Ace Attorney Investigations (NDS)

 





Développement scénaristique
Jouabilité & Gameplay
L'image
Le son
Note générale


Sortie du jeu : février 2010
Développeur : Capcom
Editeur : Capcom
Genre : aventure - enquête

Support : cartouche
Version testée : Française
Voix dans le jeu : US
Textes à l'écran : US (notice en français)

Difficulté :
Multi-joueurs : non
Titres alternatifs : Gyakuten Kenji - Gyakuten Saiban 5 - Ace Attorney : Benjamin Hunter
Prix au lancement : 40€
Score des ventes : 460.000


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Ace Attorney
Investigations

Miles Edgeworth

Alors que tous
On ne joue plus Phoenix Wright mais Benjamin Hunter (Miles Edgeworth en anglais)
les fans de la série Phoenix Wright attendent une suite aux aventures du célèbre avocat du même nom, c'est un personnage très charismatique de la dite série qui se colle à un petit spin-off de derrière les fagots. Le jeu prend pour le coup une orientation très différente dans le sens où notre ami d'occasion, le dénommé Miles Edgeworth (en langue anglaise, mais Benjamin Hunter en langue française), n'est pas un avocat de la défense mais un procureur dont le travail principal est l'enquête préliminaire sur les lieux des crimes. La base étant clairement différente, il fallait s'attendre à ce que le jeu propose un contenu atypique. Ace Attorney Investigations permet donc de suivre les péripéties de Miles sur un total de 5 chapitres à débloquer au fur et à mesure. Chacun des ces chapitres sont, comme souvent dans la série, reliés les uns aux autres pour former une intrigue générale assez chiadée. Pris au cas par cas, chaque histoire constitue une enquête dans laquelle Miles cherche "la vérité" à travers sa logique de réflexion et les preuves trouvées sur le terrain afin de débusquer le grand méchant de l'affaire (qui bizarrement est toujours dans le coin... les tueurs n'ont jamais appris à ce cacher dans cette série). Mais ce n'est pas sans compter sur la présence de quelques protagonistes inédits, et là où les Phoenix Wright proposent chaque fois un procureur plus ou moins charismatique, Ace Attorney Investigations propose un équivalent "némésis" à Miles : un détective d'Interpol nommé Shi-Long Lang. Flanqué de Shih-na, son assistante, il ne manquera pas de mettre quelques bâtons bien sentis dans les roues de notre cher détective cynique préféré, à coup de proverbe loufoque tout droit sortis de son mentor psychologique. Miles quant à lui est assisté de divers personnages plus ou moins connus de la série et ayant un rapport avec lui : Dick Gumshoe (Dick Tecktiv en FR, qui est sûrement la plus grosse source de vanne du jeu) et Franziska Von Karma (l'autre versant d'humour du jeu). L'autre nouveauté est la présence de Kay Faraday, une voleuse, qui assistera également Miles avec sa mentalité atypique et son "petit voleur" très hi-tech.


Elle fait partie
Ce 5e épisode fait évoluer la formule originelle et ce n'est pas un mal
intégrante de l'histoire et même si elle ne dispose pas d'un caractère totalement innovant, sa présence est capitale dans l'histoire au vu de ses implications avec celle-ci. Le scénario principal est à l'image de la série et n'a pas à rougir de la comparaison avec les autres épisodes : alambiqué au possible et tortueux comme c'est tout juste permis de le faire, c'est une fois de plus une réussite. On ne se doute d'ailleurs pas toujours des tenants et aboutissants. Abordons la corde sensible et étonnante du soft. En reprenant l'univers de Phoenix Wright, Ace Attorney Investigations a pris le pari de changer ses codes de référence en s'acoquinant à un autre versant du système judiciaire : l'enquête policière. La première chose que l'on notera est que le jeu présente une interface similaire à Phoenix Wright de sorte qu'on ne peut, si l'on connait les précédents épisodes, être perdu tout en collant parfaitement aux nécessités de jeu. La jouabilité est donc également la même qu'à l'époque, du coup il n'est pas étonnant d'avoir entre les doigts un système maitrisé qui propose à la fois une jouabilité au stylet et une à l'ancienne via les touches (celle que je préfère personnellement). On retrouve donc les menus gérant les preuves, les profils, etc... L'aventure se décompose donc en 2 phases. La première est une phase d'enquête sur le terrain (enfin, sur le lieu du crime et les zones environnantes). Exit les déplacements au "format photo" et les dialogues exclusivement de face avec le protagoniste secondaire, désormais on contrôle le héros en 2D sur une zone dans laquelle on peut examiner chaque élément du décor en s'approchant. Chaque élément de réflexion non tangible s'ajoute à un menu de "logique" dans lequel on peut assembler les idées qui collent les unes aux autres pour faire progresser l'intrigue et les éléments de réponses, tandis que les éléments tangibles (les "preuves") permettent de s'armer correctement pour la phase suivante. Cette autre phase, l'interrogatoire (appelé Rebutal en anglais) est similaire au contre interrogatoire des Phoenix Wright et propose donc de décortiquer un témoignage afin d'y trouver une faille ou un mensonge et de le démonter via une preuve irréfutable. On alterne ainsi enquête et interrogatoire à un rythme déconcertant, là ou Phoenix Wright proposait une narration plus classique. Ces alternances rendent le jeu plus immersif et moins prévisible.


Si je peux me permettre
Après 4 épisodes traduits, on nous livre un jeu tout en anglais. Un procédé minable de la part de Capcom
une remarque, et non des moindres je pense, c'est qu'au sujet de la narration justement l'accent a été mis sur le dialogue des personnages et des explications de plus en plus fournies, touffues et finalement un tantinet longuette. Oui, le scénario est ainsi difficile à cerner malgré ses nombreuses ramifications et il faut bien avouer que c'est un bon point, même si c'est trop long. Tout dépend ensuite de la sensibilité du joueur face à des phases de lecture aussi intense. On a parfois 10 minutes de blabla pour une présentation de preuve, c'est un genre à part entière, Phoenix Wright quant à lui proposait un ratio d'interactivité plus élevé. Et pourtant, on n'a plus de preuves/réponses à présenter, c'est dire le temps qu'il faut passer à lire au final. Techniquement, le joueur n'est pas en reste même dans ces phases là, car il y a ici un réel soucis du détail au niveau des sprites et des animations de dialogues, le résultat étant réellement agréable. Désormais il n'y a plus que des dialogues où les protagonistes, en vu de 3/4 profil, argumentent constamment en affichant de systématiques mimiques (et les flashs lumineux si cher à la série... dont on se passerait bien !). Cela sous entend donc que chaque personnage dispose d'animations de déplacement pour les phases de terrain et de dialogues très détaillés pour chaque phase de conversation. Coloré et respectant le style très agréable de la série, le soft est finalement un genre amélioré du style "roman photo" qui n'a pas oublié ses origines ni les acquis de la saga de Capcom. Dans la pure continuité de la licence, les musiques sont une fois de plus une réussite. On a ici droit à un OST qui reprend des airs connus (les thèmes des personnages connus), mais pas sans les remixer au passage et avec une qualité accrue. L'ensemble colle très bien à l'univers du jeu, certaines reviennent plus d'une fois mais font partie des meilleures, du coup rien à regretter. Niveau voix, il y en a un peu plus, mais bon cela reste anecdotique et vient du fait qu'un peu tout le monde s'amuse à "objecter" durant les phases de jeu. On n'est certes plus dans une cour de justice (encore qu'un des scénarios nous amène effectivement à la barre dans des circonstances particulières), mais on n'en oublie pas la base de l'univers : l'objection multi-usages ! "Aquel, un café ?", "OBJECTION ! Un thé à la place !".



Que dire pour conclure... Note
D'abord on adresse un gros carton rouge à Capcom qui n'a pas pris la peine de traduire le jeu. Il est simplement minable de livrer un jeu avec autant de textes tout en anglais. Ceux qui ne savent pas lire la langue sont immédiatement mis à l'écart et même pour ceux qui s'y connaissent, il est dur d'assumer autant de dialogues dans une langue étrangère (d'ailleurs certains espèrent que cet épisode laxiste soit unique). On pourrait faire comme madame soleil en son temps et essayer de deviner si tout ceci est le début d'un grand revirement dans cette série qui n'avait plus rien à prouver, bousculant ses précédents acquis pour un gameplay plus charnu et plus profond, ou est-ce simplement un spin-off innovant et plaisant ? Le temps nous le dira, mais ce Ace Attorney Investigations donne en tout cas très envi que la série continue sur cette nouvelle lancée... mais avec des textes en Français s'il vous plait.



A savoir : cliquez pour ouvrir


Test réalisé par Aquel

novembre 2010