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Présenté à l'E3
L'histoire d'Unravel est touchante, et même sans doublage, juste avec des intentions, le jeu délivre beaucoup d'émotions 2015 lors de la conférence Electronic Arts, au milieu d'une myriade de jeux de sport et d'FPS, on trouvait Unravel, une once de douceur dans un monde de brutes. On le sait, désormais il existe 4 gros types de jeux : on a les titres mobiles, les jeux multi (parfois gratuits, souvent "pay-to-win"), les bons gros jeux AAA et les titres indés. Et même dans les indés, nous avons plusieurs sous-catégories, avec par exemple les petits jeux sans prétention (tels que Oozi ou Aqualibrium), les jeux tout en gros pixels histoire de raviver la flamme des "vieux gamers" (tels Hotline Miami ou Scott Pilgrim), les remakes et remasters (tels que Earthworm Jim HD ou R-TYPE Dimensions) et enfin les titres qui se donnent des airs de gros jeux, comme on a pu le constater avec par exemple Shadow Complex ou Renegade Ops (la liste est évidemment tout sauf exhaustive). Dans le lot, Unravel fait plutôt parti de ces derniers, un titre certes modeste mais dont la réalisation a tout du jeu "normal". Pourtant, malgré une durée de vie plus que correcte, celui-ci n'est disponible qu'en dématérialisé, et au prix un poil salé de 20€ (d'ailleurs, vous avez sans doute remarqué que depuis le passage à la 8e génération, les jeux démat' sont devenus nettement plus chers, là où auparavant ils ne dépassaient que très rarement les 15€). Développé par Coldwood Interactive, c'est un tout petit studio suédois créé en 2003 par 5 personnes qui travaillaient auparavant dans la société Daydream Software. Créant des petits jeux, pour la plupart inconnus au bataillon et ayant été édité par JoWooD Productions puis par Sony lors de l'ère PlayStation 3, c'est en 2015 qu'ils entrent dans le giron d'Electronic Arts. Avec Unravel, on découvre Yarny, un personnage tout mignon formé d'un simple fil de laine qui se déroule lentement quand il se déplace. L'histoire est finalement assez simple, et l'intro nous dévoile une vieille dame qui vit seule avec ses souvenirs, avec pour vestige de sa vie passée, une ribambelle de photos et sans doute aussi, des souvenirs dont les contours deviennent flous au fil du temps. L'aventure de Yarny sera donc de renouer avec ces souvenirs perdus, dans une épopée où nous parcourrons les lieux les plus chargés des-dit souvenirs, et ce, dans le but plein d'espoir de retisser la toile d'une vie qui désormais, semble lointaine.
Pour se faire,
Le gameplay est très simple, accessible mais sans que ce soit difficile, l'aventure propose son petit challenge par moment nous devons parcourir 12 niveaux avec pour thématique des décors réalistes : la maison de la vieille dame sert de hub, puis les niveaux ont pour thème le jardin, la mer, la forêt, la montagne... Unravel est un jeu de plate-formes très orienté vers les puzzles utilisant beaucoup les lois de la physique. Notre bonhomme de laine peut envoyer une sorte de lasso pour se suspendre à des points d'accroche, il peut aussi déplacer des objets, lier 2 points pour créer un trampoline ou une rampe... le but étant toujours d'avancer vers la fin du niveau et de "débloquer" de nouveaux souvenirs. Comme Yarny est composé d'un fil de laine et qu'il est toujours attaché à des points d'ancrage, en se déplaçant il se "déroule" et il arrivera forcément un moment où il n'aura plus de fil et où il devra trouver des pelotes (de laine) pour se reconstituer. Plus subtil qu'il n'y parait, le gameplay est donc un savoureux mélange de plate-formes, où il faudra éviter divers obstacles, jouer les Tarzan en se balançant d'un point à l'autre, mais aussi déjouer des pièges au demeurant simples, mais qui peuvent s'avérer fatals pour lui. Haut de quelques centimètres, tout est un obstacle pour lui, il ne sait pas nager (et donc se noiera souvent... de la laine qui se noie... mais bon, faut bien faire un jeu pas vrai ?) et bien des dangers attendent notre ami laineux, comme par exemple des crabes qui sont bien décidés à ne pas nous laisser passer. Autre détail un peu gênant, si on aurait apprécié de pouvoir jouer avec la croix numérique (plus précise et réactive pour ce type de jeux) finalement c'est surtout l'inutilité du stick droit qui s'avère frustrante car il aurait été aussi agréable que pertinent qu'on puisse observer les alentours ou zoomer/dézoomer à l'envie, afin de mieux comprendre le cheminement que réclame le jeu.
S'il y a bien
Les graphismes photo-réalistes sont d'une beauté renversante ! Et ce, sans parler du côté onirique de certains passages quelques collectibles à attraper (sous la forme de médailles bien souvent difficile à trouver), au final l'aventure n'est composé que de ces traversées de décors toujours aussi somptueux et pour lui, semées d'embuches. Cependant, si le premier niveau laisse présager d'un jeu vraiment facile, limite adapté aux plus jeunes, en réalité dès le niveau 2 les puzzles sont nettement plus ardus. Certaines parcelles s'apparentent même à du "die & retry" tant il faut recommencer plusieurs fois un même passage pour y arriver. Non pas que l'aventure soit difficile, mais bien souvent le jeu exige une logique bien à lui et qu'il n'est pas toujours facile de deviner. Un peu agaçant par moment, mais jamais injustement difficile (on reste loin d'un jeu maso type Super Meat Boy). Unravel est une poétique aventure qui nous propose de relier les souvenirs perdus d'une famille et vivre une histoire émouvante racontée de façon inclusive et subtile. En effet, à part une jolie et émouvante intro, le jeu ne dispose d'aucun doublage (mais les textes restent parfaitement traduits en français) et pourtant, grâce à ses intentions, l'histoire se découd sans accroc et dans une fluidité feutrée. Techniquement à présent, l'installation n'est pas bien lourde (moins de 4Go) pour une durée de vie tout à fait honorable avoisinant facilement les 8 heures (tout dépendra de votre faculté à déjouer les pièges... ou ce manque de patience qui vous fera regarder des astuces ou des vidéos sur le Net :). Malgré tout, à l'heure de ce test (plus de 3 ans après sa sortie) le jeu est toujours en version 1.0. Aussi dingue que ça puisse paraitre, il n'a donc nécessité d'aucun patch, d'aucun correctif, Unravel ayant sans doute été testé sous toutes ses coutures par ses développeurs. Une vraie leçon à prendre pour les autres studios, qui nous livrent systématiquement des jeux bugués, un cas de figure qui s'avère vrai, même pour les productions les plus modestes. Comme bien des jeux de son statut, Unravel fonctionne sous PhyreEngine, le moteur graphique développé par Sony (mais qui reste compatible avec les PC sous Windows et la Xbox One) et qui a déjà servi à bien des jeux avant lui tels que Gravity Rush, le remake de Flashback, Savage Moon ou encore Hotline Miami. Ici le moteur dévoile des performances insoupçonnées tant les graphismes sont splendides ! Les décors photo-réalistes sont vraiment de toute beauté ! Les couleurs sont chatoyantes, les détails foisonnent, c'est parfaitement animé et malgré le fait qu'il n'a reçu aucune mise à jour (tout du moins sur PS4) rien n'entrave le bon déroulement de l'aventure (sur PC, on a quand même quelques déboires de crashes ou de jeu qui ne se lance pas). En clair ça s'affiche en Full HD, 60 images par seconde et aucun bug n'est à déplorer.
Ceci dit,
Bien que les musiques soient belles, il arrive qu'elles tapent un sur le système. D'autant plus qu'elles reprennent à zéro (au lieu de continuer) lorsqu'on perd... une chose est sûre, Unravel est un jeu extrêmement dépaysant, voire même reposant. Entre 2 parties du dernier FPS à la mode, ça fait du bien de se faire un moment de détente et de douceur. Inspirés des paysages luxuriants et incroyables du nord de la Scandinavie, Unravel est un véritable voyage, un jeu sensoriel et plein de poésie, qui m'a rappelé des titres aussi oniriques et atypiques que Journey et Flower (eux aussi tournant sous PhyreEngine). Enfin pour envelopper de coton toute cette douceur visuelle, l'équipe a fait appel à 2 musiciens de renommée... suédoises : Henrik Oja et Frida Johansson, cette dernière étant violoniste et musicienne du groupe Kraja (posez pas la question, personne ne sait qui sait ^_^ ). Inspirée par la musique folklorique suédoise, utilisant des instruments traditionnels et beaucoup de violon, il est facile de trouver la bande-son très à-propos avec l'environnement visuel. Il faut dire que les musiques sont subtilement composées, mélodieuses et une fois encore, d'une tendresse presque palpable. Seul bémol à tout ça, le violon c'est bien mais il arrive un moment où ça tape un peu sur le système (surtout si on recommence plusieurs fois un passage, auquel cas la musique recommence), en plus d'être un poil déprimant. Des musiques lancinantes, limite larmoyantes, je regrette un peu que dans tout ça, il n'y ait pas plus de piano ou de guitare sèche, 2 instruments qui savent parfaitement insuffler le genre d'ambiance qu'Unravel procure, et ce, sans le côté dépressif du violon. Bon, après j'avoue, je chipote un peu, le violon ça peut être vraiment génial (amateur de Lindsey Sterling levez la main !) et ça insuffle une ambiance acoustique particulière et souvent inimitable.
Unravel fait
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