.








L'interface

Le Core d'émulation et l'interface ont été signé par le studio japonais M2... celui-là même qui s'est occupé de la Mega Drive Mini. Plus fort encore, cette PC-Engine / Core Grafx / Turbo Grafx-16 Mini propose exactement le même hardware ! Mais ça on l'évoquera au prochain chapitre. Basé à Tokyo, le studio M2 est né en 1991, et il est spécialisé dans le portage et l'émulation de jeux sur des supports plus récents. Ce sont eux qu'on retrouve derrière les remasters SEGA Ages, les SEGA Vintage Collection, la série des portages 3D des hits Arcade et Mega Drive sur Nintendo 3DS, ainsi que les récentes compilations de Mega Man X, Castlevania, Contra ou la collection des "Mana". Bref, les adaptations, les portages et autres émulations, c'est leur credo !





Comme évoqué, j'ai acheté ma Core Grafx Mini en Angleterre et bien entendu, j'ai pu choisir d'avoir une interface en français (sont aussi disponibles les langues japonaise, anglaise, espagnole...). Pour cette interface, le studio M2 s'est inspiré de la NES et la SNES Mini, avec un bandeau déroulant à l'horizontale, où chaque jeu est présenté via sa pochette. Car vous ne le savez peut-être pas, mais les jeux PC-Engine étaient sous forme de boitier CD (les mêmes que les CD audio), car les Hu-Cards étaient si fines, qu'elles rentraient parfaitement dans ce type de boites. La notice prenait la place du livret, et servait également de pochette avant (bien entendu, pour les jeux sur CD-Rom, la question ne se posait pas). Autant dire qu'avoir une collection de jeux PC-Engine ne prenait pas beaucoup de place (tout comme la console au final) et pourtant, ça avait grave de la gueule !
Les options sont relativement basiques pour ce genre de produit. On peut à tout moment changer la langue (mais contrairement à la Mega Drive Mini, ça ne changera pas la liste des jeux), on peut voir les crédits qui permettent de comprendre que pas mal de monde à bosser sur le projet, on peut réinitialiser sa console (en vue d'une vente par exemple, ou pour effacer d'un coup toutes les sauvegardes) et pour le manuel d'utilisation, on nous ressort le vieux coup du QR Code à activer avec son Smartphone. Un peu minable mais au final, on fait comme les copains (en somme, tout le monde suit Nintendo en file indienne !) et puis tout à fait entre nous, qui ne saurait pas faire fonctionner cette console ? Je crois aussi que si quelqu'un a réellement besoin d'aide sur une machine aussi simple d'accès qu'une console mini, le mieux est encore de laisser tomber le jeu vidéo.




Le menu des options est parfaitement clair et se veut relativement complet


Les autres options sont le réglage de l'affichage, le style du design et le choix du fond d'écran. Entrons dans les détails. Les fonds d'écrans sont au maigre nombre de 3 et ils sont tous minables ! Bon OK, celui qui fait un peu Far Cry : Blood Dragon peut à la rigueur être sympa, mais c'est une nouvelle fois une grosse déception de ce côté-là. Franchement, pour ce que ça coûte ! Surtout qu'on aurait pu avoir un fond d'écran qui se modifie pour chaque jeu : la console offrant son lot de titres cultes, ça manque cruellement d'ambition et de travail. Ainsi à l'image de beaucoup de joueurs, si vous voulez éviter les rémanences sur votre télé, vous opterez sans doute pour un classique fond noir.
Le choix du style graphique est plus subtil à comprendre : en effet on peut choisir entre PC-Engine et Core Grafx (Turbo Grafx-16 dans le cas de la version américaine), car l'interface se présente comme si nous étions face à une console géante. J'y reviendrai plus en détail juste après, en attendant ce choix modifie la couleur qui passe de blanche (comme la PC-Engine), à gris anthracite (comme la Core Grafx). Perso je préfère le gris, moins agressif pour les yeux, surtout lorsqu'on joue de nuit, dans le noir. Enfin la dernière option nous permet de choisir son affichage et là par contre, le studio M2 a fait les choses bien.
En effet, le choix est vraiment varié car on peut afficher son jeu en 4:3, en 4:3 élargi (l'image touche les bords) ou en 16:9 (auquel cas l'image est affreusement étirée pour prendre toute la surface de la télé - je vous le déconseille vivement !). Il y a aussi ce qu'on appellera le mode "pixel perfect" : même si cette appellation est fausse puisque l'affichage sera toujours upscalé, il n'empêche que ce mode propose les dimensions d'origine. Car la résolution native de la console était de 256 x 240, soit un format quasi carré de presque 4:4 (4:3,75 pour être exact). L'affichage est donc respecté au maximum, sans aucune déformation. C'est évidemment cette résolution d'affichage que je vous conseille.
A noter que sur chaque mode on peut activer ou non un filtre type CRT (des scanlines) qui vise à simuler un écran à tube cathodique. Il y a les partisans de ça, moi perso je n'aime pas car je trouve que ça assombri trop l'image. Il y a également un skin au format de la PC-Engine GT... oui oui, la console portable ! Mais ce mode est totalement "useless" car il nous propose un affichage ridiculement petit, très sombre et totalement illisible. Dommage car ça partait sûrement d'une bonne intention.



 

Différence entre une interface Core Grafx (à gauche) et PC-Engine (à droite)


 

A gauche l'interface de la Turbo Grafx-16. A droite le maigre choix du fond d'écran,
dont aucun ne fait vraiment le boulot. Autant rester sur du noir...


 

A gauche, le format "pixel perfect" est évidemment le meilleur d'entre tous car la
résolution d'origine est respectée. A droite le format 4:3. Notez au
passage la laideur du fond d'écran...


 

A gauche le format 4:3 élargi, à droite l'immonde format 16:9


 

Partant d'un bon sentiment, le format PC-Engine GT (à gauche) / Turbo Express (à droite)
est trop petit et trop sombre pour avoir un quelconque intérêt


L'interface globale est donc très proche de celle de la SNES Mini avec sa sélection de jeux en bande à faire défiler vers la gauche ou la droite. On peut trier les jeux par date de sortie, par ordre alphabétique ou par média. Car pour une fois, une mini-console nous propose enfin des jeux cartouches (bon OK ce sont des Hu-Cards et alors?) mais aussi des jeux sur CD-Rom ! Car il faut le savoir, les jeux sur CD sont plus nombreux que ceux sur Hu-Cards ! Normal quand on pense que le support CD permettait de mieux scénariser son jeu, d'apporter une vraie bande-son, de profiter de performances boostées, tout en ayant un coup de fabrication ridicule face aux Hu-Cards.
Ceci dit, l'interface la PC-Engine / Core Grafx Mini ne permet pas d'avoir un listing complet, comme ce fut le cas sur Mega Drive Mini. D'ailleurs c'est une réelle faute de goût : les jeux occidentaux et japonais sont scindé en 2 ! Pour switcher entre les 2, il faut cliquer sur l'icone en bas à droite de l'écran, ce qui basculera alors la sélection de PC-Engine / Core Grafx, à Turbo Grafx-16 et inversement. Au passage la musique changera et l'interface passera aux couleurs de la console concernée. Alors il est vrai que mélanger les jeux japonais et anglais auraient peut-être (et je dis bien "peut-être") été une erreur, maintenant le listing est long (la console proposant plus de 50 jeux), certains jeux sont en double (comprenez : dans les 2 langues) et même pire, certains titres comme PC Kid ont un épisode par secteur (le premier en japonais, le second en anglais). Quitte à faire ça, j'aurai grandement apprécié que mon interface française me propose de choisir la version que je veux (JAP ou US) au moment de lancer le titre.
Cependant la double liste a au moins un avantage : séparer les jeux japonais des jeux américains. En admettant que vous vouliez boycotter farouchement les jeux nippons parce que leurs hiéroglyphes au goût de maki-saumon vous file des montées d'urticaire, ou encore parce qu'on ne va pas se mentir, vu comment est faite l'interface, choisir parmi 57 jeux aurait été vite compliqué (ou alors, il aurait alors fallu un affichage sur plusieurs lignes, comme sur Mega Drive Mini)... alors OK, c'est plausible. A noter également que le changement de catalogue n'est pas instantané car la console simule une extinction de la console, suivi de l'allumage de l'autre. C'est joli, mais ce n'est pas rapide.





Si choisir son jeu peut être fastidieux, notamment parce que les titres d'origine en japonais ne sont pas évidents, l'interface a tout de même le bon goût d'être riche en informations. En effet, d'un coup d'œil on sait où se situe le jeu choisi dans le panel de titres grâce au bandeau supérieur qui affiche une mini-liste, on sait quel est le média (Hu-Card ou CD-Rom), on connait le titre traduit, nous avons également la pochette du jeu (dont les versions américaines sont affreuses, on ne va pas se mentir) et juste en dessous, on sait de suite combien de sauvegardes ont été effectuées et combien de joueurs sont pris en charge (en général c'est 1 :). En somme l'interface aurait pu être plus claire, plus accessible, le choix du jeu plus rapide, mais en attendant elle réagit rapidement et se veut tout à fait fonctionnelle.
Lorsqu'un titre est lancé, il suffit de presser simultanément "Select + Run" pour ouvrir le sous-menu. On peut alors réaliser une sauvegarde rapide (il y en a 4 par jeu), un chargement rapide ou quitter le jeu et revenir à la sélection. Car la console n'a pas de bouton Reset (comme à l'origine), donc cette manipulation est un choix "normal" j'ai envi de dire, tout à fait pertinent et rapide d'exécution. Car on ne va pas se mentir, sur les autres consoles mini presser Reset est absurde puisque PERSONNE ne joue avec sa console à portée de mains (sinon les constructeurs ne seraient jamais passé aux pads sans fil, pas vrai ?). Bien entendu, chaque "save" affiche également une miniature du moment précis où vous avez sauvegardé.




Ouvrir l'interface de sauvegarde se fait le plus simplement du monde, juste en
pressant "Select + Run". Depuis le temps que je dis que c'est la plus
rapide et la plus intuitive combinaison pour ça...


Par contre il n'y aura pas d'autre fioriture : pas de cheats (s'ils existent, il faudra les trouver par vous même) et pas de rembobinage comme sur les consoles mini de chez Nintendo. D'ailleurs c'est assez étonnant que tous les constructeurs ont plus ou moins plagié le concept de la console mini, mais personne n'a osé recopier cette fonction pourtant si pratique... bizarre. J'ai gardé le meilleur pour la fin : l'interface arbore les petits personnages de Star Parodier, ce qui lui donne un aspect mignon à souhait. Mieux encore, lorsqu'on lance un jeu, on voit la Hu-Card s'insérer dans la console. C'est vraiment original et c'est pareil pour les titres sur CD-Rom où on voit le CD-ROM² / Super CD-ROM² se lancer, avec même le System Card associé. Le souci du détail va même très loin dans le sens où le petit bruit d'insertion de la carte est particulièrement réaliste, tout autant que le petit crissement de la lentille pour les jeux sur CD, avec en plus des temps de chargement plus ou moins respectés, afin de simuler au mieux la plate-forme d'origine. Tout est mis en œuvre pour raviver de savoureux souvenirs, et faire vibrer la corde nostalgique.



 

Lorsqu'on lance un jeu, les animations (accompagnées d'un sound design ciselé) sont
vraiment géniales ! Un réel souci du détail a été réalisé, et c'est ce qui
fait la différence avec les autres consoles minis






L'hardware

Comme toutes les consoles existantes, la PC-Engine a eu des débuts très modestes. Il faut dire que ses premiers jeux ne tiraient pas vraiment partis de ses capacités, et ils sont même arrivés au compte goutte. Il suffit de voir tourner les J.J. & Jeff, The Kung-Fu (aussi connu sous le nom de China Warrior) ou Alien Crush (tous 3 présents dans la console), pour se rendre compte qu'hormis la belle palette graphique de 128 couleurs affichables, la console valait à peine mieux qu'une NES... les licences de prestige en moins. Heureusement, au bout de quelques temps (moins d'un an après), les bons jeux ont commencés à affluer et très vite, la PC-Engine s'est senti à l'aise avec un genre en particulier : le shoot-them-up.
Et ça tombe bien car c'est justement un genre qui est propice aux exploits techniques, aux explosions, aux beaux effets graphiques, le tout porté par une bande-son tonitruante. Et la PC-Engine va très vite devenir le support roi du genre, notamment grâce à son lecteur de CD-Rom qui apportera l'espace disque nécessaire aux folies des développeurs. Bien que son Hardware soit articulé autour d'un CPU 8-bits dérivé du MOS 6502 (tout du moins une variante, soit le 65SC02, modifié par Hudson lui-même et qui lui donna le nom de Hu6280), à l'image de la 16-bits de SEGA, la PC-Engine ne demandait qu'à se surpasser. Console hybride par excellence, son processeur vidéo est un 16-bits mais c'est bel et bien les CD-ROM² et Super CD-ROM² qui boosteront ses performances, en premier lieu avec un nouveau micro-code, et puis avec l'ajout de RAM supplémentaire.
Et c'est vrai que lorsqu'on compare The Kung-Fu, cette espèce de beat-them-all minable qui fait vaguement référence à Bruce Lee, avec Art of Fighting sur Super CD-ROM² avec Arcade Card, c'est le jour et la nuit ! C'est à tel point qu'on se demande si on est bel et bien sur la même console... La même comparaison pourrait être faite avec Down Load (Hu-Card / 1990) et Lords of Thunder (Super CD-ROM² / 1993).



 

A gauche le CPU HuC6280 qui équipe les PC-Engine, Core Grafx et
autres dérivés. A droite le HuC6202 est le VPC (contrôleur
de priorité vidéo) qui équipe la Super Grafx


Quand aux jeux les plus impressionnants de la console, comment ne pas évoquer le magnifique portage de Street Fighter II' (unique Hu-Card ayant atteint les 20 Mb), Soldier Blade (l'un des plus beaux shoots Hu-Card de la console) ou encore ces jeux survitaminés, dopés à l'Arcade Card que sont Fatal Fury Special, Rayxanber III ou encore le baroud d'honneur d'une console en fin de vie, avec l'un des jeux les plus impressionnant de son époque, j'ai nommé Ginga Fukei Densetsu Sapphire. Bref, la PC-Engine a su évoluer avec son temps, et grâce à son Super CD-ROM² elle nous a proposé des jeux qu'on n'aurait jamais soupçonnés, un potentiel absolument énorme, surtout lorsqu'on repense au fait que son CPU est plus ou moins le même que celui de la NES... Pourtant entre les 2 machines, il y a clairement un gouffre !



   

   

Parmi les meilleurs jeux de la console nous avons Soldier Blade, Dynastic Hero,
Rayxanber III, Fatal Fury Special, Ginga Fukei Densetsu Sapphire et
Street Fighter II'. On est loin des performances des autres consoles
8-bits comme la NES ou la Master System, pas vrai ? ^_^


Comme toujours sur ce type de console mini, nous sommes en présence d'une émulation et non d'un Hardware qui reprend à l'exact les composants de l'époque. Mais après tout ce n'est pas un mal, car sans ça il serait impossible de modifier le format d'image et plus encore de sauvegarder quand on veut. Et puis il faut le dire, depuis la sortie de l'émulateur Ootake en 2006, l'émulation de la PC-Engine, de la Super Grafx et des jeux CD-Rom (même les plus évolués) ne posent plus aucun problème. De plus, à l'image de la Mega Drive ou de la Neo-Geo, la PC-Engine est une console facile à émuler. Je ne sais pas si le studio M2 s'est basé sur un émulateur connu ou open source, toujours est-il que l'émulation est juste parfaite ! Il n'y a jamais aucun accroc, l'interface réagit vite et bien, les sauvegardes ne buguent pas... en clair, c'est du très bon boulot.
Pour faire tourner cet émulateur de luxe, la carte mère a été confiée à HORI (rien à voir avec l'Egypte ancienne :) le célèbre fabricant de gamepad, volant/pédalier, stick arcade et autre casque sans fil. Cependant, le constructeur n'a pas beaucoup forcé puisque ce sont les mêmes composants que sur la Mega Drive Mini, sauf pour la Mémoire Flash qui est bien plus volumineuse. La carte mère se compose donc d'un Zuiki Allwinner Z7213, un SoC tout-en-un comme ça se fait de plus en plus. Il dispose de 4 coeurs ARM Cortex A7 cadencés à 1,3 Ghz et d'une solution graphique Mali 400. Le tout est secondé par 128 Mo de RAM (la moitié de la console SEGA mais faut penser que ce sont des jeux 8-bits) et 4 Go de Mémoire Flash type eMMC.
4 Go, c'est beaucoup non ? En effet, lorsqu'on compare aux 512 Mo des Mega Drive et Super Nintendo Mini, on peut trouver que ça fait beaucoup, mais il faut savoir que les jeux sur CD-Rom sont systématiquement plus lourds que ceux sur Hu-Cards. Les jeux Hu-Cards sont généralement peu volumineux (rares sont ceux qui atteignent les 8 Mb, soit 1 Mo, c'est dire). Maintenant c'est sûr, les jeux sur CD n'ont pas été laissés tels quels puisqu'un jeu pouvait peser plus de 500 Mo. Les données en elles mêmes n'étaient pas très grosses et malgré la présence de nombreuses cinématiques, les données réelles n'excédaient que très rarement les 20 Mo (généralement ça tourne autour de 5 à 10 Mo). Et pour les musiques, il suffit de les convertir en bons fichiers Mp3 et le tour est joué : d'un jeu qui à l'origine pesait plus de 500 Mo, au final il ne fait plus que 40 à 80 Mo au grand maximum.
Résultat, sur les 50 jeux présents dans la sélection, seuls 14 jeux sont au format CD-ROM² / Super CD-ROM² ce qui, tout de suite, rationnalise. 14 jeux à disons 100 Mo chacun, auxquels on ajoute (en visant large) 100 Mo supplémentaires pour l'ensemble des jeux Hu-Cards, et au final la totalité des titres pèsent moins de 2 Go, ce qui laisse un maximum de place pour les 4 sauvegardes dédiées à chacun des titres.




Construit par HORI, le célèbre fabricant japonais, l'Hardware
est repris de la Mega Drive Mini et s'avère de qualité


Ai-je vraiment besoin de préciser que l'Hardware encaisse parfaitement les jeux proposés ? A titre d'exemple, sachez que depuis que j'ai craqué ma Mega Drive Mini, je fais tourner des jeux Mega-CD dont certains diffusent des Full Motion Video plein écran (ce que la PC-Engine Super CD-ROM² est incapable de faire), ainsi que des jeux 32X, qui sont entièrement en 3D. Donc oui, l'Hardware est très performant et la gamme PC-Engine n'étant qu'un modeste système 8-bits, si performant soit-il, croyez-moi le processeur ne doit pas forcer outre mesure. Voilà pourquoi je dis que l'alimentation recommandée de 2A me parait légèrement exagérée, déjà parce que la console ne chauffe presque pas, ensuite parce que les jeux ne doivent pas solliciter tant que ça le matériel. Malgré tout, on peut féliciter le studio M2 pour sa parfaite émulation de chaque jeu, ainsi que le choix (assez facile avouons-le) de ce même Hardware, qui a fait ses preuves et qu'ils maitrisent depuis la conception de la mini-console de SEGA.




La carte mère de la PC-Engine Mini dans le détail
(cliquez pour agrandir)


Maintenant abordons un (ou plusieurs) sujets légèrement plus épineux, à commencer par l'input lag (en traduit : le temps de latence entre le moment où vous appuyez sur le bouton et le moment où la console réagit en conséquence). J'avoue, j'en ai assez de toutes ces gémisseuses qui passent leur temps à se plaindre. Personnellement, l'input lag est insignifiant. Alors bien sûr, comme on parle ici d'émulation, le temps de réaction est sans doute moins bon que sur la console d'origine. Maintenant il faudrait peut-être aussi savoir faire la part des choses : en jouant c'est imperceptible et je vais vous dire mieux, ce phénomène doit toucher toutes les consoles mini existantes, autant que les consoles récentes comme la PS4 (vous pensez vraiment qu'une manette sans fil n'accuse aucune latence ?) ou encore ce bon vieux Raspberry Pi, support d'émulation par excellence. Au final, ce sont ces même types qui se plaignent de tout et de rien, bien cachés derrière leur écran, et qui au final ne jouent même pas, laissant soit la console en parure sur un meuble, soit dans la boite, une fois le plaisir de la découverte passé. Moi j'achète des consoles pour m'en servir, pour jouer et à ce titre, je peux vous dire que la PC-Engine Mini m'a régalée de plusieurs jeux.



   

PC Kid (au centre) connu sous le nom PC Genjin au Japon et de Bonk aux États-Unis,
était la mascotte de la PC-Engine. Ceci dit, il s'est rapidement partagé
la vedette avec Bomberman (à gauche) et les personnages
anthropomorphiques de Star Parodier (à droite)


L'autre point épineux, c'est la sortie vidéo en 720p, critiquée par certains (sans doute les mêmes !). Que voulez-vous que je vous dise ? Du 720p sur votre belle TV 4K HDR Samsung que maman vous aide à payer sur 48 mois, c'est ça qui vous chiffonne ? Et bien sachez que même si la console s'efforçait de fournir un signal 4K, le jeu lui, ne livrerait toujours que sa résolution native, soit du 256x240. Il y aura donc toujours un upscale, par conséquent que le signal de sortie soit en 720p, en 1080p ou en 2160p, ça n'y change strictement rien du tout ! Mettez vous ça dans le crane une bonne fois pour toute !
D'ailleurs j'aime beaucoup les gugusses qui se vantent de jouer sur une télé à tube cathodique, histoire de retrouver les plaisirs d'antan. OK, l'idée est valable et il est vrai que les jeux de cette époque-là étaient de toute façon développés pour être affichés ainsi. Maintenant soyons honnête, combien de temps va durer cette vieille télé qui doit déjà avoir au moins 20 ans au compteur ? Et que se passera-t'il lorsque vous serez obligé de connecter votre PC-Engine d'origine sur votre télé toute neuve, sachant qu'elle n'a plus de prise Péritel et que la sortie S-Video fait une image floue et dégueulasse ?
Vous l'aurez compris, malgré sa sortie HD qui se contente du 720p, la PC-Engine Mini est un bon moyen de suivre l'évolution et de profiter de jeux qui ont aujourd'hui 30 ans (putain le coup de vieux derrière les oreilles ! Oo"), d'autant qu'avec son signal numérique, il sera toujours possible d'adapter sa sortie HDMI avec les normes qui nous attendent dans un futur proche. De plus, contrairement à beaucoup, moi j'apprécie d'avoir des pixels bien nets et colorés, résultat d'un affichage 100% numérique... soit tout le contraire d'un tube cathodique / analogique. Faut savoir vivre avec son temps, surtout quand ça améliore le rendu et le confort.




Voici l'exemple parfait entre un affichage CRT / analogique (à tube cathodique donc)
et un affichage numérique sur un écran LCD haute définition. Je crois bien que
ça se passe de commentaire, non ? (PS : le jeu Q*Bert n'est pas inclus
à la console, c'était juste pour l'exemple ^_^)





Les jeux intégrés

Entre octobre 1987 (à son lancement) et juin 1999 (à la sortie de son tout dernier jeu officiel), la PC-Engine a reçu pas moins de 686 jeux. Bien sûr dans le lot il y a quelques doublons dans le sens où il n'y avait réellement que 2 secteurs : le Japon (et plus largement l'Asie ou encore l'import Européen) et les Etats-Unis. 389 jeux ont été réalisés sur CD-Rom (soit plus de la moitié de la ludothèque) mais seulement 45 furent adaptés pour le public américain. En voyant ces chiffres, on comprend 2 choses : d'abord que l'export officiel américain n'était clairement pas fameux, sans doute parce que le marché était saturé par les consoles 16-bits concurrentes. Ensuite, quand on voit le ratio de jeux sortis sur CD-Rom, on comprend que l'add-on avait une importance toute particulière et que, plus qu'un simple ajout, il faisait partie intégrante de l'offre PC-Engine (ce qui inspira SEGA pour son Mega-CD mais le succès sera bien plus modeste).
Record battu, la PC-Engine Mini est la console mini qui propose actuellement le plus de jeux (le cas du C64 ne compte pas), avec pas moins de 57 titres inclus ! Oui, c'est énorme ! En comparaison, les 21 jeux de la Super Nintendo Mini paraissent vraiment ridicules. Ceci dit, il faut aussi voir le pédigrée des jeux... car la Super Nintendo Mini n'accuse aucune fausse note, aucun jeu n'est là juste pour gonfler la liste, la console ne propose que du très lourd, des jeux parmi les plus prestigieux de la machine de Nintendo. Et on le voit bien avec la Mega Drive Mini, qui de son côté propose 42 jeux : beaucoup sont de renom mais dans le lot on en aurait bien échangé quelqu'uns (un peu inutiles) contre d'autres tristement absents. Avec la PC-Engine, Konami a fait une sélection qui fait plaisir à voir car contrairement aux autres, ils proposent à la fois des jeux PC-Engine sur Hu-Card, mais aussi des jeux Super Grafx (Super Hu-Card donc) ainsi que des jeux CD-ROM² / Super CD-ROM². Comme quoi, la Mega Drive Mini aurait très bien pu proposer quelques jeux Mega-CD (et même 32X !), c'était tout à fait possible, d'autant que c'est le même studio qui s'est occupé de l'émulation et ce, sur le même Hardware. Un pas que SEGA n'a pas osé franchir et qui pourtant, aurait pu faire de la Mega Drive Mini la console ultime. Mais revenons à nos moutons.





La Core Grafx / Turbo Grafx-16 Mini offre pas moins de 57 jeux, répartis sur les 2 territoires où elle a sévit : Japon et Etats-Unis. Pour la ludothèque occidentale il y a 25 jeux Turbo Grafx-16 (donc en anglais) et la ludothèque asiatique propose 32 jeux PC-Engine (en japonais). Du côté de la version asiatique de la console (PC-Engine Mini), la répartition est légèrement différente avec seulement 24 jeux américains et 34 jeux japonais. Le compteur monte donc à 58 jeux. Mais la différence entre les modèles occidentaux et asiatiques sont vraiment minimes, n'obligeant en aucun cas à acheter 2 modèles d'une même console. Dans le détail, les japonais ont eu droit à Tengai Makyo II : Manji Maru (un RPG) et Tokimeki Memorial (un jeu de drague), tous deux sur CD-Rom, et nous avons eu en compensation Salamander (un shoot-them-up) sur Hu-Card. C'est vrai qu'on se fait un peu avoir pour le coup, mais les 2 jeux exclusifs de la PC-Engine Mini étant tout en japonais, on n'y aurait rien compris de toute façon, alors qu'un bon vieux shoot des familles, ça fait toujours plaisir. Vous voyez, il n'y a vraiment pas de quoi acheter 2 machines différentes, contrairement à la Neo-Geo Mini dont l'offre est assez variée. Comme évoqué, on peut trier ses jeux par ordre alphabétique, date de sortie ou média (Hu-Cards / CD), et les 2 listes de jeux sont switchables mais non mélangeable puisqu'on ne peut pas avoir de listing complet.



Voici la liste :


En bleu : les jeux Super Grafx (exclusivement en japonais)
En orange : les jeux en double (disponible dans les 2 langues, anglais et japonais)



Les jeux communs en anglais (ludothèque Turbo Grafx-16)


  • Air Zonk (1992)
  • Alien Crush (1989)
  • Blazing Lasers (alias Gunhed - 1989)
  • Bomberman '93 (1993)
  • Bonk's Revenge (alias PC Kid 2 / PC Genjin 2 - 1991)
  • Cadash (1991)
  • Chew Man Fu (1990)
  • Dungeon Explorer (1989)
  • J.J. & Jeff (1990)
  • Lords of Thunder (1993)
  • Military Madness (alias Nectaris - 1990)
  • Moto Roader (1989)
  • Neutopia (1990)
  • Neutopia II (1992)
  • New Adventure Island (1992)
  • Ninja Spirit (1990)
  • Parasol Stars (1991)
  • Power Golf (1989)
  • Psychosis (1990)
  • R-TYPE (1989)
  • Soldier Blade (1992)
  • Space Harrier (1990)
  • Splatterhouse (1990)
  • Victory Run (1989)
  • Ys Book I & II (1990)



  • Les jeux communs en japonais (ludothèque PC-Engine)


  • Akumajou Dracula X Chi no Rondo (alias Castlevania : Rondo of Blood - 1993)
  • Aldynes (1991)
  • Appare! Gateball (1988)
  • Bomberman '94 (1993)
  • Bomberman Panic Bomber (1994)
  • Chou Aniki (1992)
  • Daimakaimura (alias Ghouls 'n Ghosts - 1990)
  • Dragon Spirit (1988)
  • Dungeon Explorer (1989)
  • Fantasy Zone (1988)
  • Galaga '88 (1988)
  • Ginga Fukei Densetsu Sapphire (1995)
  • Gradius (1991)
  • Gradius II : Gofer no Yabou (1992)
  • Jaseiken Necromancer (1988)
  • Nectaris (alias Military Madness - 1989)
  • Neutopia (1989)
  • Neutopia II (1991)
  • Ninja Ryuukenden (alias Ninja Gaiden - 1992)
  • PC Genjin (alias Bonk / PC Kid - 1989)
  • Seirei Senshi Spriggan (1991)
  • Snatcher (1992)
  • Spriggan Mark 2 (1992)
  • Star Parodier (1992)
  • Super Darius (1990)
  • Super Momotaro Dentetsu II (1991)
  • Super Star Soldier (1990)
  • The Genji and the Heike Clans (1990)
  • The Kung Fu (alias China Warrior - 1987)
  • The Legend of Valkyrie (1990)
  • Ys I & II (1989)


  • L'exclusivité occidentale :

  • Salamander (alias Life Force)


  • Les exclusivités asiatiques :

  • Tengai Makyo II : Manji Maru
  • Tokimeki Memorial




  • Voici la liste complète des jeux en japonais (ludothèque PC-Engine).
    Cliquez pour agrandir.





    Voici la liste complète des jeux en anglais (ludothèque Turbo Grafx-16).
    Cliquez pour agrandir.




    Evidemment, avec une si grosse liste, on a tous espérer que cette console mini nous propose le Premium, les meilleurs jeux de la console, mais comme on pouvait s'y attendre, avec plus de 50 titres inclus, il y a beaucoup de remplissage. Comme d'habitude, les constructeurs / développeurs / éditeurs ne font jamais rien de ce qu'on attend d'eux et même si certains jeux sont de grande qualité, d'autres sont vraiment lamentables, prenant en plus la place de certains titres mythiques et tristement absents. Car on ne va pas se mentir, des jeux comme Alien Crush, Necromancer, Moto Roader ou les horribles The Kung-Fu ou J.J & Jeff, ne sont là que pour faire du contenu. Ces jeux sortis en début de carrière n'ont plus aucun intérêt et passés le temps de la découverte, vous ne les lancerez plus jamais.
    Le constat est identique avec des jeux qui ont un bon potentiel, mais qui sont entièrement en japonais tels que Super Momotaro Dentetsu II ou encore l'excellent Snatcher d'Hideo Kojima. Et on ne va pas se mentir, le japonais est une barrière infranchissable quand il s'agit d'un jeu d'aventure ou d'un RPG, car vous n'y comprendrez strictement rien ! Si bien sûr on aurait aimé que Snatcher soit traduit au moins en anglais, il ne fallait pas trop rêver et au final seul le Mega-CD aura eu l'honneur d'un portage étasunien.
    Heureusement, notre Core Grafx Mini offre aussi de très bons jeux, notamment d'excellents shoots, fer-de-lance d'une console qui s'en est fait une spécialité. On notera donc la présence des très bons Air Zonk (spin-off shoo-themesque de la série des PC Kid), Super Star Soldier et sa suite (le très performant Soldier Blade), Gradius 1 et 2, ainsi que son spin-off Salamander, Dragon Spirit est sympa, Galaga '88 est marrant pour les amateurs de scoring, un Super Darius qui sent la criée, les 2 épisodes de Spriggan, le colorée et détendu Fantasy Zone, ou encore l'excellent Star Parodier qui, à l'image d'un Sexy Parodius qui parodiait Gradius, ici le développeur parodie gentiment l'excellente série des Soldier. C'est d'ailleurs de ce jeu que sont tirés les petits bonhommes anthropomorphiques en forme de PC-Engine qui parcourent l'interface de la console.





    Attardons-nous une seconde sur le cas particulier d'R-TYPE. Sorti assez rapidement au Japon (en mars 1988, la console n'avait que 5 mois), dans un premier temps les Hu-Cards n'excédaient pas les 2 Mb (256 Ko) ce qui a obligé Irem à scinder son aventure en 2 jeux bien distincts (nommés R-TYPE I et R-TYPE II, ce qui a forcément induit quelques erreurs puisque R-TYPE II existait uniquement sur Arcade, les acheteurs ont dû se ruer dessus et être bien déçus). Etrange pas vrai ? Lors de sa sortie sur le territoire américain, en novembre 1989, le jeu fut réunifié en une seule et même Hu-Card, car les ROMs de 4 Mb étaient enfin disponibles. Heureusement pour nous, c'est bien la version US du jeu qui est disponible, ainsi ne vous posez pas la question s'il sera complet ou pas. Notez enfin qu'une ultime version est sortie en décembre 1991 sur CD-Rom (R-TYPE : Complete CD), offrant bien entendu le jeu dans son entièreté avec en sus une bande-son remasterisée. Il est d'ailleurs dommage que ce soit la version Hu-Card US et non la version CD qui soit incluse, même si ça aurait fait un jeu japonais de plus (la version CD-ROM² n'ayant pas été porté sur Turbo Grafx-CD).
    Pour en terminer avec les shoot-them-ups, si bien sûr on aurait aimé avoir la suite d'Air Zonk (le mal-nommé Super Air Zonk, sorti sur CD-Rom moins d'un an après), notre PC-Engine / Core Grafx Mini nous fait le plaisir (que dis-je, l'honneur !) de nous proposer les prestigieux Lords of Thunder (sans doute l'un des meilleurs jeux du support) et le sublissime Ginga Fukei Densetsu Sapphire. Ce dernier est d'ailleurs le plus impressionnant titre de la console, exploitant à 120% les capacités d'une machine et d'une Arcade Card qui n'auront cessé de nous surprendre. En voyant les graphismes de ce jeu, il est ahurissant de se dire qu'au fond, la PC-Engine est animée par un CPU 8-bits.
    Il est d'ailleurs à noter que ce jeu est l'un des plus chers de l'histoire puisqu'il coûte sur eBay et à l'heure où j'écris ces lignes, entre 700$ (d'occasion) et 1500$ (neuf sous blister) ! Vous avez bien lu, il est tellement rare que c'en est devenu une véritable pièce de collection... et heureusement pour nous, il est intégré à la console, ce qui va sans doute refroidir un peu les ardeurs des vendeurs qui spéculent un peu trop sur de simples bouts de plastique.



       

       

    Parmi les meilleurs jeux de la console il y a Lords of Thunder (en haut) et
    Ginga Fukei Densetsu Sapphire (en bas) qui nous font l'immense plaisir
    de répondre à l'appel de cette PC-Engine / Core Grafx Mini


    Faisant le choix de l'éclectisme, Konami nous propose également 2 jeux Super Grafx (cette PC-Engine boostée qui n'a connu reçu que 5 jeux exclusifs), à savoir le très sympathique Aldynes et Daimakaimura / Ghouls & Ghosts, qui profite d'une très belle adaptation du hit de Capcom. Car la PC-Engine n'offre pas que des shoots (si bons soient-ils), et elle nous propose ici les excellents Bomberman '93 et '94, Ninja Spirit (dans une autre superbe adaptation du hit Arcade), le sanglant Splatterhouse, le mignon Parasol Stars, l'adaptation plutôt correcte de Space Harrier, l'inévitable Ninja Gaiden ou encore le sympathique New Adventure Island.
    On notera quand même une bizarrerie : pourquoi proposer le premier PC Kid (aussi connu sous le nom de PC Genjin ou Bonk's Adventure) en japonais, et le second (Bonk's Revenge / PC Genjin 2) en anglais ? C'est absurde ! Quand au 3e opus, il est honteusement absent... Par contre l'un des plus gros jeux d'action/aventure de la console répond agréablement présent, à savoir Akumajou Dracula X, qu'on connait mieux chez nous sous le nom de Castlevania : Rondo of Blood. Evidemment, dans le lot il y a beaucoup de jeux Hudson, NEC Avenue et Konami, forcément. Ceci dit ça n'empêche pas d'avoir quelques titres de Capcom ou SEGA... ainsi que des doublons. On notera la présence de la duologie des Ys, Dungeon Explorer, le sympathique jeu de stratégie Military Madness / Nectaris (que j'ai d'abord connu dans son remake PS3), ou encore les 2 très bons jeux d'aventure inspirés des Zelda, j'ai nommé Neutopia.
    C'est d'ailleurs un regret : que la version japonaise de la console offre le plus de jeux originaux, je peux le comprendre, mais pour le marché occidental, Konami aurait dû revoir sa liste de jeux. A quoi bon nous proposer les versions japonaises, à laquelle on ne touchera strictement jamais (!), quand la version anglaise est également disponible ? De même, trop de versions japonaises sont proposées alors que leur équivalent américain existe. Il est clair que Konami a fait sa petite liste en pensant avant tout au public nippon, sans trop réfléchir au public occidental. Et même si je sais pertinemment que la console est avant tout japonaise, ce n'est pas une raison car c'était justement l'occasion de rendre la machine plus abordable pour le reste du monde.
    Et puis au lieu de proposer 2 fois le même jeu, dans 2 langues différentes, il aurait été nettement plus pertinent que l'espace mémoire soit occupé par des titres manquants. Car on peut le dire, si la liste finale est fort sympathique (elle s'est d'ailleurs un peu allongée entre son annonce et sa sortie) et propose quelques jeux mythiques, je peux vous dire qu'il en manque un paquet !



       

       

       

    Parmis les jeux inclus : Daimakaimura (Ghouls & Ghosts), Bomberman '94, Splatterhouse
    Parasol Stars, Bonk's Revenge, Military Madness (Nectaris)
    Neutopia II, Aldynes, Dungeon Explorer...


    Au rang des absents, on commencera par la superbe adaptation de Street Fighter II' (bien que le choix de ne pas l'intégrer a ainsi évité les potentielles railleries à propos du pad à 6 boutons), Bonk III, Shinobi, Strider, 1941 (le 3e bon jeu de la Super Grafx), Gate of Thunder (l'épisode sorti avant Lords of Thunder et qui est lui aussi excellent), Raiden, le mignonnet L-Dis, la série des Valis, le très bon Liquid Kids, la duologie des Rayxanber, Zero Wing, Hellfire-S, Side Arms, mais aussi ces coups de cœur personnel que sont les Final Soldier et Coryoon ! D'ailleurs, ce n'est pas forcément une question de droit puisque d'autres jeux SEGA et Capcom sont présents, donc l'absence des génialissimes Dragon's Curse (adaptation du Wonder Boy III de la Master System) et Dynastic Hero (remake du somptueux Wonder Boy V) est tristement remarquable, sans parler des Altered Beast et des 2 épisodes de Download.
    D'ailleurs c'est sans doute pour ces mêmes raisons de droits que sont également absents les City Hunter (seule véritable adaptation du dessin animé/manga culte), Jackie Chan, Dragon Ball Z ou encore les gros jeux de fin de vie, qui utilisaient à merveille les performances de l'Arcade Card afin de porter avec brio les gros hits venant de la Neo-Geo que sont Fatal Fury Special et Art of Fighting. Et n'allez pas me faire croire que SNK a refusé, pensant que ça ferait de l'ombre à sa Neo-Geo, c'est ridicule... Bref, comme vous le voyez, la liste des gros titres qu'on adore sur cette gamme de consoles est longue... et les absents sont nombreux.

       

       

    On commence notre petit tour des absents par Dynastic Hero, Bonk III, Gate of Thunder,
    Rayxanber III, Final Solider et Coryoon...


    Comme à chaque fois, dans un doux rêve je songeais à un port cartouche réel où des Hu-Cards d'extension auraient pu proposer, par exemple, plus de jeux Super CD-ROM² et certains titres (comme d'habitude) manquants. Ça aurait été assez génial que certains jeux soit contenus de cette façon, afin de proposer via quelques ajouts, une ludothèque plus ou moins complète. Certes, certains auraient gueulés qu'on nous vend encore du contenu en DLC, ceci dit ils gueulent déjà pour un rien, envers même ce genre de produit qui n'est destiné qu'aux amateurs. Donc un peu plus ou un peu moins... Ou alors, Konami aurait pu proposer une sorte d'Interface Unit mais on aurait perdu le côté "mini" de la console, en imposant un composant volumineux. Non vraiment, un port Hu-Card qui aurait contenu une micro-SD de quelques Go (ce qui ne coûte plus rien à l'achat de nos jours) aurait été juste parfait. Au final, pour profiter de tous les jeux manquants ou pour disposer d'un maximum de jeux traduits, il n'y a pas 20 solutions, il ne reste plus que le hacking de la console...



       

       

    On continue notre liste des absents avec Fatal Fury Special, Dragon's Curse,
    Jackie Chan, Download II, Shinobi, 1941 et il en reste encore tellement...


    Depuis la Super Nintendo Mini et la Mega Drive Mini, on a fini par s'habituer à avoir des petits cadeaux, jamais commercialisés auparavant (Star Fox 2 d'un côté, Darius et Tetris de l'autre) et justement, la console nous propose plusieurs jeux cachés (et oui cette fois ils ne sont pas directement dans la liste). En lançant les jeux Gradius, Salamander, Fantasy Zone ou Soldier Blade, il suffira de faire "Select + Run" (au lieu de simplement faire Run ou I) et au lieu d'avoir le jeu PC-Engine normal, vous obtiendrez un jeu caché. Ainsi Gradius cache "Gradius near Arcade" (near voulant dire "proche" à savoir que ce jeu caché se rapproche beaucoup de la version d'Arcade sans pour autant proposer son format ultra wide d'origine), Fantasy Zone cache "Fantasy Zone near Arcade" (même principe), idem pour Salamander (qui reste donc exclusif aux versions occidentales de la console puisque la version japonaise ne dispose pas du jeu).
    Soldier Blade cache "Soldier Blade Special Caravan Stage", vous savez cette édition qui servait aux championnats estivaux japonais et qui n'est jamais sorti officiellement dans le commerce. Retour sur Salamander pour une dernière sucrerie : faites 2 fois "Select" (un son retentit) puis lancez le jeu normalement et vous tomberez sur "Force Gear" (un autre shoot), un mini-jeu qui était initialement caché dans Tokimeki Memorial (qui lui est exclusif à la console japonaise). Si on recompte, ça fait bien 5 petits jeux cachés et même s'il est difficile de s'enthousiasmer sur le contenu, ces petites sucreries font toujours plaisir (en plus, c'est vraiment facile d'accès).



    Gradius near Arcade



    Fanstasy Zone near Arcade



    Salamander near Arcade (remerciements à KOYU GEEK pour les infos et les images)



    Soldier Blade Special Caravan Stage



    Force Gear





    Conclusion

    Arriver bien Note


    après les autres (Nintendo, SEGA et SNK puisqu'on parle encore une fois de consoles de 4e Génération) est à double tranchant. En effet, il est facile d'observer le marché et les errances des autres constructeurs, afin de ne pas répéter les mêmes erreurs et de proposer une meilleure offre. Cependant, le retour de bâton c'est que les consommateurs sont également plus exigeants envers celui qui arrive après la bataille. Si justement Konami a eu tout le temps d'étudier les envies des joueurs nostalgiques (car ce genre de produit leur est clairement destiné, les ventes des curieux doivent être nettement plus rares), on sera alors bien moins clément lorsqu'une grosse faute nous sautera aux yeux. En ça, Konami a voulu faire les choses bien avec une console jolie et performante, la plus fidèle possible au modèle d'origine. Le pad est également une très belle pièce, tant il est proche de la qualité originelle, afin de retrouver les sensations de l'époque, le tout accompagné d'un câble record de presque 3 mètres de long.
    La sélection de jeux est loin d'être radine avec plus de 50 titres inclus, qui se permettent en plus d'explorer tous les âges et les médias de la gamme PC-Engine, allant de son line-up aux jeux Super Grafx, en passant par les jeux CD-ROM² en version Arcade System pour certains. Et c'est un fait, il y a pas mal de très grands jeux, d'excellents titres qui en plus, n'ont pas pris une ride, quand d'autres sont totalement obsolètes et ne servent qu'à gonfler la liste. Idem pour des titres en doublons, qu'il aurait mieux valu n'avoir qu'en anglais (les versions japonaises devant rester exclusives au secteur Asie), et par conséquent profiter de plus de jeux différents. Globalement, la plupart des titres sont typé "Arcade", ils sont donc courts, facile à prendre en mains et donc le japonais ne gêne pas... mais ce ne sera pas le cas des autres titres où cette langue complexe sera clairement rédhibitoire.




    D'ailleurs son genre de prédilection, le shoot-them-up, ne s'adresse pas au tout venant. Moi j'ai toujours aimé ça (j'avouerai même que c'était mon genre préféré à l'époque) mais ce ne sera pas au goût de tous, d'autant qu'ils sont vraiment très nombreux : 20 sur 57 jeux ! Entre temps il n'y a absolument aucun jeu de sport, alors que certains étaient très bons et reconnus. Si on ferme volontiers les yeux sur quelques détails (manque de patins antidérapants, pas de diode power, obligation de switcher entre les ludothèques US et JAP...), il est par contre plus difficile d'accepter que certains grands jeux soient aux abonnés absents, comme les jeux SNK (Fatal Fury, Art of Fighting), les jeux à licence (City Hunter, Jackie Chan, Dragon Ball Z) mais aussi des titres exclusifs ou des adaptations généralement très réussies : Gate of Thunder, Dragon Curse, Dynastic Hero, Street Fighter II', Side Arms, Strider, Shinobi, Final Soldier, les Download, les Rayxanber, Coryoon et j'en oublie sûrement.
    De même, il est impardonnable que le packaging ne propose qu'une seule manette, surtout quand beaucoup de jeux sont jouables à 2 et que la console dispose de 2 ports USB pouvant les accueillir. Konami aurait dû faire l'effort de mettre 2 manettes vu que la console était tout de même vendue à 110€, et sans adaptateur secteur (à l'image de tous les autres constructeurs soit dit en passant). Quand on pense que la Super Nintendo Mini était vendue 90€ avec 2 manettes et 21 jeux d'excellente qualité, quand on pense que la Mega Drive Mini était vendue 80€ avec 2 manettes et 42 bons titres, et quand on pense que la Neo-Geo Mini était vendue au même prix (110€) en offrant une mini-borne avec écran intégré et pas moins de 40 jeux de prestige.... je vous laisse faire le calcul.




    Et puis on réfléchira à 2 fois avant d'investir dans un autre pad vendu cher (25€) et un multitap vendu encore plus cher (30€) avant de se lancer dans le multijoueurs. Certes il y a 2 versions de Bomberman, Dungeon Explorer et Moto Roader... mais est-ce que ça justifie une telle dépense supplémentaire, quand on a déjà payé sa console plus de 100€ ? A moins que la folie Bomberman ne vous reprenne (ou que vous ayez acheté la console pour ça !) mais j'ai de gros doutes. Voilà peut-être pourquoi le packaging ne contient qu'un seul pad et qu'on peut tout de même remercier le constructeur pour son double port manette car à l'image de la console d'origine, elle aurait très bien pu n'en fournir qu'un seul (sous de faux prétexte d'authenticité) et nous forcer à la consommation...




    Donc c'est bien ce que je disais : arriver après tous les autres est à double tranchant. Si les jeux PC-Engine sont excellents et ont même largement dépassés les prétentions techniques de cette modeste console hybride 8/16-bits, elle a malgré tout bien du mal à rivaliser avec les 3 autres supports de cette 4e Génération qui n'en finit plus de nous faire rêver (nous les vieux de la vieille ^.^). Vendue trop chère, avec ses accessoires hors de prix et son second pad honteusement absent (on pensait pourtant que suite à la sortie de la NES Mini, les constructeurs avaient compris le message), la PC-Engine / Core Grafx / Turbo Grafx-16 Mini est séduisante, mais aurait pu être la console mini ultime ! C'est d'autant plus vrai qu'elle sort vraiment tard (presque 4 ans après la NES Mini, 2 ans et demi après la Super Nintendo Mini) et qu'elle se permet des bourdes maintes fois critiquées. Quand à la sélection des jeux, il est admirable d'avoir dans le lot des titres à l'origine sur CD-Rom (comme quoi monsieur SEGA, quand on veut on peut !), cependant la liste des grands titres manquants est vraiment longue et une fois encore, on aurait bien échangé quelques daubes injouables et affreusement dépassées pour des titres d'envergures qui avaient su tirer parti de ce support quasi 100% nippon.




    Car il ne sert à rien de se voiler la face, son attrait pour le grand public reste inférieur aux concurrentes de Nintendo et SEGA et ce pour une raison toute simple : combien ont réellement connus cette console ? Si j'ai personnellement eu cette chance (même si l'expérience n'a pas duré assez longtemps à mon goût) il est clair que l'équilibre des ventes était en défaveur de la machine de NEC / Hudson, puisque la plupart des joueurs avaient déjà une Super Nintendo et/ou une Mega Drive, ce qui laissait finalement peu de place à une console méconnue, peu importée, qui n'avait aucun support médiatique et dont la plupart des jeux sont intégralement en japonais (c'est sûr, ça n'aide pas). Il est donc clair que la PC-Engine Mini s'adresse avant tout aux vrais connaisseurs, contrairement à une Super Nintendo Mini beaucoup plus universelle et dont le seul nom est bien plus évocateur. Néanmoins, pour les amateurs de shoot-them-ups, aucune autre console mini "officielle" ne rivalise (à peine 3 titres sur Mega Drive Mini, également 3 titres sur Neo-Geo Mini et aucun sur Super Nintendo Mini, c'est dire si le genre est devenu de niche, lui qui avait tant de succès dans les années '90). La PC-Engine était la console de salon la plus compacte de son temps, et aujourd'hui encore, elle est la console mini "officielle" la plus petite en vente (je parle bien là des versions PC-Engine et Core Grafx car la Turbo Grafx-16 est décidément à part avec son design ultra moche classique).




    Malgré tout, je ne veux pas finir cette conclusion sur une note pessimiste, je m'efforce juste de remettre cette "offre" dans son contexte et face aux consoles concurrentes (car visiblement, la presse spécialisée s'est un peu trop emportée à son sujet je trouve... que voulez-vous, c'est aussi ça lorsqu'on ne paye pas de sa poche ce qu'on teste :). La PC-Engine / Core Grafx / Turbo Grafx-16 Mini reste malgré tout une valeur sûre, un excellent moyen de découvrir cette console et ses jeux (parfait pour la culture ludique) ou de replonger quelques 30 ans en arrière, quand la guerre des consoles était menée par 4 acteurs essentiellement japonais. Malgré mes railleries, la liste de jeux est vraiment bonne, tout en pensant que Ginga Fukei Densetsu Sapphire, neuf, coûte à lui seul plus de 10 fois le prix de cette console ! Proposant la plus grosse liste de jeux pour une console mini (57 titres, pensez donc !), cette petite et méconnue machine que seuls les vrais collectionneurs connaissent vraiment, est pourtant très appréciée pour ses shoots et ses licences cultes. J'ai personnellement toujours eu beaucoup de tendresse pour cette modeste machine qui, bien qu'elle avait le cul entre 2 Générations, a toujours su se surpasser et nous prouver que même si elle était bonne 4e dans la course, ça ne l'a pas empêché de se battre du mieux qu'elle le pouvait. Aujourd'hui, elle est la première à offrir ce qu'aucune autre n'avait fait jusqu'à présent (je parle bien là des jeux sur CD-Rom), avec une interface originale, belle et travaillée, ainsi qu'une émulation 4 étoiles, aux graphismes impeccables et à la bande-son superbement retranscrite (parfait pour apprécier la qualité hors norme de certaines bandes-sons au format CD-DA). En clair, même si ça ne va pas rajeunir les plus vieux gamers (moi le premier), nous sommes à nouveau face à un bon produit qui connait le public visé et qui fait mouche... Une machine à part dans le cœur de nombreux joueurs, et une très belle console mini qui lui rend admirablement hommage.




       



    Les -

  • Certains titres sont totalement obsolètes et ne servent que de remplissage
  • Une liste de jeux parfois incohérente et quelques doublons inutiles
  • Les manettes et leur prise en mains ont pris un petit coup de vieux
  • Trop de jeux en japonais, alors que la version américaine existe
  • Toujours pas d'adaptateur secteur, on commence à être habitué :(
  • Comme toujours, certains titres de prestige viennent à manquer
  • Pour le prix, on n'a qu'une seule manette : carton rouge !
  • Pas de rapid-fire sur le pad PC-Engine (version japonaise)
  • Une console "mini" mais chère : 110€ c'est pas rien


  • Les +

  • L'interface reprend les petits personnages de Star Parodier - une interface toute mignonne et travaillée
  • Les rapid-fires intégrés aux versions occidentales et un câble long de presque 3m ! Grand prince...
  • Emulation juste parfaite, que soit pour l'image comme pour le son
  • Le système de sauvegarde est rapide et pratique
  • On a même des jeux Super Grafx et CD-Roms !
  • Console 100% conforme au modèle original
  • Le pad est compatible avec Windows (PC)
  • Les finitions sont d'excellente facture
  • Une énorme liste de jeux : 57 titres !




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    Dossier réalisé par iiYama

    octobre 2020 (mise à jour : janvier 2024)