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Celles et ceux qui suivent notre site depuis un moment le savent déjà, puisque je ne m'en suis jamais caché : la PS3 est une console qui a été conçue avec les pieds ! A son lancement son prix était exorbitant (600€ chez nous, et encore, il manquait l'Emotion Engine assurant la parfaite rétrocompatibilité avec les jeux PS2) et si technologiquement la machine était un bijou, entre nous ce produit mégalo a bien failli couler la boite. Ça a d'ailleurs couté la place à Ken Kutaragi (le papa des PlayStation) et Sony a pris une bonne claque dans la gueule. En effet, fier et fort du succès incontestable de la PlayStation 2, le géant japonais avait perdu toute humilité en lançant des phrases du genre "la next-gen ne commencera pas sans nous" alors que la Xbox 360 était déjà en place depuis 1 an ! Franchement, fallait pas manquer d'air...
De plus, la PS3 accumulait des technologies inutiles : qui s'est déjà servi du lecteur multi-cartes ou de la lecture des Super CD ? Personne évidemment, moi-même c'est en écrivant ces lignes que je me rappelle que ma console possède ce type de fonctions. D'ailleurs la rétrocompatibilité avec les jeux PS2 est bien jolie mais pas vraiment utile. Si la rétrocompatibilité est agréable sur les consoles portables (comme la GBA qui lit les jeux Game Boy et Game Boy Color), chez soi c'est très différent et généralement un (vrai) amateur de jeux vidéo garde ses consoles et ses jeux. Les constructeurs ont finis par le comprendre, voilà pourquoi la Xbox 360 "n'émule" qu'une partie du catalogue Xbox et seules les premières PS3 passent les jeux PS2. Bref, des fonctions qui coutent cher et qui ont vite été supprimées afin de baisser au plus vite les couts de production et donc, le prix en magasin.
Je n'évoquerai pas avec vous le grand foutage-de-gueule que sont les tailles des disques durs car lorsqu'on connait le prix "public" de ces derniers, on se dit que Sony nous les a facturé au prix fort ! Malheureusement, si on pouvait très facilement en changer, la plupart des gens ne comprennent rien à l'informatique et sont donc prêts à payer pour quelques Gigas Octets de plus. D'autant qu'il n'y a rien de plus frustrant que de devoir supprimer des jeux pour installer les nouveaux, tout ça parce que le disque est malheureusement plein...
Mais ce qui me fait dire que la PS3 a été mal conçue, c'est le sujet épineux de la RAM. Alors que les PCs de l'époque tournaient déjà sur 2 à 4 Go de RAM, Sony sort une console avec seulement 512 Mo... exactement comme Microsoft et sa Xbox 360. Voulant écraser son concurrent, il est clair que Sony aurait dû fournir au moins 1 Go et éviter à tout prix la Rambus, qui coute un bras pour des performances à peine meilleures. De plus, le fait que la RAM ne soit pas unifiée (comme chez le concurrent) est une erreur supplémentaire.
Après, difficile de renier la puissance du processeur CELL (même si son développement a indirectement financé celui du Xenon de la Xbox 360... et oui :), qui fut un calvaire à dompter par les développeurs mais qui tire clairement la console vers le haut, une fois ce dernier maitrisé. Le RSX (processeur vidéo), développé par nVidia était un bon GPU à l'époque, plus ou moins équivalent à celui de son concurrent direct. On aurait pu espérer mieux, d'autant plus que 12 mois séparent les sœurs ennemies, mais je suppose que c'était dans le but d'avoir une technologie maitrisée et finalement assez proche de la concurrence.
On retiendra également ce lecteur Blu-Ray de série, qui offre une grande capacité de stockage (50 Go) et la lecture native des films (certains ont même acheter la PS3 uniquement pour ça, puisqu'en 2007, les platines vidéo étaient plus chères que la console !). Cependant ce famélique lecteur 2x, au débit de données atrocement poussif, a obligé la plupart des développeurs à utiliser le disque dur, afin d'écourter des temps de chargement qui sont, même comme ça, très longs.
Bien sûr il y a eu de multiples révisions hardware (à commencer par la suppression des processeurs qui assuraient la rétrocompatibilité avec les jeux PS2), avec plus tard le modèle Slim et enfin l'horrible modèle Ultra Slim. Autrefois console de prestige, la PS3 a peu à peu perdu de son luxe (comme les touches sensitives) pour devenir ce qu'elle est aujourd"hui : un produit bas-de-gamme au coup de crayon moche et à la conception discount. Il suffit de voir les modèles 12 Go et ce chargement du disque via un panneau supérieur coulissant... pour se dire qu'au fil du temps, la console a perdu sa magnificence.
Autre point intéressant : le pad. Il devait avoir une forme dite "boomerang" mais visiblement, le design et la prise en mains n'étaient pas au gout de ses messieurs, donc Sony a fait marche-arrière pour nous proposer sa SixAxis. On se souvient aussi que le géant japonais s'est foutu de nous en disant que la vibration n'était pas compatible avec la détection de mouvements (en réalité, c'était des problèmes juridiques avec Immersion, détenteur des droits, qui était à l'origine du problème), avant de nous sortir l'actuelle DualShock 3. Une manette à la prise en mains exécrable ! Stick arrondis, précision au rabais, gâchettes désagréables... en somme une DualShock 2 mais en pire ! Je terminerai en disant qu'à l'image de la Wii, si la machine et son pad ont été développés par des incapables, il n'empêche que c'est toujours sur les jeux qu'une console se démarque.
Car malgré ses innombrables défauts, le moins qu'on puisse dire, c'est que la PS3 aura eu une très belle carrière. Avec un gros retard à l'allumage, elle a fini par rattraper la concurrence, alors que cette dernière avait pris une large avance. Et question jeux, si Sony a perdu beaucoup de ses exclusivités au profit de sorties multi-supports (ce qu'on peut comprendre étant donné la flambée des couts de développement), ils ont quand même réussi à nous offrir de très beaux titres qu'on ne joue nulle part ailleurs.
Entre Metal Gear Solid 4, les God of War, les Uncharted, les littleBIGplanet, les inFAMOUS, les KILLZONE et bien entendu le très primé The Last of Us (sans évoquer tous les jeux multi-supports comme Skyrim, les Call of Duty, GTA IV et V, les Mass Effect, l'Orange Box, les Dragon Age, les Far Cry, les Borderlands, les Dishonored, les Dead Space, les Tomb Raider, les Batman Arkham, les Bioshock ou encore les Assassin's Creed), on peut dire que la PlayStation 3 nous a fait voyager. On retiendra également que le PSN (au départ bien merdique) s'est relevé et a fini par fournir un contenu plus qu'honorable (même s'il n'a jamais égalé le Xbox Live Arcade), ainsi qu'un service en ligne gratuit. Mine de rien, le fait de pouvoir jouer en ligne gratuitement, c'était un vrai plus.
En conclusion la PS3 a mis du temps à convaincre et à offrir des jeux de qualité, elle a été longue à devenir abordable et maitrisée par les développeurs mais comme toujours avec les consoles Sony, il faut être persévérant car ce sont des machines durables et qui finissent par offrir le meilleur. Le tout c'est d'être patient...