En 1987, le géant de l'électronique NEC s'est associé à Hudson Software (un développeur) pour concevoir leur première console de jeux : la PC-Engine (la couleur était blanche). Malgré son architecture hybride 8/16-bits (processeur principal 8-bits et processeur graphique 16-bits), la PC-Engine appartenait plus à la 4e Génération de consoles (celle des 16-bits) qu'à la 3e (celle des 8-bits), de par sa puissance évolutive.
La PC-Engine, sortie en 1987, est la première console de 4e Génération à avoir vu le jour
Par abus de langage, la gamme développée par NEC/Hudson a été nommée PC-Engine, alors qu'elle regroupe une multitude de machines (ce sont en réalité des variantes). La première variante et la plus répandue n'est autre que la Core Grafx (la console est grise avec un logo bleu) et qui n'est qu'une évolution minime du modèle d'origine (seule la sortie vidéo a été modifiée). Elle a vu le jour en décembre 1989, soit 2 ans après la sortie de la PC-Engine d'origine. Les 2 consoles ont le même Hardware, donc qu'on dise PC-Engine ou Core Grafx, on désigne exactement la même console. Et avant de continuer, sachez que oui, ça s'écrit bien "
Core Grafx" en 2 mots et sans "i", même si la culture populaire ou Google vous certifiera le contraire. Il en sera de même pour d'autres machines de la gamme (Turbo Grafx, Super Grafx, etc...). NEC enchainant les déclinaisons, ils ont sortis en juin 1991 la Core Grafx II (d'un gris plus clair et dont le logo est orange) mais elle aussi est techniquement identique.
La PC-Engine (octobre 1987)

La Core Grafx (décembre 1989)

La Core Grafx II (juin 1991)
Aux Etats-Unis la console se nomme Turbo Grafx-16 et son design est plus proche de la première Master System. La console est sortie en aout 1989 (2 ans après le Japon). La PC-Engine n'est pas officiellement sortie en Europe, elle a été importée par Sodipeng (une société d'import parallèle) à partir de novembre 1989. Si l'accord fut signé avec NEC, Sodipeng n'a reçu aucun soutien de la part du constructeur. De plus, les consoles fournies étant généralement des Core Grafx japonaise à la norme NTSC 60 hz, Sodipeng devait modifier chaque machine pour adapter le signal vidéo et fournir un adaptateur secteur 220v (car au Japon, ils sont au 110v). Si la console a reçu un bon acceuil en Espagne et au Royaume-Uni, c'est bien en France qu'elle a eu le plus de succès, malgré son prix élevé (entre autre dû à l'importation et aux modifications appliquées manuellement sur chaque console) et ses jeux importés directement du Japon (sans aucune modification et donc bien souvent tout en japonais). C'est d'ailleurs ce détail d'importance qui brida son réel essor en France (comme dans les autres pays Européen) car le japonais est souvent rédhibitoire selon le type de jeux. Par la suite, l'incontestable succès des Mega Drive et Super Nintendo ont peu à peu fait chuter ses ventes, d'autant plus qu'elles étaient moins chères et plus performantes, au point que la société Sodipeng a fini par faire faillite.
La Turbo Grafx-16, version américaine de la PC-Engine (aout 1989)

La Core Grafx est le modèle le plus répandu en France (novembre 1989) mais uniquement en import car elle n'est jamais officiellement sortie en Europe
On dit de la PC-Engine qu'elle est une console "hybride" car son processeur principal est un 8-bits, épaulé par un processeur graphique cette fois 16-bits. Sa puissance brute est donc plus faible que ses 3 autres concurrentes (Mega Drive, Super Nintendo et Neo-Geo) mais ses capacités graphiques en font une machine entre 2 générations, mais tout autant capable du meilleur, notamment grâce à une belle palette de couleurs affichables (128 simultanément, soit 2 fois plus qu'une Mega Drive pourtant plus performante). Malgré la modestie de son CPU, la PC-Engine offra de très belles réalisations techniques et pas seulement grâce à son processeur vidéo 16-bits. Cette console dispose de 64 Ko de VRAM (autant que ses concurrentes de chez Nintendo et SEGA) et une partie du travail sur l'image est affectée à un autre processeur vidéo. Au final, les débuts de la console ont été très modestes (comme toute machine à son lancement), mais au fil du temps la PC-Engine a su nous dévoiler de très belles performances, avec pour point culminant la superbe adaptation de
Street Fighter II'.
La carte mère de la PC-Engine
(cliquez pour agrandir)

La console PC-Engine a des dimensions vraiment réduites. Ici elle est comparée à une simple cartouche de NES...
La gamme PC-Engine utilise des Hu-Cards (contraction de Hudson Card), aussi appelés Turbo Chips aux Etats-Unis. Ce sont des cartouches au format "
carte de crédit", assez proches de celles de la première Master System (SEGA Mark III au Japon). A son lancement, sa petite taille imposait des ROMs assez réduites (aux alentours de 128 Ko / 1 Mb) mais peu à peu ces limitations furent abolies et la plus grosse Hu-Card (encore une fois Street Fighter II', sorti en 1993) contenait 20 Mb (2,5 Mo) de données ! C'est 20 fois plus qu'à son lancement ! Le rapport mémoire/volume de la cartouche, notamment face à la concurrence (Neo-Geo et Super Nintendo en tête de liste), était ahurissant pour l'époque. D'ailleurs, contrairement à la concurrence qui proposait des boitiers en carton ou en plastique, les jeux PC-Engine tenaient dans des boitiers de CD ! C'est dire si les Hu-Cards étaient fines...
La boite (au format CD) du jeu
PC Kid 2 / PC Genjin 2 (version japonaise)

Comparatif entre une Hu-Card et des cartouches
Super NES et Mega Drive

Une cartouche de Neo-Geo AES, une console
Core Grafx et une Hu-Card

A gauche la Hu-Card de Dragon Spirit (1988) qui fait 2 Mb (256 Ko), à droite la plus grosse Hu-Card de la ludothèque : Street Fighter II' (1993) et ses 20 Mb (2,5 Mo). Remarquez d'ailleurs que la Hu-Card est comme "gonflée" tant la ROM est volumineuse
Vous l'aurez sans doute remarqué, mais sur les PC-Engine et Core Grafx, il n'y a qu'un seul port manette. Sans doute que NEC voulait un design original (et il est vrai que la console est toute petite) et c'est sans doute ce "
form factor" ultra compact qui a empêché le constructeur d'en mettre 2. Ainsi pour jouer à plusieurs il fallait investir dans un multitap. Ceci dit, ce qui était valable et compréhensible pour la version japonaise (et française par la même occasion), l'était beaucoup moins sur la version américaine. En effet la console étant beaucoup plus grosse, le constructeur avait toute la place de mettre 2 ports manette (voire plus ! 4 ports pour jouer à Bomberman aurait été une vraie plus-value !). Au final, la manoeuvre servait surtout à vendre des "TurboTap" (version Turbo Grafx du multitap japonais)...
Le multitap permettait de jouer jusqu'à 5 joueurs !
Le pad de la PC-Engine d'origine proposait sensiblement les mêmes touches et la même forme que celui de la NES (on remarquera également que la PC-Engine utile le même processeur central que la console de Nintendo). Ainsi on retrouve les 2 touches de gestion (Start / Select) ainsi que 2 touches d'action (I et II). La PC-Engine s'étant rapidement spécialisée dans les shoot-them-ups, dès sa déclinaison Core Grafx, le pad intégra des "
rapid fire" indépendants et à 2 vitesses, pour chaque touche d'action. Cette originalité, qu'on ne retrouvera chez les concurrents que via des gamepads sous licences, sévira ensuite sur toutes les déclinaisons suivantes.
Le pad PC-Engine d'origine

Le pad Core Grafx avec ses "rapid fire"
Le control-pad arborait les couleurs de la console : blanc pour la PC-Engine, noir pour la Turbo Grafx-16 et anthracite pour la Core Grafx. Etant donné que la console est de 4e Génération, assez rapidement les développeurs ont trouvé que les manettes officielles manquaient de touches. En effet, les gameplays évoluant avec le temps, à peine 2 touches d'action rendaient les développements un peu compliqués, surtout dans le cas de portages de jeux d'Arcade ou 16-bits dont les supports d'origine comportaient plus de touches. Ainsi NEC/Hudson a sorti (en 1991) le Avenue Pad 3, qui proposait à l'instar de la Mega Drive, 3 touches d'action. Mais le plus connu des pads additionnels de la PC-Engine n'est autre que l'Avenue Pad 6, qui offre 6 boutons d'action. Sorti en 1993, ce pad accompagna la sortie de Street Fighter II' (encore lui), seul jeu à vraiment en tirer parti. Notez que l'Avenue Pad 6 proposait également une fonction "
slow" où en alternant rapidement jeu et pause, ça créé un effet de ralenti (pratique pour les passages très difficiles des shoot-them-ups par exemple).
L'Avenue Pad 3

L'Avenue Pad 6
Sur l'avant de la console le bouton Power avait le bon gout de "locker" la Hu-Card dans le port cartouche, sur le côté droit se trouvait le port vidéo (qui était à l'origine en S-Video avant de passer au RGB / Peritel) et à l'arrière on retrouvait le port d'extension (COM). Dès 1988, alors que la Mega Drive sort à peine au Japon (la PC-Engine était jusque-là la seule console de 4e Génération du marché), NEC et Hudson sortent le CD-ROM² (PCE-CD), qui est un add-on de la PC-Engine et de la Core Grafx : il se connecte grâce à l'Interface Unit sur le port COM de la console. Avant-gardiste, le CD-ROM² apporte le support de CD-Roms mixtes (données/musiques) mais sans modifier les spécifications originelles de la console. Le combo PC-Engine + Interface Unit + CD-ROM² était livré dans une sympathique malette de transport.
A gauche la vue arrière d'une Core Grafx. On voit bien le port COM (à l'arrière) et la sortie vidéo (à gauche). Sur l'image de droite, c'est la valise de transport de l'Interface Unit
Cependant, le produit était assez complexe à mettre en oeuvre et va à l'encontre même de "
l'esprit console" qui est la simplicité : je branche, je joue (l'équivalent du "plug & play"). Aux Etats-Unis il en est de même : le CD-ROM² est renommé Turbo Grafx-CD et il a besoin d'une interface pour se connecter à l'arrière de la console. Evidemment le design a été modifié puisque de toute façon la forme de la console était incompatible avec un quelconque Interface Unit. Si le combo japonais peut séduire pour son design hi-tech, il faut malgré tout reconnaitre que le combo américain est plutôt disgracieux... En France, comme nous avons reçu les PC-Engine et Core Grax japonaises, nous avons également eu droit à l'Interface Unit / CD-ROM² d'origine (et c'est tant mieux).
PS : si vous vous demandez pourquoi il y a un
< ² > à CD-ROM², sachez que personne ne le sait ! C'était peut-être juste une faute de frappe qui a perduré, un effet de style, une façon de se démarquer... alors savoir. Dans tous les cas sachez qu'il n'existe pas de première version à cette dénomination "
carré / exposant 2" et que parfois les gens écrivent "CD-Rom 2" (une dénomination tout à fait fausse, bien entendu).

Le Combo PC-Engine + Interface Unit + CD-ROM²
(version japonaise et française)

Le Turbo Grafx-CD relié à une Turbo Grafx-16
(version américaine)
On a déjà vu un certain nombre de déclinaisons de la PC-Engine et vous allez le voir, ce n'est pas fini ! Rien que la console de base existe en 4 versions (3 japonaises, 1 américaine) ainsi que plusieurs déclinaisons du CD-ROM² que nous verrons ensuite. Mais NEC ne s'est pas arrêté là. Visant à faire baisser les coups de production, ils ont aussi sorti novembre 1989 la Shuttle, une console au look de torpille (le poisson, pas le missile), cette fois dépourvue de port d'extension (et donc pas de connection à l'Interface Unit et au lecteur CD-ROM² possible). Cette version "low cost" de la PC-Engine présente exactement les mêmes puces et les mêmes capacités mais la ludothèque CD-Rom représentera à terme plus de la moitié des jeux du support ! De plus, afin de coller au mieux à son look atypique, la Shuttle dispose d'une manette exclusive. Cette variante n'a eu qu'un succès très modeste malgré son prix planché...
La Shuttle et son pad exclusif
A peine un mois après la Shuttle, NEC a sorti la Super Grafx (SGX). Nous sommes donc en décembre 1989, la PC-Engine n'a que 2 ans, elle ne subit que la concurrence d'une Mega Drive qui (pour l'instant) a du mal à séduire et pourtant, le constructeur japonais prend les devants. La Super Grafx est une version améliorée, boostée de la PC-Engine de base : bien que les composants restent sensiblement les mêmes (pour que la console reste 100% rétrocompatible) elle dispose de plus de RAM, de l'ajout d'un second processeur graphique, les fréquences furent revues à la hausse ce qui a permis à certains jeux PC-Engine d'être même plus fluides qu'avec la console d'origine. Il est par contre dommage que le CPU central soit toujours un processeur 8-bits, car il aurait sans doute était plus judicieux d'y adjoindre un "vrai" CPU 16-bits, comme un Motorola 68000 par exemple, ce qui aurait fait d'elle une belle bête de course...
La Super Grafx
Bien que disposant d'un port COM, la console n'est pas "switchable" avec l'Interface Unit... c'est logique lorsqu'on voit ses dimensions. Ceci dit contrairement à la Shuttle, elle ne se ferme pas la porte aux jeux CD-ROM² car lors de la sortie du Super CD-ROM² (en 1991) elle sera cette fois compatible. Malgré son surplus de puissance, il n'y eu que 5 jeux spécifiquement développés pour elle (et aucun jeu Super Grafx + Super CD-ROM²) car son succès fut encore plus modeste que celui de la Shuttle. La raison est simple : la console était extrêmement chère, en plus de n'être qu'une énième déclinaison d'une console à succès. Et puis son design était assez loin de celui de la PC-Engine et malgré sa taille elle n'offrait toujours qu'un seul port manette, tout ça alors qu'elle coutait 50% de plus ! A titre d'exemple, en 1991 en France la Core Grafx coutait 1000 Frs (150€) et la Super Grafx coutait 1500 Frs (230€). 500 Frs (80€) de plus pour seulement 5 jeux exclusifs et être privé de l'actuel CD-ROM² ? Les acheteurs n'étaient pas dupes. En plus, dans les 5 titres exclusifs, seuls 3 étaient bons et celui livré en bundle avec la machine était une horreur, pas du tout représentative des capacités de la console. Bref, un fiasco malgré de belles promesses... sur le papier.
La carte mère de la Super Grafx
Viennent ensuite la déclinaison portable de la gamme, avec la très bonne PC-Engine GT (connue sous le nom de Turbo Express aux USA), qui resta longtemps la plus puissante des consoles portables, loin devant les Game Boy de Nintendo et Game Gear de SEGA. Son écran couleur et sa totale rétrocompatibilité avec les jeux Hu-Cards y étaient pour beaucoup. Sortie en décembre 1990, la PC-Engine GT n'était pas compatible avec le CD-ROM², ceci dit avec son bel écran couleurs rétro-éclairé de 2,6" (même taille que la Game Boy), ses 128 couleurs affichables et ses capacités techniques identiques aux consoles de salon, elle a fait sensation ! Le problème une fois encore, c'est que ce produit hi-tech et très en avance sur son temps coutait extrêmement cher : en 1991 en France, la GT coutait 2450 Frs (375€ !). 2 fois et demi le prix de la console de salon, quand en face chez Nintendo on nous vend une console certes monochrome mais dont les piles durent longtemps (la GT mange 6 piles en 3 heures !), les jeux sont pas chers, parfois traduits en français (l'anglais étant dans tous les cas plus compréhensible que le japonais) et surtout qui était vendu 700 Frs ! Ne cherchez pas plus loin l'étonnant succès de la Game Boy face à ses concurrentes... La PC-Engine GT / Turbo Express s'est tout de même vendue à hauteur de 1,5 Millions de machines, ce qui est un beau score étant donné son tarif prohibitif, mais qui reste faible face aux plus de 100 Millions de Game Boy...
A gauche la PC-Engine GT (japonaise), à droite la Turbo Express (américaine). Notez que la console possèdait un tuner TV (vendu séparément) mais il n'était compatible qu'avec les chaines NTSC
Etonnament, si le combo PC-Engine + Interface Unit + CD-ROM² était très cher (en France l'ensemble coutait pas moins de 4000 Frs, soit environ 600€ !), il eut pas mal de succès. Un succès compréhensible car au delà de l'investissement, c'est cette formule qui offrait parmi les meilleurs jeux du support, les plus ambitieux et les plus évolutifs. Généralement ils proposaient des cinématiques, une bande-son de qualité CD et parfois même des doublages ! Autant dire que NEC et Hudson étaient très avant-gardistes sur ce coup-là et même si la PC-Engine n'était qu'une console hybride, elle offrait ce qu'aucune autre n'a fait avant elle. C'est ce succès qui donnera des idées à SEGA pour son Mega-CD et à Nintendo pour sa Play Station, et bien conscient des cartes qu'il avait en mains, le constructeur continua ses déclinaisons. Ainsi la fin de l'année 1991 fut charnière pour NEC / Hudson car les Mega Drive et Super Nintendo font un carton à travers le monde, et de son côté, la PC-Engine marche bien... mais presque uniquement qu'au Japon, car elle n'a qu'un succès d'estime aux Etats-Unis, en Angleterre et en France. En septembre 1991 sort donc la PC-Engine Duo qui est une console "tout-en-un", permettant de lire les jeux Hu-Cards et les jeux CD-ROM² en une seule machine.
La PC-Engine Duo regroupe une PC-Engine, l'Interface Unit et un lecteur Super CD-ROM² en une seule machine. Notez que le pad inclus était celui de la Core Grafx
Aux Etats Unis elle portera le nom de Turbo Duo et d'ailleurs la dernière déclinaison à voir le jour là-bas. En France, étant donné le succès des consoles 16-bits de SEGA et Nintendo, elle ne fut même pas importée. En même temps que la Duo est sorti le le Super CD-ROM². Si le combo "
console + Interface Unit + lecteur CD-ROM²" était un peu complexe à vendre en terme de markéting et qu'il n'était pas compatible avec toutes les versions de la PC-Engine (notamment la Shuttle et la Super Grafx), le constructeur a très vite proposé une autre version de son lecteur CD, qui s'enfichait directement à l'arrière de la console (il combine Interface Unit et lecteur CD-ROM² tout en offrant un maximum de compatibilité). Avec le Super CD-ROM² on a gagné en simplicité mais on a perdu en design... forcément. Le Super CD-ROM² est 100% retrocompatible avec les jeux CD-ROM², le lecteur est légèrement plus rapide (mais pas double vitesse pour autant) et il est cette fois compatible avec la Super Grafx.
Le Super CD-ROM² connecté à une Core Grafx II (à gauche) et à une Super Grafx (à droite)
Comprenez bien que dans un soucis de totale rétrocompatibilité, tous les jeux sont compatibles avec toutes versions du lecteur CD (CD-ROM², Super CD-ROM², les Duo...), à condition d'avoir la bonne
System Card. En effet, le lecteur restant simple vitesse quoiqu'il en soit, et la console offrant toujours les mêmes performances, ainsi donc quelque soit le modèle, jouer avec un combo PC-Engine de première génération + Interface Unit + CD-ROM² donnera les mêmes résultats qu'avec une PC-Engine Duo ou même une Turbo Grafx + Super CD-ROM². Ceci dit NEC et Hudson ont quand même eu l'intelligence de faire évoluer les spécificités techniques de leurs consoles, et ce grâce aux System Card. Le System Card est une Hu-Card un peu spéciale qui s'enfiche dans le port cartouche (sinon le lecteur CD ne fonctionne pas), qui fait évoluer le firmware de la console et lui apporte un surplus de RAM (via un RAM Cache).
Les System Cards 1.0, 2.0 et 2.1 ont le même design, mais pas le même firmware, ni la même quantité de RAM Cache
Il y eu principalement 5 types de System Card : le 1.0 est apparu avec le CD-ROM² d'origine (décembre 1988). Il offre un nouveau firmware ainsi que 64 Ko de RAM Cache. Le 2.0 est apparu peu de temps après, suivi du 2.1 (qui corrigeait vraisemblablement un bug du 2.0). La sortie du Super CD-ROM² fut accompagnée du System Card 3.0, d'un nouveau firmware optimisant beaucoup les capacités de la console, avec en plus 256 Ko de RAM Cache. De quoi donner des ailes à ces modestes machines qui visiblement tirent pas mal de leurs performances de cette fameuse RAM.
Le System Card 3.0 fait tourner tous les jeux CD-ROM² / Super CD-ROM² à l'exception des jeux nécessitant une Arcade Card
En 1994, la PC-Engine commence à montrer ses limites (je vous rappelle que son CPU n'est qu'un 8-bits, il était donc difficile de rivaliser avec les "vraies" consoles 16-bits à succès) et pourtant le constructeur va lui donner un ultime coup de boost avec les Arcade Card Pro et Duo (l'un étant destiné au combo console/Interface Unit/CD-ROM² et l'autre étant destiné au Super CD-ROM² et aux consoles Duo). Pour cette ultime évolution, NEC / Hudson n'a pas lésiné puisque la RAM Cache passe à 2048 Ko (soit 2 Mo, ce qui donne 16 Mb, c'est énorme pour l'époque). Une vingtaine de titres verront le jour au format Arcade CD-ROM², principalement des adaptations de jeux d'Arcade très gourmands (
Strider,
Fatal Fury Special,
Art of Fighting ou encore le sublime
Ginga Fukei Densetsu Sapphire qui tire 120% des capacités de la console et de son Arcade Card). Des jeux qui, sans cette extension, n'auraient jamais pu voir le jour sur un système aussi modeste que la PC-Engine.
L'Arcade Card (Duo en bleu, Pro en orange). Notez une fois encore que les System Cards sont présentés dans des boitiers CD et que l'Arcade Card est comme "gonflée"
Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que tous les jeux PC-Engine sur CD-Rom nécessitent un System Card et les System Card plus évolués sont rétrocompatibles avec les jeux les plus anciens... mais pas l'inverse. Un jeu nécessitant un System Card 3.0 ne fonctionnera pas un System Card 1.0. C'est une question de logique, tout d'abord pour le firmware, ensuite pour la quantité de RAM Cache embarquée. Enfin sachez qu'entre la sortie du System Card 3.0 et celle de l'Arcade Card, le marché occidental fut abandonné (Etats-Unis comme France) donc l'Arcade Card est resté purement japonais.
Plusieurs modèles de System Card
En décembre 1991 sort la PC-Engine LT, une console "semi-portable" au design très laid et à la prise en mains assez exécrable. Son écran de 4" repliable donnera des idées à Nintendo pour sa future Game Boy Advance SP. La PC-Engine LT a le gros avantage d'être compatible avec l'Interface Unit et peut donc proposer un écran (trans)portatif aux jeux sur CD-Rom. De même, en plus des touches nécessaires, elle dispose également d'un port manette, des fonctions "rapid fire", d'une prise casque et même d'un haut parleur intégré. Comme la GT, la LT possèdait également un tuner TV (vendu séparément). Malheureusement, la LT n'est pas une vraie console portable car elle ne dispose pas de compartiment pour piles (on est obligé d'être relié au secteur) et surtout son prix était vraiment hors de propos : 99.800 ¥ (environ 675€) à son lancement ! Un tarif mégalo en grande partie dû à l'écran LCD qui était très cher à l'époque, mais au service d'un produit mal conçu. Vous vous doutez bien quel accueil il a reçu...
La PC-Engine LT
Face à l'arrivée imminente des consoles de 5e Génération (celles des 32 et 64-bits, débutée par la 3DO en octobre 1993), en mars 1993 NEC essaie de relancer l'intérêt pour sa console star avec un nouveau modèle : la Duo-R qui est une déclinaison blanche (avec un léger relookage) de la Duo, dotée d'un lecteur optique de meilleur facture mais sans la sortie casque et incluant le System Card 3.0 (bien entendu pour jouer aux jeux nécessitant une Arcade Card, il existait l'Arcade Card Duo). Livrée avec un gamepad blanc semblable à celui de la Core Grafx, malgré la taille de la console elle comportait elle aussi qu'un seul port manette.
La PC-Engine Duo-R
En aout 1993, sort le Pioneer LaserActive qui est une machine hybride de luxe. En premier lieu c'est un lecteur de Laser Disc (l'ancêtre du DVD) mais cette superbe machine peut aussi être agrémentée d'un module PC-Engine ou d'un module Mega Drive. Les spécificités sont identiques aux consoles originelles, mais des jeux dédiés sont également sortis, profitant de l'énorme support de stockage des Laser Disc. Le LaserActive fonctionnait parfaitement avec toutes les Hu-Cards et les jeux sur CD-Roms nécessitant leurs System Card respectifs, exactement comme une Duo ou un combo. Avec son prix prohibitif (environ 1000$ à son lancement en septembre 1993 sur le sol américain) et malgré des jeux dédiés, le LaserActive n'a eu qu'un succès anecdotique (environ 10.000 machines vendues à travers le monde).
Le Pioneer LaserActive avec (posés dessus) les modules
Mega Drive (à gauche) et PC-Engine (à droite)
Ultime déclinaison de la large gamme des PC-Engine, c'est en juin 1994 que sort la PC-Engine Duo-RX. C'est une déclinaison de la Duo-R, capable de lire les jeux Super CD-ROM² 3.0 sans System Card, la console possède les qualités et défauts de cette dernière. A noter quelle est livrée avec un pad à 6 boutons unique, dont le design sera repris par NEC pour sa PC-FX.
La PC-Engine Duo-RX et son pad à 6 boutons
La PC-Engine est une formidable machine mais le grand nombre de déclinaisons d'un même hardware a perdu le consommateur... tout du moins au Japon car aux Etats-Unis, un seul modèle de Turbo Grafx-16 est sorti. Mais il vrai qu'au pays du Soleil Levant, il en était tout autre. Entre les diverses versions de la console de base, la version castrée (Shuttle), la version boostée (Super Grafx), les versions portables, les Duo, sans parler de l'Interface Unit et des 4 versions du System Cards... le public n'arrivait plus à suivre, ne sachant plus si leur console ferait tourner le dernier jeu à la mode, où s'il n'était pas plus simple d'acheter le dernier hardware sorti (sans parler bien entendu des couts que ça engendre). De plus, le fait que les jeux étaient majoritairement en japonais (finalement peu ont été traduits en anglais pour le marché occidental), tout en snobant le marché européen, n'a pas aidé à avoir un succès plus franc et pourtant mérité. Malgré tout plus de 600 jeux sont sortis (dont plus de la moitié sur CD-Rom, faisant du CD-ROM² / Super CD-ROM² un add-on indipensable), la PC-Engine est entre autre reconnue pour ses excellents shoot-them-ups.
Une Core Grafx II
La PC-Engine a aussi donné naissance à quelques licences cultes comme
Lords of Thunder, la trilogie des
Soldier, un très bon Castlevania (Rondo of Blood), d'excellentes
adaptations de jeux d'Arcade ainsi que la célèbre série des PC Kid, mascotte de la marque. Enfin, pour une machine quasi exclusivement japonaise, elle s'est tout de même vendue à quelques 10 Millions d'exemplaires, ce qui est un très joli score, la plaçant ainsi 3e sur le podium des consoles de 4e Génération (derrière les Super Nintendo et Mega Drive, mais largement devant la Neo-Geo, la Commodore GX4000, l'Atari 7800 ainsi que les micro-ordinateurs de son époque). Une machine d'excellence qui, malgré son petit processeur central 8-bits, a su nous prouver qu'en matière de jeux vidéos comme ailleurs, ce n'est pas la taille qui compte...
Une Core Grafx et des jeux au format Hu-Card
La PC-Engine est le plus grand succès vidéoludique de NEC qui sortira en décembre 1994 la PC-FX, une console de 5e Génération, 32-bits avec lecteur de CD-Rom, tourné un peu trop vers la "Full Motion Video" et la 2D, au détriment de cette 3D qui entame sa révolution. La console n'a pas connu le même succès que la PC-Engine, elle a été sur le marché pendant moins de 4 ans et ses ventes s'élèvent péniblement à 400.000 unités (uniquement au Japon puisqu'une fois encore, la console n'a pas quitté sa terre natale). Cette fois NEC s'est tourné vers Saturn Corp (rien à voir avec SEGA), puisqu'Hudson voulait voler de ses propres ailes. Mais devant cet échec assez cuisant, NEC a abandonné le secteur ludique pour se concentrer sur son activité principale (l'informatique et la télécommunication). De son côté Hudson Software tentera de survivre sans NEC et sans la PC-Engine (avec des partenariats temporaires avec Nintendo, en developpant quelques jeux sur Saturn, PlayStation, DreamCast, GameCube et pas mal de titres mobiles) mais en vain, la société sera peu à peu engloutie par Konami, pour finalement disparaitre à jamais le 1er mars 2012...
La PC-FX
Les caractéristiques techniques
PC-Engine
Core Grafx
Turbo Grafx-16
Turbo Express
Shuttle
Abréviation :
PCE
Sortie JAP :
octobre 1987
Sortie US :
août 1989
Sortie EU (import) :
novembre 1989
Unités vendues dans le monde :
10 millions
Processeur principal :
Hu6280a
Développé par :
NEC et Hudson Software
Spécifications :
dérivé du MOS 6502 - 8-bits - cadencé à 7,16 Mhz
Processeur vidéo :
HuC6270a
Développé par :
NEC et Hudson Software
Spécifications :
16-bits (câblé en 8-bits côté CPU) - cadencé à 7,6 Mhz
Processeur additionnel :
HuC6260
Développés par :
NEC et Hudson Software
Spécifications :
16-bits - Video Color Encoder : contient les données des palettes (tiles, sprites), défini la fréquence de fonctionnement du VDC de la console, fournit le signal vidéo de sortie (note : cette puce n'est pas un GPU)
RAM principale :
8 Ko
RAM vidéo :
64 Ko
Capacités graphiques :
résolution de 256x224 à 512x240 max - 64 sprites affichables simultanément - 128 couleurs affichables sur une palette de 512
Capacités sonores :
6 voix PSG stéréo - 3 voix FM (2 opérateurs PSG pour 1 voix FM)
Supports :
Hu-Card de 1 à 20 Mb (2,5 Mo) max
Joueurs max :
1 (jusqu'à 5 avec un multitap)
CD-ROM²
Super CD-ROM²
Turbo Grafx-CD
Duo / Duo-R / Duo-RX
Abréviation :
PCE-CD
Sortie du combo Interface Unit + CD-ROM² :
décembre 1988
Sortie du Super CD-ROM² :
décembre 1991
Sortie de la PC-Engine Duo :
septembre 1991
Sortie de la PC-Engine Duo-R :
mars 1993
Sortie de la PC-Engine Duo-RX :
juin 1994
Sortie du System Card 1.0 :
décembre 1988
Sortie du System Card 2.0 :
1989
Sortie du System Card 2.1 :
1990
Sortie du System Card 3.0 :
décembre 1991
Sortie de l'Arcade Card :
mars 1994
RAM additionnelle :
64 Ko (System Card 1.0 et 2.0) - 256 Ko (System Card 3.0) - 2048 Ko (Arcade Card)
Capacités graphiques :
identiques à celles de la console
Capacités sonores :
identiques à celles de la console plus lecture des pistes audio (CD-DA) sur le disque
Supports :
CD-Rom (600 Mo) avec lecteur 1x (150 Ko/s)
Les System Cards :
il existe 6 modèles de cartes additionnelles. Les System Card v.1.0, v.2.0 et v.2.1 furent lancées avec le CD-ROM². Le System Card v.3.0 fut lancé avec le Super CD-ROM². Les Arcade Card Pro et Duo sont les plus performantes et assurent la compatibilité avec les jeux Arcade CD-ROM². Chacune réhausse le niveau de performance de la console et du support CD en ajoutant de la RAM et un nouveau firmware
Super Grafx
Abréviation :
SGX
Sortie JAP :
novembre 1989
Processeur principal :
HuC6280a
Développé par :
NEC et Hudson Software
Spécifications :
dérivé du MOS 6502 - 8-bits - cadencé à 7,16 Mhz
Processeur additionnels 1 :
2 × HuC6270
Développé par :
NEC et Hudson Software
Spécifications :
16-bits - cadencé à 7,6 Mhz - VDC : Video Display Controller
Processeur additionnel 2 :
HuC6260
Développés par :
NEC et Hudson Software
Spécifications :
VCE : Video Color Encoder
Processeur additionnel 3 :
HuC6202
Développés par :
NEC et Hudson Software
Spécifications :
VPC : contrôleur de priorité vidéo
Processeur additionnel 4 :
HuC6280
Développés par :
NEC et Hudson Software
Spécifications :
8-bits - processeur audio dédié (DSP)
RAM principale :
32 Ko
RAM vidéo :
128 Ko (64 Ko par GPU)
Capacités graphiques :
128 sprites simultanément - 128 couleurs affichables sur une palette de 512
Capacités sonores :
6 voix PSG stéréo - 3 voix FM (2 opérateurs PSG pour 1 voix FM)
Supports :
Hu-Card de 20 Mb max (appelée Super Hu-Card) - seulement 5 jeux lui sont dédiés mais elle reste 100% rétrocompatible avec les jeux sur Hu-Cards et CD-Roms
Joueurs max :
1 (jusqu'à 5 avec un multitap)
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