![]() |
![]() |
Un an et dix mois, ce le temps qu'il a fallu à la génération de maniaque du RPG dont les Européens sont devenus friands, pour espérer découvrir à nouveaux un titre à la hauteur de celui qui avait boosté le phénomène dans nos contrées, pourtant si éloignées de ses terres natales. Car bien des softs sont sortis après Final Fantasy VII, mais aucun ne le remplace encore, fort d’un succès planétaire. Une notoriété difficile à reprendre, difficile à égaler. La barre est mise très haute pour le jeune Final Fantasy VIII, sortis sous l’œil avide de millier de fans à travers le monde (bien qu’une démo est été disponible peu avant la sortie, ce qui avait accrut l’incroyable attente que le jeu suscitait, crevant les joueurs RPGiste d’envie). C’est donc un public déjà conquis qui fit l’acquisition des 4 CDs noirs du soft (contre 3 pour son plus vieux frère) le 27 octobre 1999. On retrouva alors les éléments devenus essentiel à la série, même après le portage sur une plus grosse console lors de FFVII, conservant les fameux chocobos, la magie, les invocations… Et on s’arrêtera là car changement de décors, de personnage, de monde, de système de jeu oblige, le joueur se retrouve dans un tout autre univers. C’est ainsi à chaque nouveau volet de la série et FFVIII ne changent pas les bonnes habitudes, même si les petits européens que nous sommes n’en savaient pas large des antécédents de la série et de ses manies. La comparaison avec le 7e épisode peut être posée dans ses grandes lignes est-ce bien nécessaire ? En fait, la seule question qui se posait alors, était : Final Fantasy VIII est-il meilleur et le plus grand RPG du moment ?
Le scénario ce
Si le scénario est un peu banal, les vidéos par contre sont superbesrévèle rapidement plus classique et moins tordu que celui de son prédécesseur, avec comme toile de fond une romance entre deux des protagonistes. Ce n’était pas vraiment récurent dans la série, à partir de ce volet ça le deviendra, et FFVIII propose l’une des plus émouvante de celles-ci. Riche en rebondissements en tout genre (les plus gros survenant pas loin des changements de CD, histoire de faire bien), l’histoire mène le joueurs loin à travers un monde technologique, au travers des yeux de Squall Leonhart, un étudiant du SEED, une organisation de mercenaire oeuvrant pour le bien du monde basé dans une BGU (sorte d’école militaire moderne). Le tout commence par une fabuleuse façon de nous prévenir : une magnifique scène en images de synthèse, à travers laquelle on apprend que le jeu va être un poème, une idylle, une odyssée et que nos yeux vont apprendre ce que Squaresoft sait faire en matière de cinématique. Les développeur n’ont, sur ce point, rien laisser au hasard, et la qualité des vidéos qui nous avait scotcher un peu moins de 2 ans plus tôt, devint soudainement fade à la vue de celles-ci. Un bond est franchis, et quel bond ! Ponctuant la progression en nous « récompensant » de ces passages délectable, le jeu continu donc de faire rêver et de donner envi de progresser au fil du temps, sans réelle perte de vitesse. On suit donc avec plaisir l’évolution des sentiments du héros pour Linoa, qui restent les deux protagonistes les plus étoffés et les plus complets en termes de profondeur. Les autres personnages ont certes un style qui accroche mais en comparaison avec les deux autres ils font un peu office de meuble au niveau scénario, le méchant de l’histoire lui-même, ne tenant pas la comparaison avec Sephiroth (se qui ne lui empêche pas de tenir son rôle à la perfection : on ne l’apprécit guère et ce dès les premières minutes du jeu, et on en demande pas forcement plus d’un bad guy qu’on doit latter moult fois durant l’aventure). Le soft dispose en plus d’une traduction largement revue à la hausse pour ce qui est de la version française et, même si l’intrigue ce veut plus simple à comprendre, cela fait bien plaisir quand on ce souvient des erreurs monumentales commisent sur ce sujet concernant FFVII. Pas encore de voix, pas encore l’époque pour ça. Mais ça viendra.
Final Fantasy VIII
Le système de jeu a changé... et il est perfectiblene chamboule pas la formule décors fixes/persos en 3D et le déplacement, conservant un petit coté hasardeux au niveaux des zones d’interactions, est aisé grâce à une prise en mains basique et sans extravagance. On retrouve une configuration devenant classique pour les RPG en matière de touches, ce qui facilite d’autant plus les premiers instants de jeu. Pour les combats, pas de révolution, les adversaires et les personnages prennent place dans une scène 3D calculée en temps réel pour aller taquiner les HP (points de vie). Caméra moins souple et active, le rendu est confortable, voire accrocheur. Et c’est tant mieux, car il faudra compter sur de longue phases de récolte en plein combat. Car le système de jeu a complètement changé depuis le précédent épisode. Exit les materias, voici venu le plus controversé des systèmes de toute l’histoire des Final Fantasy : le système des G-Force ! Si l’on résume, chaque personnage peux s’approprier la force d’une chimère (issu du bestiaire des invocations des autres volets pour la plus part, avec comme toujours un grand nouveau pour l’ultime dernière), et devra « voler » des sorts à ses adversaires pour ensuite les utiliser, les stocker et/ou les associés à une caractéristique spécifique (vigueur, HP, etc). Pas de MP (point de magie) cette fois, mais de longs moments de solitude à vouloir pomper la magie de ses ennemis (à coups de 3~4 par tentative, avec un maximum de 99 par magie et personnages). Le système est très riche, complet et profond : on peut configurer tellement de choses et associer tellement d’éléments que la mise en place de ses troupes devient un véritable fruit de réflexion et d’essais. Les menus manquent parfois d'un peu de clarté (des sous-tableaux dans des tableaux dans les sous-menus d’un menu), mais ce n’est pas si mal quand on pense à tout ce qu’ils doivent et peuvent nous montrer concernant l’équipe et ses attributs. Pour certains, c’est peut-être trop profond et trop complet, au point de ne pas chercher à l’exploiter, voir à tout dénigrer. Ce système est à FFVIII ce que la pomme fut, selon les dires, à Adam : le pêché interdit. Imaginez donc qu’il est tout à fait possible d’avoir des caractéristiques hors normes dés les premières heures de jeu, en collectant tout simplement 99 magies et en les associant à des statistiques d’attaques. On peut ce permettre très vite, et sans difficulté, de flinguer ses adversaires en un seul coup (et c’est sans comparaison à une utilisation exclusive des G-Force, qui au fil des utilisations deviennent plus rapides à utiliser, jusqu'à devenir un sort « gratuit » touchant toutes les cibles avec de très lourd dégâts).
Le niveau des monstres
Les invocations sont encore une fois très impressionnantesest proportionnel au votre (ce que j’ai toujours eu du mal à comprendre dans un RPG, puisqu’on XP pas pour que les monstres soient plus forts que vous), ce qui est un comble quand on sait que la puissance du personnage n’a rien à voir avec son niveau mais est directement lié à ses magies et à la quantité accumulée. Les HPs sont donc une fois de plus le baromètre vital des personnages, tombant en syncope si leur niveau atteint zéro, et de nombreux boss vont bloquer la route à nos héros, qui se battent à 3 (parce que ce battre tous ensemble ce ne serait pas loyal). En plus, les magies et les invocations sont plus impressionnantes que jamais. Surtout ces dernières, qu’on découvre avec réel plaisir à chaque nouvelle acquisition. Les points d’expériences (XP) eux même sont vu différemment, puisqu’il faudra toujours 1000 XP pour passer d’un niveau, et l’XP acquise dépendra du niveau du monstre à affronter et des siens. Cela permet d’être jamais vraiment largué, mais les niveaux ont trop peu d’impact pour que cela est une réel importance. La fuite elle, est toujours permise en joignant R1 et L1, et on en bénit le ciel, car certaines rencontre peuvent faire mal quand on s’y attend pas, et ce même si on se promène dans une zone normalement lié à la progression normale. Le coté RPG en prend un coup lorsque l’on regarde du coté de l’équipement (qui est globalement un des aspects récurent de ce type de jeu), car pour toute interaction le joueur n’aura d’autre choix que de faire évoluer son arme vers un autre modèle en apportant des matériaux (trouvable un peu partout au cours de la progression). Rien d’autre. L’aventure prendra plus de temps encore que le précédent volet pour être conclue, mais le nombre de quêtes annexes n’est pas aussi impressionnant, et les challenges prévus pour les gros joueurs, les affamés, les acharnés, se sont amoindris. Par exemple, FFVII proposait un certain nombre de boss très puissants et difficile à vaincre pour ceux qui ne voulait pas s’arrêter au boss de fin (les fameuses Armes), FFVIII n’en propose qu’un. C’est le même constat au niveau des mini-jeux (ou jeux dans le jeu), qui sont bien moins nombreux, mais qui cependant brillent en terme de qualité. En effet, LE mini jeu de FFVIII c’est le Trial Card, un jeu de carte tout à fait impressionnant de simplicité et d’efficacité. Vous pouvez ainsi provoquer en duel de carte un bon nombre de PNJ (personnage non joueur) de par le monde afin de gagner des cartes et d’améliorer votre jeu. L’intérêt se traduit directement dans le système principal puisque l’on peut ensuite transformer les cartes en objets : les cartes rares (les plus fortes/utiles représentant les personnages de l’histoire) étant tout particulièrement difficiles à trouver (sur un PNJ précis) et utile une fois transformée. Ce jeu propose donc, sur une table de 3x3 cases, de jouer les cartes de sa main (5 maxi, celui qui joue en second n’en jouera donc que 4) en confrontant les chiffres affichés sur les bords afin de « retourner » celle de l’autre. Le tout s’étoffant de règles au fur et à mesure des affrontements, rendant la compétition réellement passionnante.
Final Fantasy VIII
Une fois de plus les graphismes sont fantastiques avec cette fois, de "vrais" sprites pour les personnagesne chamboule pas la formule visuelle des décors et reprend donc le concept des images de synthèse en toile de fonds, avec pour personnages des protagonistes polygonés. D’une taille réaliste et identique à celle des phases de combat (exit les tiny de FFVII), le jeu est du coup plus mature que son prédécesseur à ce niveau là, et l’immersion encore plus aisé. Les images de synthèse pré-calculée sont de bien meilleure qualité que ce qu’on avait déjà pu voir. Les sprites eux même ont été mieux travaillés, même si il en ressort parfois un aspect granuleux dés lors que la résolution ne suffit pas a affiché assez de détails pour que le tout soit lisse (c’est particulièrement vrai lorsque le personnage s’éloigne trop de la camera dans certains passages en extérieur). Les combats sont plus spectaculaires que tout ce qu’on a déjà pu voir, et porte très loin la stupéfaction des premières minutes de jeu en renouvelant sans cesse la surprise à chaque nouveauté dénichée au cours de l’aventure (surtout les G-Force et leurs mises en scène). Ce qui claquera sûrement le plus le bec, c’est la montée en qualité des images de synthèse qui (même si j’ai la drôle impression de me répéter), ont tués plus d’une rétine. Et pas qu’un peu, car il faut compter sur pas moins de 60 minutes de vidéos pour conclure l’aventure ! 60 minutes c’est long, mais en l’occurrence, qu’est ce que c’est bon ! La fin, à elle seule, dure plus de 10 minutes et, comme tout FF sortis sur console CD, récompense à merveille les efforts du joueur en lui apportant une conclusion brodée d’or fin et de soie.
De même que le jeu,
Toujours pas de doublage mais que de bons bruitages et des musiques vraiment génialesNobuo Uematsu, compositeur de la BO, a étonné. Final Fantasy VIII propose des musiques sublimes, parfaitement en harmonie avec le jeu, mais bien loin des autres compositions du maître ! On reconnaît toutefois quelques clins d'oeil à FFVI. FFVIII sera le premier de la saga à disposer d'une chanson thème et pour cette première fois, Square a décidé de frapper un grand coup. En effet, c'est Faye Wong, une pop-star chinoise, qui a été chargée de chanter "Eyes on Me". Cette splendide chanson d'amour (interprétée en deux versions : pop et orchestrale) est sortie sur un CD nommé "Single Eyes on Me", début 1999. Il contenait la version chantée (pop), la version instrumentale et une chanson de Faye Wong. L'Original SoundTrack (OST) est sortie quelques temps après le jeu. Pour la première fois, les noms des musiques y étaient écris en anglais, ce qui facilitait beaucoup la tâche. Beaucoup de thèmes sont restés gravés dans le coeur des joueurs, car chacun dégagent une sensation à part. Coté bruitages il n’y a rien à redire, le tout colle à l’action et aux événements. Pas encore de voix digitales, même si cela aurait pu aider à l’ambiance romantique du titre mais pour l’époque, ça ne choque pas vraiment.
Le système de jeu est l’unique réel point obscur de ce titre. Il aura fait versé beaucoup d’encre et malheureusement, fera de FFVIII le petit malheureux de la série, puisque très souvent vu comme le « moins bon » de la série depuis le format CD. Cependant, quand on a l’avantage d'être à la fois un ancêtre et un descendant de la lignée Final Fantasy, ça n'empêche pas d’être réellement excellent et passionnant. Sa profonde histoire d'amour et son action frénétique a tout de même fait de notre Final Fantasy VIII le 34e jeu le plus vendu au monde avec le succès numérique de 7,9 millions de ventes (contre 9,7 millions pour FFVII, 22e rang). Une aventure longue de 60 à 90 heures (selon que l’on connaît ou pas le genre de jeu essentiellement), qui plus est, grandiose et attrayante, sublimé par une bande son de maître. Bien au dessus du lot des RPG du moment de ces temps-là, il est évident que le titre n’atteint cependant pas les sommets précédemment atteints, mais le résultat est là, bien présent et palpable. On a eu notre dose de RPG à sensations, on s'est abreuver à l'unique, à l’épique mais on n’a pas encore détrôné l’emblème du RPG.