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Savez-vous pourquoi nous avons longtemps entendu parler de PlayStation Orbis au lieu de PlayStation 4 ? Et bien c'est tout simplement parce que le système d'exploitation (OS) de la console se nomme justement Orbis mais aussi et surtout parce qu'au Japon (et accessoirement en Corée, en Chine et à Taïwan) le chiffre 4 porte malheur ! Les mots japonais "shi" et "sa" ressemblent à l'identique au mot "mort" ! Voilà pourquoi au Japon ce chiffre est (le plus possible) banni par crainte et superstition. Et comme la PS4 est en partie une console japonaise... je ne vous fais pas de dessin.
Partant du principe que la PS3 aura mis trop de temps à être "rentable" et que son hardware puissant mais complexe, aura longtemps été un casse-tête pour les développeurs, Sony a voulu que sa 4e console de salon soit mieux pensée. Si on ne parle plus de l'ex-génie Ken Kutaragi, cette fois c'est Marc Cerny qui en est le papa. Marc Cerny est un concepteur, un programmeur et un producteur américain de jeu vidéo. Il a travaillé pour les sociétés Atari et SEGA avant de devenir le président de Universal Interactive Studios et d'œuvrer depuis 1998 comme consultant. Il est connu pour être l'auteur de Marble Madness (un jeu culte de 1984), ainsi que le producteur et/ou le game designer de titres de renoms : Kid Chameleon, Sonic 2, Crash 'n Burn, Crash Bandicoot, Jak & Daxter, Ratchet & Clank, Uncharted, Resistance, KILLZONE 3, God of War III... un homme PlayStation quoi !
Et développer une console (ce qu'il n'avait jamais fait auparavant) fut son plus grand défi : créer un hardware facile à maitriser, une console inspirée par les développeurs de jeux ! A bien y regarder, ne voyez-vous pas autre chose, dans ce choix ? En effet, avec la 7e génération (Wii, Xbox 360 et bien sûr PS3) le Japon a perdu son leadership et même, de son "aura" face aux américains. Ainsi la PlayStation 4 a été développé par un américain, au sein d'une société japonaise. Mieux encore, la PS4 est sortie en Europe et aux Etats-Unis, quand le Japon aura dû attendre plus de 3 mois, avant d'être servi (je vous invite à lire mon billet d'humeur : PS4 le Japon servi après l'Europe). Ce qui semblait autrefois impensable est donc arrivé : malgré son statut de société nippone, Sony Computer se veut désormais plus proche de son public internationnal (et donc occidental), que de sa propre terre et avec lui la preuve que le marché japonais a beaucoup changé, a muté, lui qui désormais ne jure plus que par les applis smartphone et le jeu nomade...
Avant de parler hardware, évoquons donc la "partie visible" de la bête. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le design en jette ! Personnellement, je n'ai jamais apprécié le design de la PS3, plus encore avec le dernier modèle en date, ultra cheap et bas de gamme. Avec son plastique de poubelle, son lecteur qui se découvre par le dessus et son coup de crayon absolument affreux (sans parler des couleurs !), la console n'a jamais été aussi moche et "low coast".
Avec la PS4, Sony repart sur une volonté d'offrir un objet hi-tech, contemporain, dont les angles peuvent rappeler les œuvres de certains illuminés de la sculpture moderne. Personnellement, ce look agressif me rappelle surtout KILLZONE. En façade on retrouve donc le lecteur Blu-Ray type "mange-disque" ainsi que 2 ports USB. Oui seulement 2 car que voulez-vous, on fait des économies là où on peut. A l'arrière on retrouve la connectique classique (HDMI, sortie digitale optique, port Ethernet) avec le petit bonus que la console est livrée avec un câble HDMI de série. Une bien bonne chose qui a manqué avec les machines de 7e Génération, au détriment du câble Ethernet (mais qui n'a pas de Wi-Fi chez lui de nos jours ?).
A noter toutefois que la PlayStation 4 ne se satisfait pas d'un écran SD (une télé classique, à tube cathodique). En effet, on branche sa PS4 via le port HDMI et rien d'autre ! Donc si vous n'avez pas de télé HD ou un bon écran de PC, vous risquez de vous heurter à quelques soucis.
Glissant de la façade jusqu'au dessus de la console, une bande lumineuse vous indique l'état de la machine : allumée, en veille... ou en panne ! Cette "ray of light" est sympathique mais Sony a gratté partout, dans le sens où les petites diodes qui indiquent l'activité réseau et l'activité disque dur, sont simplement absentes. Dommage...
L'évacuation de la chaleur se fait vers l'arrière, d'ailleurs après des heures de jeux, on constate qu'elle ne chauffe pas tant que ça. Il faut dire que le CPU possède un mode "idle" cruellement absent de la PS3. Le mode "idle" est simple à expliquer, ça veut tout simplement dire que la vitesse du processeur diminue lorsqu'il n'est pas sollicité (par exemple sur l'interface, en regardant des photos, des vidéos ou sur le PSN). Car souvenez-vous, combien de fois avons-nous entendu la PS3 s'exciter comme une fol-dingue, chauffant comme un barbecue, alors qu'on faisait simplement ses emplettes sur le Store ou qu'on regardait un film ? Oui c'est une aberration de plus qui a été corrigé.
Après en plein jeu, c'est vrai, elle fait un peu plus de bruit. Maintenant il faut arrêter de croire les âneries que dit la presse : elle n'est pas si bruyante que ça ! On est loin des premières PS3 ou pire, des premières Xbox 360 ! OK elle ventile un peu, ça fait un bruit de fond mais croyez-moi, lorsqu'on joue, on ne l'entend plus du tout... exception faite des jeux The Last of Part II et Horizon : Zero Dawn (2 excellents titres soit-dit en passant) où là elle joue les "sèche-cheveux" sans doute parce que ces 2 titres-là tirent 100% de ses performances. Mais fort heureusement, à ma connaissance, ce sont les seuls...
On note que les boutons "power" et "eject" sont (re)devenus sensitifs. Une option bien class' des premières PlayStation 3, qui a vite disparue pour des boutons (à clic) classiques par la suite. D'ailleurs, il faut un peu les chercher tant ils sont discrets (en fait, ils sont dans la prolongation de la "ray of light"). La console est plutôt lourde (2,8 Kgs) sans atteindre le poids excessif de la première PS3 (qui faisait plus de 5 Kgs !) et sans être vraiment volumineuse, elle impose un minimum. Ainsi on n'a pas l'impression d'avoir acheté un énième gadget hors de prix.
Je terminerai ce chapitre en disant que l'alimentation est, comme toujours chez Sony, interne. Car en connaissant la Xbox 360 (même la Slim) et la Xbox One, il est absolument absurde de se trainer une alimentation externe. Pourquoi faire ? Il y a la place qu'il faut "dedans" mais non, Microsoft joue les frileuses et nous impose son disgracieux boitier. Au moins Sony (à part pour la PSTwo) a toujours eu la délicatesse, l'intelligence même, de nous éviter ça.