La Nintendo Switch 2 succède à la première Switch sortie en 2017. C'est à nouveau une console hybride, qui peut être jouée de façon fixe (en mode dockée, connectée à une télévision HD), en "mode table" lorsque l'écran de la console est posé sur une surface plane, ou de façon nomade, telle une console portable classique. La Switch 2 est sortie mondialement le 5 juin 2025 au prix de 470€ la console seule, ou en bundle avec Mario Kart World (via un code de téléchargement, même pas le jeu en physique), au prix de 510€. Alors que Nintendo a toujours vendu son matériel à un prix juste, abordable (la Switch 1 fut lancée à 350€) la Switch 2 est clairement la console la plus chère jamais vendue par le constructeur. Cependant on tempérera cet état de fait en observant les augmentations du tarif des PlayStation 5 et Xbox Series X/S, ou encore lorsqu'on évoque une PS5 Pro vendue à 800€ sans accessoire...
Par contre, le prix des jeux a fait clairement scandale. Alors que Sony a lancé la vague des jeux à 80€ (au lieu des habituels 70€) en 2023, à peine 2 ans plus tard c'est Nintendo qui franchit un nouveau palier en imposant certains titres à 90€ (les autres étant généralement à 80€, notamment en dématérialisé). Ce n'est un secret pour personne, les jeux Nintendo sont loin d'être les plus aboutis techniquement parlant, ainsi beaucoup fustigent le fait de payer un titre "first party" à 90€ quand en face un jeu Xbox ou PlayStation a nécessité un développement qui a duré 2 fois plus longtemps, tout en proposant un rendu visuel nettement plus qualitatif. Nintendo justifie l'injustifiable en disant que ses Game Card utilisent des technologies plus avancées que celles de la Switch, et des mémoires plus volumineuses.
Ce sont bien entendu des mensonges (avec Nintendo on commence à être habitué) dans le sens où la technologie employée est issue du PC (notamment celle des cartes microSD Express), ce qui rend la dite technologie plus abordable et plus rentable car répandue. De plus, à l'heure actuelle, le stockage ne coûte presque rien, et pourtant, dès la Switch 1, Nintendo a fait son radin en proposant les Game Card les plus petites possibles, imposant au passage des téléchargements obligatoires. Bref, malgré l'inflation, rien ne justifie de payer un jeu Switch 2 à 90€, pas même les technologies embarquées. A ce compte-là, le prix symbolique des 100€ se rapproche de plus en plus vite...
Notez que le stockage interne de la console est désormais de 256 Go (c'est correct mais 512 Go ou 1 To n'aurait pas fait de mal) et il faudra investir dans des cartes microSD Express pour étendre ce stockage. Ces cartes sont plus chères que les anciennes microSD classiques, à cause de performances nettement plus élevées, les débits théoriques passant de 100 Mo/s environ à plus de 900 Mo/s. Forcément, la Switch 2 utilisant désormais la technologie UFS 3.1 pour son stockage interne, il fallait que l'extension arrive à suivre la cadence. A son lancement, 2 constructeurs (Samsung et SanDisk) proposaient des microSD Express de 256 Go pour 60€.
L'autre choix ultra discutable des jeux Switch 2, c'est qu'ils sont désormais en 4 formats physiques. Le plus classique d'entre tous, c'est bien évidemment lorsque le jeu est entièrement contenu dans la cartouche (nommée Game Card) et ne nécessite aucune mise jour pour fonctionner, comme c'est le cas de Mario Kart World ou du portage de Cyberpunk 2077. Leur numéro de série commence par LB. Ce sera le cas pour la plupart des jeux Nintendo et vous pouvez compter sur eux pour vous les vendre à 90€, justifiant le prix de la cartouche, le développement, blablabla... c'est bon, on sait quel son fait une flûte.
Ensuite il y a ce que Nintendo appelle les Game-Key Card (notez la subtilité de langage). La cartouche ne contient rien d'autre qu'une poignée de données, une licence qui donne le droit de télécharger le jeu sur eShop et d'y jouer. Le principe n'est pas nouveau puisque Call of Duty le fait depuis quelques années déjà et que le procédé est de moins en moins marginal chez les concurrents, surtout chez Xbox. Malgré tout, les Game-Key Card (dont le numéro de série commence par LP) ne sont pas liées au compte de la console et peuvent être prêtées comme n'importe qu'elle cartouche classique (la personne utilisant le jeu devant bien évidemment télécharger, elle aussi, le contenu en ligne). Bien sûr tout ceci n'augure pas du meilleur pour la pérennité du jeu vidéo...
La Switch 2 étant rétrocompatible avec les jeux de la première, il existe des titres estampillés "Switch 2 Edition" (numéro de série commençant par LN). En somme la cartouche contient le programme pour Switch 1 mais déverrouille l'upgrade pour obtenir une meilleure version sur Switch 2, généralement un meilleur framerate et une résolution plus élevée (plus rarement un pack de textures retravaillées). Là aussi, vous pouvez compter sur Nintendo pour vendre ces rééditions au prix fort, comme ce fut le cas avec The Legend of Zelda : Breath of the Wild "Switch 2 Edition" qui n'apporte quasiment rien au jeu de base, à part le 60 fps. Un jeu WiiU à la base, sorti en 2017, qui n'a jamais baissé de prix (la magie Nintendo ça ne s'explique pas), et où vous avez le choix : soit vous possédez le jeu Switch 1 et il vous en coûtera 10€ pour obtenir l'upgrade, soit vous l'achetez en dématérialisé pour 70€, soit vous avez l'édition physique à 80€ !! Le pire, c'est que les 2 DLCs ne sont pas inclus...

Comparatif sur Zelda : Breath of the Wild. 80€ en physique pour du 60 fps et du HDR. Vous prenez quand même ?
(cliquez pour agrandir)
Et oui, même si d'autres éditeurs font ce genre de choses (comme Sony qui facture l'upgrade de Horizon Zero Dawn à 10€ lui aussi), jamais on a vu un Remaster coûter aussi cher, surtout quand en face Fallout 4 ou The Witcher 3 ont reçu un complète refonte graphique... gratuitement ! Mais là encore, les fans de Nintendo trouveront une excuse à nous sortir...
Enfin, on retrouve à nouveau la fameuse
boite vide avec un code à l'intérieur. Une hérésie écologique et une arnaque qui devrait être interdite par la loi ! Et oui, tout ceux qui défendent l'intouchable Nintendo et son totem d'immunité, rappelez-vous bien que ce sont eux qui ont lancé les jeux à 90€, tout en conservant ces milliers de boites Switch qui ne contiennent qu'un code, parfois même en poussant le vice en proposant les 2 formats côte à côte ! Avec Nintendo, il faut être sacrément vigilent ! Comme je l'ai dit, ce genre de choses devrait être interdites, car le procédé se rapproche dangereusement du vol... Bien entendu les Game-Key Card et les codes sont réversés aux éditeurs tiers qui ainsi, réalisent de meilleures marges.
La Switch 2 est la toute première console de Nintendo numérotée et pour cause, si autrefois le constructeur japonais innovait à chaque console, cette fois ce n'est qu'une "continuité" du premier modèle. L'écran qui se pose sur une table via une béquille, le système de dock qui recharge la console et la connecte à la TV, les Joy-Con qu'on peut rassembler pour en faire une manette et qui sont conçus exactement comme les premiers (Nintendo ayant été lamentable sur le sujet du "drift" afin de mieux nous vendre des manettes par milliers, au prix d'ami de 80€ la paire !), l'interface, la prise en mains... en effet, un "2" se justifiait amplement, à défaut de proposer des innovations majeures.
Par contre il est vrai que quelques nouveautés s'immiscent dans ce second hardware hybride, comme cette béquille d'écran mieux conçue, ou encore cette station d'accueil qui inclut désormais un ventilateur, afin de refroidir la console en mode dockée. Mais la vraie nouveauté de cette Switch 2 (à part l'évolution hardware bien sûr) ce sont ces aimants qui permettent de mieux fixer les Joy-Con à la console et surtout le fait qu'ils embarquent chacun d'eux un capteur optique, afin de s'en servir de souris. Le concept est intéressant et plaira sûrement aux fans de FPS comme aux fans de jeux de stratégie ou de construction. Les gâchettes ont été redessinées, les sticks sont plus agréables à l'usage, plus précis aussi et en façade on retrouve un nouveau bouton, le bouton "C" (qui active la fonction "GameChat").
La Switch 2 est équipée d'un écran de 7,9 pouces (environ 20 cms) caractérisé par une résolution de 1080p et un taux de rafraîchissement variable pouvant atteindre les 120 Hz. Seule la technologie LCD déçoit mais Nintendo a privilégié la flexibilité (VRR) qui manquait tant à son premier modèle, plutôt que d'adjoindre un écran OLED qui aurait gonflé le tarif initial. Et puis ce sera l'occasion pour le constructeur de nous proposer un modèle ultérieur, avec un écran OLED et un meilleur stockage, un peu comme une offre "Premium" déjà usité sur la première Switch, pour des gens qui achètent aveuglément un second modèle.
Après on s'étonne qu'il circule tant de consoles dans le monde, mais Nintendo n'est pas bête, depuis la sortie de la Game Boy Pocket, puis de la Light puis de la Color, ils savent que les déclinaisons successives se vendent (la preuve avec les DS et 3DS qui existent dans une multitude de formats et de coloris). Alors pourquoi s'en priver ? N'oublions pas que Nintendo n'a plus rien du "
petit artisan", c'est au contraire une multinationale richissime (la plus riche du Japon !) qui n'est pas là que pour se faire un maximum d'argent...
Lorsqu'elle est dockée, la console peut afficher du 4K en 60 hz ou du 1440p en 120 Hz. Une évolution majeure pour Nintendo qui, même s'ils ont 10 ans de retard, finit par franchir un cap notable. Des performances rendues possibles grâce à un hardware revu qui, dès son lancement, n'a pas à rougir de la concurrence. En effet, on dit toujours que technologiquement, Nintendo a toujours "un train de retard" car l'innovation l'emporte sur les performances techniques. Cependant, comme il n'y a pour ainsi dire aucune innovation cette fois, ils ont proposé un hardware un peu plus musclé, ce qui est une bonne chose.
La Switch 2 embarque un SoC signé nVidia, le Tegra T239 qui comprend un processeur ARM Cortex-A78C à 8 coeurs, un GPU à 12 SM de génération "Ampere" (avec 1.536 cœurs CUDA) et 12 Go de RAM partagée, sur un bus de 128-bits. Technologie nVidia oblige, la Switch 2 prend en charge la technologie DLSS (Deep Learning Super Sampling), le Ray Tracing, ainsi que la fréquence de rafraîchissement variable G-SYNC.

La Carte Mère de la Switch 2, modèle de lancement.
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Nous l'avons vu, son stockage interne est de 256 Go, extensible via une carte microSD Express qui peut atteindre les 2 To. La console propose de l'USB Type-C, du Wi-Fi 6 ainsi qu'une batterie au lithium-ion de 5.220 mAh (non amovible) qui tient entre 2 et 7 heures selon l'usage. Enfin la console fonctionne à 2 vitesses : en mode portable, elle n'affiche que du 1080p via son écran intégré, ce qui fait qu'elle essaie d'économiser ses performances pour éviter de siphonner sa batterie. Ainsi en mode nomade son CPU tourne à 998 Mhz, son GPU tourne à 561 Mhz pendant que la RAM est cadencée à 4,2 Ghz. La console développe alors 1,7 TFLOPS.
A contraire, en mode dockée elle est à pleine puissance, afin d'afficher sur TV, une résolution en 4K avec un maximum de qualité. Ainsi le CPU passe à 1,1 Ghz, le GPU tourne alors à 1 Ghz et la RAM est cadencée à 6,4 Ghz. La console développe alors plus de 3 TFLOPS, ce qui la rapproche des performances d'une PS4 Pro (si on peut la comparer ainsi car la vieille console de Sony, qui date de 2016 soit presque 10 ans auparavant, ne profitait pas du DLSS pour combler les lacunes).
Les caractéristiques techniques
Processeur principal :
Cortex-A78C
Développé par :
ARM
Spécifications :
8 cores - basé sur l'architecture ARMv8.2-A 64-bits - cadencé à 998 Mhz en nomade, 1,1 Ghz en dockée - cache L3 de 4 Mo
Processeur vidéo :
Tegra T239
Développé par :
nVidia
Spécifications :
basé sur l'architecture Ampere - 1.536 coeurs CUDA - cadencé à 561 Mhz en nomade, 1 Ghz en docké
RAM :
12 Go - type LPDDR5X - bus de 128-bits - cadencé à 4,26 Ghz en nomade, 6,4 Ghz en docké - bande passante de 25,6 Go/s - bande passante de 8533 MT/s
Puissance en crête :
1,75 TFLOPS en nomade - 3,09 TFLOPS en docké
Résolutions :
écran intégré en 1080p / 120 fps - mode TV (docké) en 4K / 60fps ou 1440p / 120fps - dans les 2 cas compatible HDR et VRR
Stockage interne :
256 Go (norme UFS 3.1) - extensible via une carte mémoire type micro-SD Express pouvant atteindre 2 To
Support :
Game Card (cartouche) au format propriétaire de 64 Go max
Connexions :
Wi-Fi 6 - Bluetooth 4.1.
Joueurs max :
jusqu'à 4 joueurs en local + fonctionnalités en ligne (payante via le Nintendo Switch Online)
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